Comment lutter contre le plagiat électronique ? La question se pose aussi au Québec. Et la Commission de l’éthique de la science et de la technologie (CEST) québécoise vient de rendre un avis qui aborde la question sous un angle vraiment éducatif.
D’abord parce qu’elle repousse l’usage systématique des logiciels détecteurs de plagiat. Pour la CEST ceux-ci instaurent la présomption de culpabilité à priori ce qui lui semble à la fois éthiquement inadmissible et générateur d’un climat scolaire dégradé.
Aussi la CEST propose d’autres solutions. Et d’abord d’expliciter clairement aux élèves ce qu’est une citation et un plagiat. Il convient » de mettre en place des directives claires et uniformes offrant un cadre méthodologique aux élèves afin qu’ils soient en mesure de citer et de paraphraser correctement les auteurs dont ils veulent s’inspirer et… de sensibiliser les jeunes à la nature et aux conséquences du plagiat électronique,et ce, dès le primaire ».
Mais cela ne suffit pas pour le CEST et il préconise d’évaluer autrement. Que « les enseignants adoptent des types de travaux et d’évaluation qui rendent le plagiat difficile ou trop peu profitable et qui aiguisent davantage la curiosité et le plaisir d’apprendre des étudiants »… De manière générale, la CEST-Jeunesse a noté que la forme que prennent les travaux scolaires n’a pas beaucoup évolué et que les thèmes de recherche demeurent trop souvent semblables d’une année à l’autre. Aussi, la pratique du plagiat électronique s’est vite adaptée à la nature des travaux scolaires. Il faudrait donc repenser les travaux scolaires afin, d’une part, de rendre le plagiat difficile ou trop peu profitable et, d’autre part, de stimuler la curiosité et le plaisir d’apprendre chez les étudiants. Parmi les méthodes qui gagneraient à être plus largement utilisées, certains membres de la CEST Jeunesse ont mentionné les exposés oraux, les travaux par étapes avec suivi effectué par l’enseignant ou un assistant, les laboratoires, les épreuves formatives et les études comparatives ».
Enfin il reste les sanctions : celles -ci doivent être définies clairement et connues.
Etude du CEST (en pdf)