L’armée fait la classe
A l’issue du conseil des ministres du 2 août 2005, le ministre de la Défense a présenté une ordonnance prise dans le cadre du plan d’urgence pour l’emploi lancé en juin 2005 par Dominique de Villepin. Cette ordonnance institue un dispositif d’accompagnement à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté, au sein même de l’armée. Le communiqué de presse de l’Elysée explique que le projet «s’adresse aux jeunes, garçons et filles, de 18 à 23 ans, en échec scolaire et en voie de marginalisation sociale. Il sera proposé aux jeunes qui auront été repérés, notamment au cours de la journée d’appel et de préparation à la défense (JAPD).»
Ce nouveau dispositif s’appuie sur trois axes : une formation de 6 mois à 1 an, un logement en internat, rémunération sous forme d’allocation, un encadrement « important et permanent… principalement par d’anciens militaires ayant l’expérience de l’autorité et du dépassement de soi ». Le premier centre devrait ouvrir ses portes fin septembre en Seine-et-Marne et accueillir 250 jeunes. Le dispositif pourrait bénéficier à plus de 20 000 jeunes à terme.
http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/gouvernement/conseils_ministres_35/compte_rendu_conseil_ministres_512/insertion_sociale_professionnelle_jeunes_53702.html
Programme de Réussite Educative
Le Plan Borloo, la « réussite éducative » prise en charge par le ministère de l’Emploi, de la Cohésion Sociale et du logement, voit ses volets 15 et 16 mis en place à compter de la rentrée prochaine. Dans son dossier de presse le « Programme de Réussite Educative » est ainsi présenté : « d’ici 2009, 1 469 millions d’euros seront consacrés à la réussite éducative pour les trois volets du programme :
– les équipes locales de réussite éducative : ces équipes apportent un soutien individualisé et personnalisé aux enfants et adolescents en fragilité, en prenant en compte la globalité de leurs difficultés scolaires, sanitaires et sociales. Dès la rentrée 2005, 185 communes sont engagées dans la mise en oeuvre de ce dispositif. Plus de 200 équipes pluridisciplinaires de soutien sont mises en place, prenant en charge près de 60 000 enfants et d’adolescents. Plus de 31 millions d’euros ont d’ores et déjà été affectés par l’Etat pour le lancement de ces projets.
– les internats de réussite éducative : ce programme vise à permettre à des jeunes connaissant des difficultés familiales et environnementales compromettant leurs chances de réussite de développer dans le cadre d’établissements existants, ou de nouveaux établissements, des projets éducatifs, sportifs et culturels hors temps scolaires. Cinq projets d’internats de réussite éducative
fonctionneront à la rentrée scolaire 2005 dans cinq régions différentes.
– le partenariat avec les Grandes Ecoles et universités pour favoriser l’accès à l’enseignement supérieur des lycéens issus de quartiers en difficulté. Deux grandes écoles se sont engagées dans le programme en faveur des lycéens de ZEP :
l’ESSEC et Polytechnique. 350 000 euros sont affectés à ce programme. »
LOI n° 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale.
http://www.legifrance.gouv.fr/html/actualite/actualite_legislative/decrets_application/2005-32.htm
http://www.ville.gouv.fr/pdf/actualite/reussite-educative.pdf
L’accompagnement sera multiforme : éducatif, culturel, social et sanitaire.
Cet accompagnement peut se faire dans le cadre de « Groupements d’Intérêt Public ». Le support juridique : les Groupements d’Intérêt Public.
Décret n° 2005-907 du 2 août 2005 relatif aux groupements d’intérêt public constitués pour l’accompagnement éducatif, culturel, social et sanitaire des enfants.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SOCV0510669D
Décret n° 2005-909 du 2 août 2005 instituant une indemnité de vacation pour collaboration occasionnelle aux dispositifs de réussite éducative :
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SOCV0510670D
La loi sur les signes religieux : 2de rentrée
Il faut rappeler la circulaire n°2004-084 du 18-5-2004 : port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. La loi du 15 mars sur la laïcité prévoyait un bilan après un an d’application. Durant l’été, Hanifa Chérifi, inspectrice générale « établissements et vie scolaire » a rendu son rapport à Gilles de Robien. Le bilan quantitatif semble pouvoir satisfaire le ministère : 639 cas recensés (626 voiles islamiques, 11 turbans sikhs, 2 grandes croix) soit « moins de 50% des signes recensés l’année précédente ». Six académies concentrent l’essentiel des cas : Strasbourg, Lille, Créteil, Versailles, Montpellier et Lyon. La période de dialogue a permis à la grande majorité des élèves d’ôter le signe religieux interdit. Pour les cas de refus, si 96 ont conduit les familles à des inscriptions dans le privé (y compris à l’étranger), au CNED ou à des démissions (pour les plus de 16 ans), les autres cas ont donné lieu à la tenue de 47 conseils de discipline qui ont conduit à autant d’exclusions définitives. Sur les recours en justice, déjà 12 décisions ont donné raison à l’Etat, tandis que 16 situations attendent encore leur jugement. Le rapport n’est pas encore public.
http://www.education.gouv.fr/bo/2004/21/MENG0401138C.htm
Un aperçu dans la presse :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-682802,0.html
http://www.liberation.fr/page.php?Article=319327
Quelques outils de réflexion et d’action
Projet Vie Scolaire : l’outil est « à la mode » depuis quelque temps, même si nombre de collègues l’avaient expérimenté depuis des années, soit en le formalisant par écrit, soit en se donnant des objectifs année après année. Sous le titre «Non à la définition locale des missions des CPE dans le 93 : refusons le projet vie scolaire ! », la section Créteil du Snes s’était inquiétée dès mai 2005 en notant que l’IA de Seine-Saint-Denis chargeait les CA de se prononcer sur un projet de vie scolaire, en proposant un « cadre de travail ». Le Snes ajoutait : « Pour chacun des axes d’un projet qui serait exigé, nous proposons de répondre par le rappel de nos missions définies réglementairement. ». Pour autant, les CPE seront vigilants à préserver leur identité professionnelle dans la rédaction et la mise en oeuvre du projet vie scolaire : dans les trois domaines de leur champ d’action, le PVS peut être un outil riche s’il n’est pas dévoyé par une « contractualisation ». Le PVS, comme le PE s’inscrivent dans la logique de la nouvelle LOLF : objectifs clairs et mesurables, évaluables et évalués.
http://www.creteil.snes.edu/article.php3?id_article=386
Sur le site de l’académie de Créteil, de nombreux exemples sont mis en ligne, qui présentent le Projet Vie Scolaire depuis sa conception jusqu’à son évaluation. Exemples de fiches proposées : Connaissance de l’établissement : caractéristiques et enjeu, Analyse d’établissement : diagnostic interne et externe, Méthodologie pour une analyse de projet : contenu du projet, organisation de l’équipe vie scolaire, évaluation et communication.
Le PVS n’est pas oeuvre solitaire : Huit actions de base pour mettre en oeuvre un projet Vie Scolaire repérer les moyens existants ou prévisibles, structurer et expliciter, consulter !, Projet Vie Scolaire et destinataires internes/externes au projet : articuler PVS et Projet d’établissement par exemple, renforcer les partenariats, impliquer davantage les surveillants. Le PVS est un outil dynamique : Exemple de tableau récapitulatif d’un projet Vie Scolaire, Fiche projet et fiche bilan, L’évaluation du projet Vie Scolaire.