Un rapport de l’Inspection Générale vient de faire le point sur l’Enseignement des sciences, de l’Histoire et de la Géographie à l’Ecole primaire.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/sciencesTechnoHistGeo.pdf
Plusieurs constats ne relèvent pas réellement de la surprise, pour qui connaît un peu les écoles : l’horaire ne dépasse pas en moyenne 1h à 1h40 quand les programmes prévoient 2h30 à 3h pour les sciences et 2h30 pour l’histoire-géo. Les IG observent une grande difficulté pour les enseignants à faire vivre le caractère transversal de la langue (lire et écrire dans toutes les disciplines) et demandent que la formation continue le travaille davantage.
Si les progressions affichées semblent « conformes aux programmes, elles apparaissent comme souvent formelles, laissant une place insuffisance à la mise en cohérence des notions essentielles abordées : les connaissances sont jugées trop superficielles. Le rapport cite l’exemple d’une classe où on a appris le nom des plumes dans apprendre aux élèves leur rôle essentiel dans la thermorégulation…
Le découpage des programmes semble aléatoire : ici, on passe trop de temps à la préhistoire, là pas assez à la connaissance des « grand hommes ». En histoire-géo comme en sciences, les enseignants semblent avoir parfois des problèmes de connaissances des contenus. Le rapport va même jusqu’à prôner le recrutement d’enseignants maîtrisant mieux les contenus scientifiques.
L’utilisation de photocopies reste excessive, là où l’IG recommande d’utiliser des manuels « récents » (!).
Les démarches dans les classes : des maîtres toujours déconcertés
L’Eveil a laissé sa trace, explique le rapport : « Tout se passe comme si ces derniers, peut-être déstabilisés dans leur culture professionnelle par certaines méthodes mal assimilées (telles que, par exemple, les dérives observées sur la pratique des activités d’éveil), avaient abandonné leur rôle traditionnel de modèle, de porteurs de
connaissances et de valeurs pour leurs élèves et s’accommodaient désormais d’un faible niveau d’exigence. Ils doivent se montrer à la fois plus directifs, ne pas craindre de transmettre des savoirs et des valeurs, et plus soucieux de prendre en compte la diversité de leurs élèves. »
La connaissance qu’ont les maîtres des nouveaux programme semble encore insuffisante : ils n’utilisent pas assez les documents d’application qui recensent les principaux obstacles à l’apprentissage et les contenus à enseigner en priorité.
Les maîtres semblent avoir du mal à utiliser les « conceptions préalables » des élèves : leur recueil est laborieux, et ne débouche pas souvent sur des questions qui peuvent être traitées. En sciences, on recommande de se centrer sur les « comment » plutôt que sur les « pourquoi » qui risquent de déboucher sur une conception finaliste des sujets étudiés.
La mise en oeuvre du « cahier d’expérience » semble être emblématique : écrire pour soi, écrire pour communiquer, écrire pour mettre en forme ou résumer, prendre des notes, rédiger ensemble, faire des schémas… reste rare (pas plus d’une classe sur 5) alors que c’est inscrit dans les prescriptions obligatoires. le « débat réglé » qui permet collectivement de trier, classer, synthétiser, structurer, entraîner grâce au langage est insuffisamment mis en oeuvre.
De même, la consigne « Lire et écrire dans toutes les disciplines, point nodal des programmes, semble faire souci : l’aide aux mauvais lecteurs ou
l’observation réfléchie de la langue en cours de sciences ne serait mise en pratique que dans 5% des classes.
CONCLUSIONS
Les conclusions du rapport reprennent l’essentiel des constatations portées dans le rapport. Une fois de plus, elles dépendront sans doute largement de la capacité de l’institution à « ne pas négliger les sciences et l’histoire et géographie en formation continuée, pour elles-mêmes et en relation avec les objectifs liés à la maîtrise de la langue ». :
– Accorder une attention accrue aux productions écrites des élèves : calligraphie, présentation, orthographe, structuration du cahier ou du classeur.
– Accorder toute la place nécessaire à la phase de confrontation au savoir constitué dans la démarche pédagogique suivie, en particulier en sciences expérimentales.
– Utiliser à cet effet les manuels, sources documentaires fiables, documents d’application et d’accompagnement des programmes.
– Accorder toute l’attention nécessaire à la précision et à l’exactitude du vocabulaire scientifique employé dans les phases de conclusion.
– Donner une place suffisante à la mémorisation pour permettre aux élèves d’acquérir les connaissances attendues dans les programmes.
– Prendre en compte le fait incontournable que c’est grâce au guidage clair et à la structuration du travail mis en place par l’enseignant que l’élève peut apprendre.
– Être exigeant sur la réalisation des objectifs fixés en restant modeste dans les entreprises.
Lire aussi le dossier sur PrépaClasse
http://prepaclasse.net/fichiers/rapport/hgs1.html