« Nous avons un système éducatif de qualité, avec des professeurs d’excellent niveau, et pourtant les résultats ne sont pas toujours en rapport avec cette qualité pour une raison simple que montrent parfaitement les performances de l’élève français par rapport aux autres. Celui-ci n’a aucune confiance en lui : il n’ose pas répondre, par peur de l’erreur… Le Français ne prend aucun risque et il est parmi ceux qui se sous-estiment le plus : douze points en dessous de la moyenne internationale. Dans la dernière enquête internationale de l’Ocde sur les résultats scolaires des adolescents, même attitude : les Français sont parmi les élèves les plus angoissés. Plus de la moitié ont peur en mathématiques, sept fois plus que les Finlandais qui obtiennent les meilleurs résultats… C’est en grande partie la conséquence d’une évaluation couperet, fondée sur la défiance et non sur la confiance, qui stigmatise l’élève en privilégiant non les progrès mais les faiblesses, non les acquisitions mais les erreurs. »
Dans le numéro de mai des Dossiers de l’enseignant, une publication du Se-Unsa, Philippe Joutard montre la nécessité de faire évoluer l’évaluation. Mais comment faire ? « Il faut séparer clairement la fonction d’évaluation et celle de sélection, deux fonctions différentes qui ne se situent pas au même moment de la scolarité et qui ne s’effectuent pas de la même façon ». Philippe Joutard soutient l’initiative d’André Antibi qui propose de nouveaux modes d’évaluation.
Le numéro rend compte de nouvelles pratiques d’évaluation, par exemple le « contrat de confiance » (Epcc) testé dans un lycée de Pont-Audemer. » Il ne s’agit pas de supprimer les notes, ni de «surnoter» les élèves, mais de donner des consignes de révision claires ». L’enjeu c’est la confiance et, derrière elle, la démocratisation de l’Ecole.
Les Dossiers de l’enseignant
L’appel d’A. Antibi