Dossier spécial
1- Le projet de constitution européenne
Le référendum de 2005 sur le projet de constitution européenne est arrivé tard dans l’année scolaire. Mais il a suscité l’intérêt des jeunes avides de connaître les enjeux et les risques liés à son adoption ou son rejet. Ces curiosités ne faiblissent pas ne serait ce que parce que le « non » massif du 29 mai 2005 a pris une dimension historique. Cela justifie le nouveau dossier proposé par le Café. Il recense des données sociologiques et cartographiques pour étudier le vote du 29 mai ainsi que des textes pour alimenter les débats à venir. Aidez nous à entretenir notre nouveau dossier en nous signalant les ressources, françaises ou étrangères, que vous jugerez intéressantes.
Ainsi ce dossier complète le Décrypt Actu sur le projet de constitution publié sur le site de France 5 Education. Ce dossier propose des fiches pédagogiques de l’école au lycée et des animations pour réfléchir aux enjeux du projet.
Le dossier « Avant et après le référendum »
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Constitution_index.aspx
Décrypt Actu : le projet constitutionnel
http://education.france5.fr/actu/sithe10845/index.htm
Autres ressources
F. Le Cars propose une séquence en ECJS en première. La revue académique de Créteil « Echelles » consacre son numéro 23 à la citoyenneté européenne et à sa place dans les programmes avec une réflexion sur la citoyenneté européenne.
http://fiche-constitution.site.voila.fr/
http://www.crdp.ac-creteil.fr/CRDP/edition/liaisons/echelles.html
2- Réfléchir à ses pratiques
En 3ème avec l’ordinateur
« Les avantages de ce travail sur Ordina 13 sont, pour l’enseignant, de pouvoir mettre en relation très facilement des documents de nature très différente. Il suffit de les avoir enregistré sur son portable ou sur une clé USB… De plus, la gestion de la classe diffère un peu de celle qui prévaut habituellement : il faut davantage circuler dans la salle, et passer beaucoup de temps au fond de la salle, et avec les élèves surtout. Le travail en équipe est ainsi facilité, non seulement entre les élèves, mais il inclut également, plus fortement me semble -t-il qu’un cours « classique », le professeur dans ce travail d’équipe : on réalise ensemble la procédure ; on tâtonne aussi ensemble parfois. Enfin, au début de mon expérience, mon niveau de formation en informatique était très élémentaire et il en résultait donc un relatif manque de confiance. Mais celui-ci a disparu assez rapidement, en constatant que le cours pouvait se dérouler correctement et que les élèves n’étaient pas forcément beaucoup plus habiles ! Cela a au contraire donné l’envie à tous, professeur et élèves, de tenter d’autres expériences : travail sur des sites Internet, ou à partir de la presse en ligne, exposition de travaux d’élèves sur le portail du collège ». Le Conseil général des Bouches-du-Rhône a doté chaque collégien de 3ème d’un ordinateur portable dans le cadre d' »Ordina 13″. Béatrice Tinelli présente une séquence complète de cours d’éducation civique sur la démocratie avec l’ordinateur et en tire les conclusions. Bilan très positif avec une classe. Elle ne cache pas le bilan plus négatif avec une autre classe où les problèmes de comportement empêchent l’investissement personnel et l’autonomie. Là l’ordinateur n’a pas fait de miracle.
http://www.histgeo.ac-aix-marseille.fr/a/bti/d001.htm
La vidéo en ECJS
« J’ai choisi de travailler avec les Cap première année, une classe mixte à tous niveaux, des filles et des garçons, des bijoutiers et des horlogers, avec une petite idée derrière la tête.. ». Cette petite idée de Stéphane Deshayes c’est l’utilisation la vidéo pour motiver les élèves. Cela nous vaut des petites séquences sur l’environnement et la maltraitance qui sont idéales pour ouvrir un débat. Il faut signaler l’extraordinaire qualité et efficacité de la réalisation. On s’attendrait à trouver des plans fixes d’un exposé. Chaque film est un petit bijou d’animation et d’invention.
http://catice.ac-besancon.fr/lp%5Flettres/ecjscourtmetrages/menu.htm
Education civique et EEDD
Jean-François Loistron nous invite à « oser le croisement » entre éducation au développement durable (EEDD) et éducation démocratique. Puisque le programme demande de traiter la citoyenneté politique et sociale, il propose une réflexion sur « les acteurs de la démocratie et le débat sur le développement durable ». Plusieurs fiches documentaires donnent des exemples précis.
http://www.ac-nantes.fr/peda/disc/histgeo/citoyen/demo-dd/index.htm
La démocratie dans l’Ecole
« L’école, en effet, n’est pas un lieu clos : elle n’est destinée à devenir ni le sanctuaire protégé des turbulences de la vie sociale ni une sorte d’utopie provisoire qui mettrait les futurs citoyens en contact avec les valeurs humanistes dont on espère qu’ils garderont le souvenir. L’école est dans la démocratie et prépare les élèves à en devenir acteurs. Cela crée des obligations pour tous car, à l’école de la République, est-il imaginable pour les élèves et les familles que la démocratisation des savoirs et la formation des citoyens ne passe pas par des pratiques éducatives, pédagogiques et didactiques conformes aux valeurs de la démocratie ? » Pourtant, ce numéro de mai des Cahiers pédagogiques le précise bien, la société scolaire n’est pas démocratique au sens où enseignants et élèves seraient à égalité de droits et souverains de l’institution scolaire.
Le numéro s’articule autour de trois thèmes. Le dossier s’ouvre sur une réflexion sur la notion même démocratie en lien avec l’histoire de l’institution scolaire. Une seconde partie illustre l’idée du lien nécessaire entre les idéaux démocratiques et les pratiques pédagogiques. Ainsi, pour Anne-Marie Hubat-Blanc, « la première condition pour enseigner en accord avec les valeurs de la démocratie.. est de démystifier sa propre maîtrise.., la seconde est la compétence technique…, la troisième est l’institution de la classe et le fonctionnement de l’établissement ». Maryse Madiot et Philippe Tessier montrent,par exemple, comment un IDD peut être formateur en ce domaine puisque c’est « un domaine où mes élèves comme les enseignants sont amenés à exercer leur liberté d’appréciation, d’invention et d’organisation ».
Le dernier chapitre s’intéresse à la démocratie, ou son absence, dans l’institution Education nationale. Un regard croisé sur les C.A. d’établissement est particulièrement intéressant.
La démocratie dans l’Ecole, Cahiers pédagogiques, n° de mai 2005, 72 pages.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=1569
Une synthèse pour l’ECJS
« Que signifie « éduquer à la citoyenneté » dans un système scolaire ? Deux réponses sont possibles. L’une consiste à faire de la citoyenneté un objet d’étude disciplinaire, au même titre que les mathématiques, la physique, la littérature etc. ; la citoyenneté s’apprendrait à l’école avant de s’exercer dans la vie du citoyen. Ce choix correspond pour l’essentiel à la conception traditionnelle d’une instruction civique, en tant qu’inculcation de principes à mettre en actes dans un temps différé plus ou moins lointain… L’autre réponse part de l’idée que l’on ne naît pas citoyen mais qu’on le devient, qu’il ne s’agit pas d’un état, mais d’une conquête permanente; le citoyen est celui qui est capable d’intervenir dans la cité : cela suppose formation d’une opinion raisonnée, aptitude à l’exprimer, acceptation du débat public. La citoyenneté est alors la capacité construite à intervenir, ou même simplement à oser intervenir dans la cité ». L’académie d’Amiens propose un dossier documentaire qui situe et présente l’ECJS au lycée.
http://cm1.ac-amiens.fr/spip/spiphg/article.php3?id_article=340&id_rubrique=144
ECJS : Outils et séquences
Réalisé par un groupe de recherche de l’IUFM des Pays de la Loire, associant un IPR et une vingtaine d’enseignants, ce dossier copieux propose des outils pour définir une démarche en ECJS, pour valider des problématiques et pour accompagner le débat. On y trouvera par exemple une réflexion sur la démarche, des grilles d’analyse de débat, des mots-clés sur chaque thème. Il offre également une dizaine de séquences d’ECJS de la seconde à la terminale. Un excellent dossier qui permettra à chacun de réfléchir à ses démarches et de les améliorer.
http://calcium.paysdelaloire.iufm.fr/ressources/ress_transv/ecjs/
Etudier avec la presse
Un dossier spécial du Café pédagogique.
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/schumaines/educationcivique/Pages/2004/55_accueil.aspx
L’Ecole, la liberté et l’éducation citoyenne
Comment éduquer à la liberté et à la lutte contre les discriminations ? Voilà deux questions qui sont au coeur de l’éducation civique mais qui peuvent rencontrer des obstacles dans l’Ecole d’aujourd’hui. Fenêtres sur cours, le magazine du Snuipp, questionne deux chercheurs : François Audigier, université de Genève, et Françoise Lorcerie, université d’Aix-en-Provence. Ils apportent des réponses qui questionnent à leur tour l’Ecole.
Pour le premier, « le travail sur les règles de vie, tout comme les conseils de classe, sont des initiations à la vie politique. Il est donc important de savoir que les règles ne s’établissent pas, dans une société démocratique complexe, sur un simple accord d’un groupe de participants. Les règles de vie obéissent à des règles qui leur sont supérieures, extérieures et antérieures : la Loi, à travers les règles de l’école, des principes : les Droits de l’Homme et le respect de la personne humaine, et le fait que les règles soient déjà intériorisées par les élèves. Il convient de ne pas faire croire aux élèves qu’ils les inventent, mais d’en faire un travail d’explicitation. Enfin se pose la question du pouvoir que l’institution scolaire, à travers les enseignants, souhaite accorder aux élèves. Le droit est d’abord un espace de libertés : comment initier au droit, à une citoyenneté si nous ne dessinons pas à la fois des espaces, des temps et des objets objets de liberté pour les élèves ? Il y a là un paradoxe sur lequel il faudra réfléchir ».
Françoise Lorcerie s’interroge sur l’action de l’Ecole dans la lutte contre les discriminations. « Il faut définir l’école comme un espace juste où l’appartenance ethnique ne doit pas avoir d’effet non voulu, ni sur la répartition des classes, ce qui est souvent le cas au collège sous des pressions diverses, ni sur les attentes vis-à-vis des élèves, ce qui arrive au primaire. Sur ce point, l’école peut beaucoup et elle fait déjà beaucoup… Maintenant, faut-il une éducation spécifique au non racisme ?… Avec la course au programme, c’est sûrement utile, d’autant que les programmes d’éducation civique ne font qu’une référence timide et formelle au racisme. De surcroît, aucune directive de l’Education Nationale ne traite de l’indispensable mixité ethnique des classes et de l’égalité des élèves dans un contexte de renvoi à l’origine. La seule initiative institutionnelle en la matière, c’est encore la loi interdisant le port ostensible des signes religieux… qui s’analyse sociologiquement comme un nouveau message de défiance et une obligation supplémentaire de conformité imposée aux minoritaires ». L’initiative revient donc aux enseignants.
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/fsc269b.pdf