Lecture : Les dossiers du Café pédagogique
Depuis le début de l’année la polémique fait rage sur les méthodes d’apprentissage de la lecture. G. de Robien a publié une circulaire, assortie d’une grande campagne médiatique, qui a suscité de vives réactions. Comment y voir clair ? D’une part avec le dossier « Lecture : vrais débat, fausse solution » du Café pédagogique. Il met en parallèle les arguments du ministre et ceux des scientifiques. Il fait le point sur les réactions suscitées par le texte ministériel et rappelle le contenu des programmes de 2002 actuellement en vigueur. En quelques pages, le dossier fait connaître les arguments des uns et des autres. Enseignant ou parent, spécialiste ou pas, faites-vous votre propre opinion !
D’autre part, en rubrique « actualité professionnelle », un dossier spécial fait le point sur le renouvellement des programmes. En mars 2006, le Café pédagogique a assisté aux séminaires, aux réunions officielles, aux conférences de presse et en rend compte. Il a aussi publié de nombreuses contributions scientifiques dans ce débat.
Le dossier du Café
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/lecture_index.aspx
Le dossier imprimable (en pdf)
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/lecture_index.aspxlecture.pdf
L’affichette pour le faire connaître
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/lecture_index.aspxafflect.pdf
Le dossier spécial
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/actu_71_accueil.aspx
L’implication des familles peut compenser le handicap social
« Ces résultats sont prometteurs car ils suggèrent que sur le long terme les parents peuvent compenser le manque d’argent… en s’impliquant davantage dans l’éducation de leur enfant à 11 et 16 ans ». Dans une étude publiée par la London School of Economics, Darcy Hango analyse l’effet du soutien familial dans la réussite scolaire des enfants de familles défavorisées. Pour lui, le soutien familial compte, mais cela dépend de l’âge et du sexe du parent. C’est le soutien paternel qui a le plus fort impact particulièrement à 11 ans. Mais l’intérêt des deux parents pour l’école à l’âge de 16 ans a le plus grand impact sur l’éducation ». Reste à comprendre pourquoi l’influence du père l’emporte.
http://sticerd.lse.ac.uk/dps/case/cp/CASEpaper98.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Un numéro d’Education et Sociétés analyse la conjoncture en sociologie de l’éducation
Le numéro 16 d’Education et Sociétés, qui vient de paraître, rend compte du colloque « La sociologie de l’éducation à l’épreuve des changements sociaux » organisé par l’INRP à l’université Lumière Lyon 2 les 13 et 14 avril 2004. Coordonné par Jean-Louis Derouet et Marie-Claude Derouet-Besson, Il aborde des questions nouvelles : Comment les nouveaux mots d’ordre portés par les organisations internationales (société de la connaissance, socle commun, formation tout au long de la vie, etc.) reformulent-ils les questions classiques : égalité des chances, laïcité, relation formation emploi, etc. ? Quels sont les nouveaux domaines qui émergent, en particulier l’éducation diffuse qui ne passe pas par la forme scolaire ?
Au sommaire : les enjeux éducatifs de la mondialisation, les pratiques culturelles adolescentes, l’ethnographie scolaire, l’échec scolaire etc.
http://ep.inrp.fr/EP/
Visionary contre la violence scolaire
« Le but général du projet Visionary et de notre nouveau projet Visionaries-Net est de favoriser la création d’une communauté qui permette à nos usagers, provenant de différents pays et forts de différentes expériences, d’apprendre les uns des autres… Il s’agit, d’une part, de collecter et structurer l’information disponible sur Internet et d’autre part, de mettre à disposition une plate-forme facilitant la recherche d’information ». Soutenu par un financement européen, Visionary propose des actualités européennes sur la violence scolaire ainsi qu’une sélection de liens.
http://www.violences-scolaires.info/
Le quotient relationnel
« En acceptant de nous interroger sur notre quotient relationnel nous pouvons ouvrir quelques chemins dynamiques… au changement ». Sur le site de Jacques Nimier, Jacques Salomé évoque le « quotient relationnel ». « Le quotient relationnel, sera lié à la capacité plus ou moins développée chez une personne, à proposer pour elle-même et pour autrui, des relations qui participent activement à sa croissance et à son épanouissement. Nous pourrions dire d’un individu, qu’il a un quotient relationnel élevé, quand nous constatons qu’il provoque et développe des relations énergétigènes, créatives et stimulantes pour l’autre et pour lui-même. Nous dirions qu’il a un quotient relationnel moyen ou bas, quand il suscite, ou déclenche des relations infantilisantes, énergétivores et aliénantes, pour autrui et pour lui-même ».
A voir également sur le site de J. Nimier : les résultats d’un sondage qui montre que 3 enseignants sur 4 ont été victimes de « passages à l’acte » mais que la peur est limitée.
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/salome8_quotient.htm
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/resultat_sondage_passage_acte.htm
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/facteur_humain.htm
Jacques George est décédé
Jacques George vient de décéder. Membre du bureau du CRAP-Cahiers Pédagogiques et du comité de rédaction de la revue « Les Cahiers Pédagogiques », il était également professeur honoraire à l’IUFM de Paris. Il fut aussi membre de la direction du SGEN-CFDT.
Jean-Michel Zakhartchouk salue en lui une grande figure du mouvement pédagogique. »
Agé de 79 ans, il n’a jamais cessé d’oeuvrer tout au long de sa vie pour la défense de la pédagogie et de l’éducation nouvelle au sein du CRAP et en liaison avec l’ensemble des mouvements pédagogiques. Tous gardent le souvenir d’un militant résolu, d’un humaniste très cultivé, polémiste pourfendeur des idées reçues mais aussi d’un bon vivant capable de s’enflammer et de faire preuve de pédagogie aussi dans la découverte d’un grand vin ou d’un bon plat… ». L’équipe de direction du Crap et la rédaction des Cahiers pédagogiques lui rendront hommage sur leur site et dans un prochain numéro de la revue.
L’Ecole en santé
» École en santé propose une vision globale, car elle demande d’agir simultanément sur les facteurs clés du développement des jeunes au moyen d’un ensemble d’actions qui touchent à la fois les jeunes, l’école, la famille et la communauté. Intervenir sur plusieurs facteurs et à plusieurs niveaux permet d’obtenir un impact optimal. Cela s’explique, d’une part, parce que le jeune reçoit constamment les mêmes recommandations concernant la santé partout où il se trouve. D’autre part, les facteurs clés s’interinfluencent et constituent les fondements de plusieurs aspects de la réussite, de la santé et du bien-être ». Ce nouveau numéro de la revue québécoise « Vie pédagogique » est totalement dédié à un concept intéressant : l’Ecole en santé.
Il s’agit d’une mobilisation de l’Ecole et de ses partenaires qui se fixe comme objectif le développement du jeune aussi bien sous l’angle de la santé physique que celui de son épanouissement social et psychologique. Cela inclut l’estime de soi, la compétence sociale, les habitudes de vie, les comportements, l’environnement familial et scolaire. Le programme va donc plus loin qu’un enseignement de consignes ou de connaissances. Il amène les parents et les enseignants à se mobiliser ensemble à travers des enseignements et des pratiques.
» Ce que les éducateurs et les administrateurs font dans une école parle aussi fort, plus parfois, que ce qu’ils disent. Les jeunes découvrent des façons d’être chez les adultes qui comptent pour eux. La mise en cohérence des matières à l’étude avec les façons d’étudier et d’être notés, avec le climat d’une école ou avec les apports des services complémentaires, a une tout autre portée que des exhortations périphériques. C’est pourquoi, si la prise en charge collective de ce domaine général de formation qu’est la santé, comme des autres sans doute, est ardue (…), elle est… crédible et (…) enrichissante pour les élèves. Nous parions sur une sorte de désenclavement interne, dans le curriculum, en matière de santé. Celui-ci correspond en toute cohérence à une perspective de plus en plus partenariale : école et famille, éducation et services publics de santé, école et ressources communautaires de son milieu d’enracinement ».
Vaste programme donc, fort différent des exhortations de « l’éducation à la nutrition » ou à la sexualité des programmes français, qui laissent volontiers à l’EPS la gestion de l’épanouissement physique. Ce numéro donne quelques exemples d’application de ce programme lancé en 2003. Pour pleinement l’apprécier une consultation du programme officiel n’est pas inutile.
http://www.viepedagogique.gouv.qc.ca/numeros/138/numero138.asp
http://www.mels.gouv.qc.ca/DGFJ/csc/promotion/ecoleensante.html
Quel avenir pour les jeux vidéo à l’école ?
« Les jeux sont efficaces pas pour ce qu’ils sont, mais à cause de ce qu’ils incarnent et de ce que les joueurs font quand ils jouent ». Après 25 années de prêche pour l’intégration des jeux vidéo dans l’enseignement, Richard Van Eck, University of North Dakota, signe dans Educause une analyse de l’apport pédagogique des jeux.
Il relève d’abord leur accointance avec les « Digital Natives », ces étudiants nés après l’apparition de l’ordinateur qui ont grandi avec Internet. Cette génération est habituée aux raisonnements inductifs, ont des habiletés visuelles et aiment croiser les sources d’information. Toutes choses qu’on retrouve dans les jeux. Mais pour R. Van Eck le principal intérêt des jeux est dans les processus d’apprentissage mis en oeuvre. Ainsi dans les jeux il faut apprendre des règles fixées par l’environnement du jeu et mises en pratique dans le jeu. On a là une forme d’apprentissage efficace. R. Van Eck retrouve dans les jeux des principes définis par Piaget. Le jeu amène le joueur à résoudre des conflits cognitifs. « Jouer demande à élaborer un cycle constant d’hypothèses, de test et de révision ». Quand le jeu est trop simple, il n’intéresse plus.
Le même numéro d’Educause montre l’intérêt pédagogique de certaines applications nouvelles du Web 2. Ainsi, pour Bryan Alexander, les nouvelles plateformes peuvent aider les apprentissages d’étudiants, comme Goggle News et Memeorandum peuvent faire accéder les élèves à des points de vue différents.
http://www.educause.edu/pub/er/erm06/erm062.asp
Scolariser tous les élèves handicapés : utopie ou réalité ?
Sous ce titre un peu provocateur, l’Inspection académique de la Sarthe organise le 29 mars une Journée d’étude. » Pourquoi, en France, aura-t-il fallu plus de temps que dans nombre de pays européens pour instaurer un véritable droit pour tous les handicapés à une scolarisation normale ? Comment passer du principe de l’intégration scolaire, qui a présidé aux dispositifs et aux dispositions pris jusqu’à maintenant, au droit à la scolarisation pour tous en milieu ordinaire ? Quelles implications ce nouveau droit entraînera-t-il dans la vie quotidienne des écoles, des collèges, des lycées, des classes, dans les rapports entre les familles et l’école, entre les enfants et les adolescents eux-mêmes ? » La journée accueillera plusieurs conférenciers (Eric Plaisance, Fernad Tournan, Bernard Gossot et Michelle Boceno) et sera l’occasion de participer à des ateliers pratiques sur le Projet personnalisé de scolarisation, les parcours d’insertion, la formation, le rôle des associations etc.
http://www.ac-nantes.fr/ia72/commun/telechargements/flashs/journee du 29 mars 2006.pdf
Meirieu répond à Robien
« Il faut sortir de l’idéologie du pédagogisme » a annoncé le ministre de l’éducation nationale lors de la convention UMP. Philippe Meirieu lui répond en soumettant à la critique ces propos. « Ceux qui font profession d’anti-pédagogisme ne savent guère que stigmatiser les pédagogues et sont bien ennuyés pour proposer des alternatives : la méthode syllabique, le « retour » de l’autorité, les policiers dans les établissements scolaires, les bons élèves des collèges de ZEP dans les « bons » lycées… voilà à peu près leur programme… Avec, bien sûr, la suppression des TPE, des PPCP et des IDD… mais tout en se gardant bien de nous dire ce qu’ils feront à la place ! Des « cours » sans doute ! Oui, mais comment ? Avec quelles méthodes qui permettent à tous les élèves de s’y intéresser ? Avec quelles activités qui leur permettent de s’y impliquer ? Et en s’assurant comment qu’ils sont bien assimilés ? » Pour Philippe Meirieu le ministre vise simplement l’exclusion des élèves les plus faibles. « Derrière le pédagogisme, ce qui est attaqué, c’est la tradition pédagogique elle-même, celle qui ne se résigne jamais à traiter l’échec par l’exclusion, celle qui, héritée de Pestalozzi et d’Hugo, de Jean Zay et de Langevin-Wallon parie sur l’éducabilité des hommes et associe, dans un même mouvement, apprentissage et émancipation. C’est cela dont on ne veut plus. Mais il faudrait le dire franchement… »
http://www.meirieu.com/nouveautesblocnotes.htm
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/UMP_index.aspx