« Il convient… d’accentuer les efforts entrepris, en améliorant la formation initiale au management et en accentuant l’effort de formation permanente… Demain plus encore qu’aujourd’hui, un responsable d’EPLE devra être capable d’impulser les choix pédagogiques de l’établissement, d’assurer une gestion financière affinée, pour se dégager des marges de manoeuvre dans le cadre de la LOLF, de négocier des conventions locales équilibrées, voire avantageuses avec la collectivité territoriale de rattachement, d’animer des équipes dépendant de plusieurs employeurs ». Selon le rapport de synthèse des visites d’établissements publics (EPLE : collèges et lycées), publié par les I.G. Jean-François Cuisinier et Thierry Berthé, les inégalités de résultats entre établissements relèveraient d’abord de pilotages de qualité différente.
Ils relèvent de fortes différences entre établissements. Plus que l’effet taille, peu crédible à leurs yeux, ou le poids des inégalités sociales, très perceptible mais remédiable, le pilotage d’établissement leur semble être le facteur clé de l’effet établissement.
Les établissements qui réussissent sont entraînés dans des politiques actives. « Des politiques pédagogiques de prise en charge collective et organisée des élèves en difficulté obtiennent des résultats positifs dans des collèges de profil différent (centre ville, ZEP, rural)… La volonté de prendre en charge l’hétérogénéité des élèves par des actions individualisées et des dispositifs adaptés qui ne soient pas conçus et organisés comme des filières cloisonnées, constitue la pierre angulaire des projets d’établissements qui obtiennent de bons résultats et s’appuient sur un ensemble de démarches complémentaires » affirme l’Inspection. Elle décèle trois conditions de réussite : « d’abord l’importance donnée à la classe comme lieu d’apprentissage et de socialisation : une attention forte est apportée à la composition des classes, à leur fonctionnement et à l’évolution des résultats en cours d’année; ensuite, la mise en oeuvre de pôles valorisants : classes musicales, classes européennes, classe équitation, classe bilangue; enfin, la prise en charge des difficultés des élèves : heures de soutien systématiques en 6ème, organisation en 6ème et en 5ème d’une classe à effectif allégé pour des élèves plus lents, 4ème de soutien et 3ème d’insertion ». C’est particulièrement vrai au collège où des établissements sont montrés en modèles : ils assurent une liaison avec les écoles du quartier, aident les élèves, organisent des sorties culturelles etc.
Le rôle du CDI apparaît particulièrement important : » La présence d’un CDI actif, bien équipé et accessible est un atout pour les élèves » particulièrement pour l’apprentissage des TICE.
Est-ce à dire qu’il faille en finir avec les politiques globales de type ZEP ? Les inspecteurs ne le pensent pas. » Globalement, les performances des collèges semblent reposer sur un fort déterminisme socioéconomique. Il est contrebalancé par la qualité du pilotage des établissements, notamment par les moyens alloués par l’administration et par la faculté d’entraînement du chef d’établissement auprès de ses équipes administrative et pédagogique. Cela paraît justifier les efforts entrepris jusque-là pour assurer la mixité sociale et pour renforcer les moyens à disposition des élèves les plus défavorisés. Peut-être faut-il aller encore plus loin, qualitativement, dans ces deux directions, mais aussi mieux détecter, former et soutenir les futurs cadres dirigeants des collèges. ».
Rapport (en pdf)
Pour lire les pdf