Quel socle commun pour l’Ecole du 21ème siècle ?
Les auteurs du « Manifeste pour un regard public sur l’école » publient une nouvelle note qui aborde la question de la définition du « socle commun de connaissances » prévu par le rapport Thélot. Pour eux, « la façon dont les élèves apprennent est aussi importante que ce qu’ils apprennent ». Aussi , en traçant les contours de ce socle commun, ils appellent à changer les pratiques pédagogiques, « une nouvelle manière de concevoir les programmes ».
http://www.occe.coop/federation/files/publication/manifeste/note6.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Le second souffle des IUFM
» Quand on regarde le métier de l’enseignant, tel qu’il s’exerçait voici plusieurs décennies, on observe que ce que le maître » savait » était transmis aux générations d’élèves, durablement, pendant plusieurs années… Aujourd’hui, avec notamment les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les élèves s’approprient des connaissances, à partir de sources diverses. Le maître devient un expert et doit valider, ou invalider, ce que les élèves ont appris. Dans un univers surabondant d’informations diverses, il faut trier le grain de l’ivraie et donner du sens aux apprentissages ; c’est l’un des aspects de ces nouvelles situations qu’il faut maîtriser. Un second défi tient à l’environnement technologique lui-même. Le professeur des écoles, formé en 2004, exercera toujours en 2040. Face à l’évolution rapide de ces technologies, il y a fort à parier que l’Ecole et les pratiques d’enseignement seront caractérisées par des changements notables. Comment apprendre autrement dans un bureau virtuel, comment travailler efficacement avec des méthodes d’enseignement à distance, comment transformer la sacoche de l’écolier en un véritable cartable électronique ? La formation des futurs professeurs doit leur apporter les connaissances et les outils nécessaires pour développer les compétences pédagogiques adaptées ». Jacques Durand, président de la conférence des directeurs d’IUFM, analyse les nouveaux défis de l’éducation et envisage une réforme des IUFM.
http://www.amue.fr/ActU/Actu.asp?Id=849&Inst=AMUE
Clavarder sans s’égarer
Le « clavardage », joli formule inventée par les Québécois, c’est aussi ce que nos élèves appellent le « chat », c’est-à-dire le dialogue en direct sur Internet par clavier entre individus. Au terme de 5 ans de recherche, Hélène Legault montre dans un document comment s’y prendre avec les élèves et quels pièges éviter. Pour elle, le clavardage « permet de développer son esprit critique dans l’utilisation du langage…, de développer l’imaginaire, de travailler en concertation, de développer la patience, de pratiquer le respect.., de développer le savoir-être ». En France, Jackie Pouzin a mis en valeur l’apport du chat à l’enseignement du débat. Le « chat » renouvelle la correspondance scolaire promue par Freinet.
http://station05.qc.ca/clavarder/clavarder.htm
http://www.ac-nantes.fr/peda/disc/histgeo/outice/tchat/index.htm
Que faire quand le maître terrorise ?
Fessées, baillons de papier adhésif, harcèlement psychologique, humiliations, gifles, morsure, étranglement, abus sexuels : c’est le triste inventaire dressé par Nicole Baldet (inspectrice) dans son rapport sur les « brutalités et (le) harcèlement physique et psychologique exercés sur des enfants par des personnels du ministère de l’éducation nationale ». Bien qu’interdits depuis 1887, les brutalités contre les enfants sont rares mais elles existent encore : N. Baldet a retrouvé 81 cas signalés par la hiérarchie. Elle dénonce le manque d’encadrement des instituteurs en matière disciplinaire et dans tous les cas l’absence d’accompagnement professionnel des maîtres qui ont dévié. N. Baldet relève également que « les enfants… en règle générale victimes réelles des adultes sont ignorés voire contestés la plupart du temps pendant la procédure administrative… Les parents doivent s’attendre, quand ils s’engagent dans (une) procédure, à être amenés à chercher un autre établissement scolaire pour leur enfant ». Elle recommande une refonte de la réglementation pour l’amener à préciser les gestes interdits et à intégrer la Convention sur les droits des enfants, une modification des procédures d’enquête et surtout un effort de communication supplémentaire dans les établissements. Des recommandations éloignées des préoccupations ministérielles sur les punitions collectives…
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/044000570.shtml
Le palmarès des lycées est-il truqué ?
Dans Le Monde du 30 novembre, Luc Bronner rend compte d’une étude de Georges Felouzis (Bordeaux II) sur la fiabilité du palmarès des lycées publié par le ministère de l’éducation nationale. Celui-ci avantagerait les lycées réputés capables d’attirer les meilleurs élèves en seconde. .Une critique déjà évoquée en 1999 dans un numéro de la revue Pénombre : « Les taux attendus sont établis sur la base de moyennes nationale ou académique. Or sur un territoire donné, on peut imaginer qu’il existe une certaine polarisation. On trouvera d’un côté un ou quelques établissements « réputés », ayant la possibilité de pratiquer une sélection à l’entrée s’appuyant sur des éléments plus pertinents que l’origine sociale et le retard scolaire, ou sur des éléments qui les complètent pour évaluer le niveau scolaire des élèves et leur chance de réussite au bac et au-delà. De l’autre, des lycées accueillant les refusés des lycées sélectifs. Dans cette situation, on peut penser qu’à retard scolaire et recrutement social égaux, les lycées sélectifs auront un potentiel de réussite supérieur ».
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-389045,0.html
http://www2.unil.ch/penombre/hors_serie/hs99.htm
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/larecherche/Pages/2004/analyses_49_accueil.aspx
Enseigner selon Jacques Salomé
« Enseigner aujourd’hui ne peut se résumer à transmettre un savoir codifié ou des connaissances nouvelles ». Jacques Salomé, formateur, appelle les enseignants à enseigner autrement : « cela s’avère de plus en plus nécessaire, de proposer aussi un enseignement à du savoir être, du savoir créer, du savoir devenir, c’est-à-dire de poser les bases d’une relation à soi et aux autres pouvant déboucher sur des ancrages pour une socialisation durable, pour permettre aux enfants de développer une sensibilité citoyenne,et de favoriser ainsi une intégration dans le monde qui est le nôtre et qui sera avec quelques changements… le leur. »
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/salome6_enseigner_quoi.htm
Peut-on réformer le bac ?
Le Figaro du 29 novembre pose la question à deux chercheurs. Pour Georges Solaux (Iredu) : « le bac est un dispositif national et historique. Ajouter du contrôle continu… c’est introduire une évaluation locale. Cela va conduire inévitablement à opposer ceux qui se revendiquent de l’idéal républicain à ceux porteur d’une idéologie décentralisatrice ». Pour Claude Lelièvre, » c’est l’opposition historique entre le public et le privé. Les enseignants du public ne peuvent admettre que le privé délivre un diplôme ». En 1996, une étude de Jean-Pierre Jarousse, Alain Mingat et David Oget (Iredu), concluait : » les résultats montrent que le recours aux notes de contrôle continu doit être considéré avec prudence. Des possibilités plus nettes dans ce cadre existent dans la réduction du nombre des matières soumises à examen ; une réduction de moitié du nombre de matières apparaît envisageable ; il conviendrait sans doute de considérer des groupes de matières avec tirage au sort au moment de la passation pour cumuler les avantages du nombre réduit de celles-ci et du maintien des incitations au travail pour les professeurs et élèves dans les différentes composantes du programme. Ceci conduirait à un allègement sensible de l’institution du bac sans perte appréciable d’efficacité interne de la certification ». F. Fillon semble déterminé à aller dans ce sens. Le 29 novembre au soir, il déclarait : « Je prendrai peut-être quelques mois de plus mais j’ai l’intention de faire cette réforme ».
http://www.lefigaro.fr/france/20041129.FIG0227.html
http://www.lefigaro.fr/france/20041129.FIG0233.html
http://www.u-bourgogne.fr/IREDU/notes/note965.pdf
L’estime de soi soutient l’apprentissage
« La confiance que l’enfant place dans ses performances, la façon dont il se projette dans son avenir professionnel sont des facteurs déterminants pour sa motivation ». Le Monde du 1er décembre interroge des spécialistes sur le lien entre affectivité et apprentissage. Pour Delphine Martino, enseignante-chercheuse au laboratoire de psychologie sociale et cognitive de Clermont-Ferrand, « selon la composition d’une classe, ou des groupes de travail au sein de cette classe, les plus fragiles se sentiront plus ou moins en situation de réussite, et donc plus ou moins motivés à faire des efforts. ». Le quotidien présente plusieurs recherches qui mettent en avant l’importance de l’estime de soi et du soutien psychologique dans les apprentissages.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3238,36-389082,0.html
Eclairages contradictoires sur l’effet des ordinateurs et PISA
« Les performances des élèves sont meilleures avec des examens extérieurs à l’établissement, et une autonomie dans le choix des manuels… Les élèves réussissent mieux dans des écoles privées ». Basée sur les données de l’enquête internationale Pisa, l’étude de Thomas Fuchs et Ludger Woessmann (université de Munich) arrive à des résultats sensiblement différents des premiers travaux publiés par l’OCDE. Ainsi les chercheurs ont corrélé la présence d’ordinateur avec les résultats scolaires. A première vue l’effet des ordinateurs est positif sur les résultats scolaires : les jeunes ayant accès à l’informatique sont meilleurs. Mais, selon eux, si l’on prend en compte le fait que les familles disposant d’un ordinateur à la maison, sont généralement aisées, le facteur ordinateur change de sens. « Les étudiants ont des performances plus mauvaises en maths et en lecture quand ils ont un ordinateur à la maison ». Pour les auteurs cela vient du fait que l’ordinateur peut poursuivre d’autres buts que le travail scolaire. Un travail qui relance le débat…
http://ideas.repec.org/p/ces/ceswps/_1235.html
http://www.cesifo.de/pls/guestci/download/CESifo+Working+Papers+2004/CESifo+Working+Papers+July+2004/cesifo1_wp1235.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
L’enseignement spécialisé aux Cahiers pédagogiques
« Anormaux, arriérés, inadaptés, handicapés.. Les variations du vocabulaire, à travers l’histoire de l’Ecole témoignent de la difficulté à faire face, et d’abord à poser la question du handicap… Si l’histoire montre que la question des enfants handicapés reste marginale dans les préoccupations de l’enseignement pour les « normaux », elle montre aussi que les pionniers de l’enseignement pour les inadaptés ont souvent été à l’origine d’idées et de pratiques de l’éducation nouvelle : Séguin, Itard, Bourneville, Decroly, Montessori etc. » Au début de ce nouveau numéro des Cahiers pédagogiques consacré à l’enseignement spécialisé et à l’intégration scolaire, Jacques George met en perspective « le défi de l’intégration ». Un premier chapitre présente l’état actuel de l’AIS sous ses différentes formes. Une deuxième partie invite à changer de regard : « imaginons que les IME deviennent des établissements publics et que les élèves aillent ici aussi à l’école au lieu de s’intégrer à part » propose Bernard Dubreuil. La dernière partie s(intéresse aux enjeux professionnels : formation, parcours professionnels etc. Ce dossier, coordonné par Kristel Godefroy, montre la richesse humaine et pédagogique d’un secteur encore méconnu.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=1224
Bientôt l’éducation à la consommation ?
Ce n’est pas prévu dans le rapport Thélot mais proposé par le député UDF Philippe Folliot à l’Assemblée nationale. » Au même titre que l’éducation à la santé et à la sexualité, que l’enseignement de la sécurité routière, que l’enseignement d’éducation civique, il est aujourd’hui fondamental de sensibiliser les élèves du 1er et du 2e cycle aux problèmes liés à la consommation. Ce nouvel enseignement permettra aux jeunes de se familiariser avec les mécanismes de l’assurance (décryptage des conditions générales) ou du crédit (ex. : différence entre les taux nominaux et les taux effectifs globaux – TEG), afin de leur donner les moyens d’éviter les pièges du surendettement, les règles de base de gestion d’un budget familial, de savoir lire les étiquettes des produits concernant leur prix, mais également leurs composants (notamment avec ou sans OGM…) et leur qualité (ex. : appellation d’origine contrôlée…) ». Des perspectives intéressantes du coté du matériel scolaire…
http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion1809.asp
La scolarisation dès deux ans a un impact positif
« La scolarisation avant 6 ans.. améliore le développement de l’enfant. Ses effets sur le développement social et intellectuel de l’enfant sont évidents durant les premières années de l’école primaire ». Cet avis tranché résulte d’une étude menée auprès de 3000 enfants par l’Institut d’Education de l’université de Londres. Pour les chercheurs, plus la scolarisation est précoce meilleurs sont les résultats, même si elle s’effectue à temps partiel. Ils mettent en évidence des gains pour l’apprentissage de la lecture et des maths et ils démentent tout effet négatif sur les comportements. Cette étude intervient au moment où le débat est vif entre partisans et adversaires. Ainsi L’Expresso du 25 novembre signalait l’avis de psychiatres français. Deux conceptions s’opposent. D’une part ceux qui voient dans la scolarisation précoce une forme de mal-traitance pénalisant le développement social, affectif et intellectuel de l’enfant. D’autre part, ceux qui y voient un instrument de socialisation et de développement intellectuel. Ajoutons que le débat n’est pas qu’intellectuel. Le rapport diagnostic du Haut conseil d’évaluation de l’Ecole donnait à penser que les sommes attribuées à cet enseignement conflictuel pourraient bénéficier à d’autres niveaux d’enseignement comme l’université.
http://k1.ioe.ac.uk/schools/ecpe/eppe/index.htm
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2004/11/index241104.aspx
http://cisad.adc.education.fr/hcee/documents/rapport_Hardouin.pdf
La Londe, capitale pédagogique
Fenêtres sur cours, la revue du Snuipp, publie les actes de l’université d’été de La Londe des Maures. Bruno Sochaut, André Ouzoulias, Françoise Lorcerie, Rémi Brissiaud, Gérard Chauveau, Philippe Meirieu, et encore bien d’autres chercheurs (ils sont 40, impossible de les citer tous !) : l’université d’été a mis en contact des enseignants avec la recherche pédagogique. Parmi les thèmes évoqués : les apprentissages, le langage en maternelle, l’autorité, l’inspection, la différence culturelle. Un recueil d’une grande richesse : à déguster !
http://www.snuipp.fr/article1905.html