Le bac pro en 3 ans
» Au terme de quatre années qui ont suivi la création du baccalauréat professionnel en trois ans, si d’importantes réussites sont observées lorsque les conditions, d’ouvertures de sections, de recrutement des élèves, de mise en oeuvre des programmes, sont respectées, le bilan de la mise en place de ce parcours de formation est toutefois fortement contrasté. Ainsi, l’enthousiasme suscité lors de la mise en place de cette expérimentation, a laissé place parfois à une certaine perplexité voire à une réticence de la part des enseignants, des élèves ou des apprentis et des responsables institutionnels, compte tenu des difficultés de recrutement et d’une insuffisance d’encadrement ». Le bac pro en 3 ans est-il une solution d’avenir ? « Non, mais » semble répondre l’inspecteur général Didier Prat dans son rapport remis au ministre de l’éducation nationale.
Il souligne « un déficit d’encadrement et de contrôle dans la mise en place du parcours » avec des situations très variables d’une académie à l’autre, le bac pro en 3 ans étant parfois utilisé pour « regonfler » une filière. Pédagogiquement, » la mise en place de ce baccalauréat, sans modification des contenus des programmes implique une sérieuse réflexion pédagogique et un important travail d’adaptation des formations à partir de deux référentiels (celui du BEP et celui du Bac. Pro.). L’organisation de la formation est aujourd’hui à la charge exclusive des équipes pédagogiques qui éprouvent des difficultés de planification de leurs activités ». ce qui se traduit par de sérieuses difficultés.
Pour D. Prat, » il y a lieu encore de souligner qu’une grande majorité d’élèves ne peut pas suivre un parcours vers un baccalauréat professionnel en trois ans au terme du collège ». Il recommande d’établir un cadrage national sur les ouvertures et de donner des indications nationales sur les critères d’orientation en fin de 3ème.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000755/index.shtml
Concours général des métiers
Un arrêté modifie la liste des bacs pros concernés par le Concours général des métiers.
Au J.O.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0502344A
Le déclassement des bacheliers professionnels
« Les individus interrogés n’hésitent pas à se déclarer sous-payés ; ils ne se déclarent pourtant jamais sous-employés, ni même occupés à des activités sous-qualifiées. Ils recourent dans ces cas à la fameuse expression de « petit boulot » qui marque la différence d’avec le « métier ». C’est dans un tout autre registre que se dit quelque chose de la distorsion qu’ils éprouvent entre la formation et l’emploi : dans celui du leurre qu’a pu constituer un diplôme dont l’issue sur le marché du travail s’avère déconcertante ». Dans une étude publiée par le Céreq, Henri Eckert (Céreq) analyse le sentiment de déclassement des bacheliers professionnels du secteur industriel.
Leur insertion professionnelle se caractérise par le fait qu’ils commencent le plus souvent leur métier sur des postes d’ouvriers ce qui dévalue à leurs yeux leur diplôme. « Cette relation à l’institution scolaire est marquée par la difficulté du parcours qu’ils y ont accompli : scolarité médiocre à l’école primaire puis au collège ; orientation précoce vers l’enseignement professionnel, le plus souvent imposée et, par conséquent, subie ; parcours au lycée professionnel souvent plus flatteur mais, du fait de l’échec qui y a mené, désenchanté ; ouverture – presque – inespérée vers le baccalauréat ; obtention du titre lui-même, au coût moyen sinon au moindre effort et, ultime désillusion, impossibilité de poursuivre au-delà en vue de préparer un BTS… Parcours qui tendent à enfermer dans une destinée ouvrière ». L’ouverture des BTS aux élèves de bac pro pourrait apporter une réponse à ce sentiment de déclassement.
http://www.cereq.fr/pdf/Net-Doc-19.pdf
Avec l’industrie c’est l’aventure
Plus de 20% des offres d’emploi ne sont pas satisfaites dans l’industrie constate le gouvernement alors que les salaires moyens (mais est-ce ceux de ces offres ?) dans l’industrie sont plutôt plus élevés que ceux du tertiaire. Le ministère de l’industrie, avec des partenaires industriels, lance une grande campagne à destination des jeunes de 15 à 25 ans : « avec l’industrie mon aventure commence ».
Elle comprend une série de spots télévisés diffusés sur M6 ainsi qu’un jeu de découverte des métiers de l’industrie gratuit en ligne. Le jeu invite les jeunes à se mettre dans la peau de professionnels de l’industrie pour découvrir des métiers. Par exemple, ils doivent mettre sur le marché chinois un emballage stérilisateur ou développer un tissu qui soigne. Pour gagner il faut faire des choix stratégiques. Le jeu est ouvert aux individus comme aux classes. Des prix sont offerts aux gagnants. Les enseignants peuvent obtenir gratuitement le jeu, des affiches et une brochure éditée par l’Onisep. Peut-être des outils pour la découverte professionnelle ?
http://www.industrie-jeunes.fr/
Lycée des métiers
Le B.O. du 8 décembre publie le décret et une circulaire précisant les conditions d’attribution du label « lycée des métiers ». Ce texte a été présenté dans L’Expresso du 14 novembre.
http://www.education.gouv.fr/bo/2005/45/encart.htm
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2005/11/index141105.aspx
VAE : le rapport Benhamou
« La VAE a permis de reconnaître l’expérience non salariée voire bénvole… La VAE a provoqué une réingénierie des diplômes très rapide et profonde ». Albert-Claude Benhamou dresse un bilan positif de la validation des acquis de l’expérience (VAE) et souligne la progression de la demande de VAE : +58% de dossiers acceptés de 2002 à 2003. Il recommande une campagne nationale d’information et le développement d’un portail Internet mutualisant les « bonnes pratiques » et guidant les candidats. Surtout il souhaite donner la priorité aux chômeurs dans la VAE. Des mesures qui posent des questions de financement. L’éducation nationale ne suit plus la progression de la VAE. « Est-ce aux régions de pallier l’absence de l’Etat et des organismes paritaires » demande A.-C. Benhamou ?
http://www.education.gouv.fr/rapport/rapport_benhamou_0605.htm