L’évaluation en CE2 et en sixième
Les premiers résultats des évaluations « diagnostiques » (destinées à informer des compétences des élèves en début de CE2 et en début de 6e) sont disponibles. Il est toujours délicat (et peu recommandé) d’établir des comparaisons avec les années précédentes, les épreuves n’étant pas identiques. En Français, en CE2, la moyenne nationale est de 73% de bonnes réponses, alors qu’elle n’était que de 65,8 l’an passé. Les items évaluant la compréhension sont réussis à 76% (67% l’an passé), un peu plus que les « outils de la langue » (orthographe, grammaire…) (74%, soit dix points de plus que l’an passé). Mais la « production d’écrit » est toujours le mauvais élève avec 65% (68% en 2003). En 6ème, les résultats présentent les mêmes écarts : la compréhension monte à 78,8% (70% en 2003). Mais les compétences en maîtrise des outils de la langue chutent (54% contre 61% en 2003. La production de texte se maintient autour de 60% (63 en 2003). En maths, en CE2, le score moyen global (69,5%) est supérieur au résultat de l’an passé (65,4%). « Rechercher l’information » est réussi à 68% (73% l’an passé), « Organiser la démarche » à 69% (54% en 2003). « Produire et justifier une réponse » est réussi à 59% (52 en 2003), appliquer une technique » à 68% (60% en 2003) et « Utiliser une connaissance » à 81% (80% en 2003).
Du côté des savoirs, c’est la géométrie qui est plébiscitée (84%), devant les Mesures (76,6%), la Numération (76,5%), le Calcul (61%). La résolution de problèmes est toujours à la traîne avec 51%. En 6ème, pas de score en « Problèmes ». Le résultat est à croiser entre « Problèmes numériques » (48%) et « traitement de l’information » (75%). La Numération (70%) et les Opérations (68,6%) sont relativement réussis, alors que la géométrie plonge à 60%. Il faudra attendre les résultats plus fins pour connaître, par exemple, les écarts entre ZEP et non-ZEP.
Mais on peut à coup sûr tirer de ces premiers résultats la nécessité de centrer les efforts, en maths et en Français, sur la construction de situations pédagogiques destinées à mettre les élèves en situations de production de textes et de résolution de problèmes.
Mais que faire des évaluations ? Le débat fait rage parmi les spécialistes : on remet de plus en plus en question le principe de « remédiations » (projets personnalisés d’aide et de progrès, par exemple), pour demander aux enseignants de s’appuyer au contraire sur les résultats pour organiser des situations d’enseignement visant à anticiper et prévenir les difficultés. Il est vrai que les résultats actuels de la recherche en psychologie, demandant de travailler spécifiquement l’apprentissage de la compréhension, ou de centrer l’attention des élèves sur les procédures utilisées davantage que sur leurs résultats, va dans ce sens. Évidemment, ce débat pose avec acuité la nécessité d’un accompagnement des enseignants sans commune mesure avec ce qui est aujourd’hui possible, à la fois pour lire avec finesse les résultats statistiques disponibles, et pour travailler collectivement à la mise en oeuvre de ces situations d’apprentissages…
http://evace26.education.gouv.fr/
http://educ-eval.education.fr/
Un outil pour ces évaluations
A noter : deux collègues, Claude IGLESIS ( IAI de l’Ariège) et Jean Paul Terrancle (IAI 31) ont développé un outil qui permet, à partir de l’évaluation Casimir ou Jade, de fabriquer simplement des statistiques précises sur le niveau d’un groupe d’élève. Un peu lourd à télécharger, mais très simple à utiliser !
http://www.aft-rn.net/banque/f_dld.php3?dir=casimir&idcat=2&f=extraction-ce2-nov2004.zip
Le débat de la scolarisation à 2 ans
Plaidoyer pour la maternelle
Sous ce titre, la revue du Snuipp propose un riche dossier qui apporte des éléments favorables à la scolarisation précoce. On sait que le sujet fait débat en France et à l’étranger : un récent rapport britannique, signalé dans L’Expresso du 26 novembre, la recommande. Dans Fenêtres sur cours, Anne-Marie Gioux, inspectrice générale, y voit un outil pour lutter contre les inégalités. » Elle peut être un facteur de réduction des sources d’échecs pour une partie des enfants, s’ils sont accueillis dans de bonnes conditions avec un vrai projet éducatif et pédagogique où toutes les sections se combinent et s’articulent pour ne pas tronçonner schématiquement l’enfant et les apprentissages en autant d’étapes que de classes d’âge. Réduire les inégalités, c’est ne pas placer trop tôt l’enfant dans un système de compétition, construire sa personne et les éléments de base sur lesquels il sera en sécurité, prendra confiance en lui et élaborera l’image positive du monde et des adultes, aura envie d’apprendre à l’école. Une école qui ne soit pas un lieu de coercition ou de conditionnement mais d’écoute et d’ouverture ».
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/fsc263.pdf
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2004/11/index261104.aspx
La scolarisation à 2 ans stigmatisée
« Il faut une loi qui dise que l’école est « accessible à trois ans révolus », comme on ne vote pas à 18 ans moins une semaine ». Cet avis de la défenseure des enfants, repris par l’AFP, est partagé par les psychiatres participant à une conférence de l’Association française de psychiatrie. Pour eux, la troisième année de la vie achève un cycle de développement indispensable pour la construction de l’identité individuelle. La scolarisation perturberait celle-ci et serait responsable de comportements violents à l’adolescence. Une opinion soutenue également par Alain Bentolila pour qui les enfants scolarisés trop tôt manquent de vocabulaire ce qui nuit à l’apprentissage de la lecture. Des arguments qui alimentent un débat actif depuis début 2004.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_041124153232.0pi65j4k.html
La scolarisation dès deux ans a un impact positif
« La scolarisation avant 6 ans.. améliore le développement de l’enfant. Ses effets sur le développement social et intellectuel de l’enfant sont évidents durant les premières années de l’école primaire ». Cet avis tranché résulte d’une étude menée auprès de 3000 enfants par l’Institut d’Education de l’université de Londres. Pour les chercheurs, plus la scolarisation est précoce meilleurs sont les résultats, même si elle s’effectue à temps partiel. Ils mettent en évidence des gains pour l’apprentissage de la lecture et des maths et ils démentent tout effet négatif sur les comportements. Cette étude intervient au moment où le débat est vif entre partisans et adversaires. Ainsi L’Expresso du 25 novembre signalait l’avis de psychiatres français. Deux conceptions s’opposent. D’une part ceux qui voient dans la scolarisation précoce une forme de mal-traitance pénalisant le développement social, affectif et intellectuel de l’enfant. D’autre part, ceux qui y voient un instrument de socialisation et de développement intellectuel. Ajoutons que le débat n’est pas qu’intellectuel. Le rapport diagnostic du Haut conseil d’évaluation de l’Ecole donnait à penser que les sommes attribuées à cet enseignement conflictuel pourraient bénéficier à d’autres niveaux d’enseignement comme l’université.
http://k1.ioe.ac.uk/schools/ecpe/eppe/index.htm
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2004/11/index241104.aspx
http://cisad.adc.education.fr/hcee/documents/rapport_Hardouin.pdf
Professeur des écoles : un concours moins attractif
Après deux années de croissance, les effectifs des IUFM ont chuté de 4% en 2003-2004 affirme une étude du ministère. La baisse porte en totalité sur le premier degré et concerne aussi bien les étudiants préparant le concours que les stagiaires. Le second degré reste attractif.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0432.pdf
La journée d’action des directeurs
A l’appel de plusieurs syndicats (Snuipp, Se-Unsa, Sgen-Cfdt), des rassemblements ont eu lieu dans toute la France pour obtenir des décharges pour les directeurs d’école. Une revendication qui met du temps à remonter : la grève administrative des directeurs a débuté il y a 5 ans…
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_041201161621.npe34ggp.html
Stage antichahut à l’IUFM de Nice
Ils sont 213 élèves enseignants de l’IUFM de Nice à en bénéficier. Un stage antichahut leur apprend à découvrir ce qu’est l’autorité, une « mayonnaise à monter soi-même » annonce un formateur. Mais pour Gilbert Castelli, « autrefois on croyait que l’autorité d’un enseignant était innée. Aujourd’hui cela s’apprend ». Pour Le Parisien, » le retour de la punition collective prônée par François Fillon, ministre de l’Education nationale, ne suscite aucun enthousiasme. On lui préfère ici d’autres méthodes individuelles selon la gravité de la faute ».
http://www.leparisien.fr/home/info/vivremieux/article.htm?articleid=245925836
Des ressources pour l’enseignement des sciences et de la technologie
EduScol propose de nouveaux outils pour faciliter l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école. Ainsi on y trouvera une « charte de l’accompagnement en sciences et technologie » qui facilite l’accompagnement du cours par un scientifique; 26 « fiches connaissances et d’application » qui correspondent au programme de « découverte du monde ».
http://eduscol.education.fr/D0027/EXSREN02.htm
L’anglais en primaire
Faut-il apprendre l’anglais dès le primaire ? L’Express du 6 décembre oppose deux opinions. Pour Claude Hagège, Collège de France, « il n’y a aucune raison de renforcer la suprématie anglophone. La vocation de l’école, c’est la transmission et l’innovation. C’est donc le plurilinguisme, l’apprentissage de deux langues étrangères, non d’une seule, qu’il faut promouvoir à l’école primaire ». « Rendre son apprentissage obligatoire très tôt aiderait notre pays à retrouver son influence sur la scène mondiale, écornée par notre insuffisance en anglais » répond Jacqueline Quéniart, professeur d’anglais, membre de la commission Thélot.
http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/educationnation/dossier.asp
500 tableaux interactifs pour les écoles
Les tableaux blancs interactifs (TBI) vont-ils révolutionner les pratiques pédagogiques ? Educnet annonce que 500 TBI, accompagnés d’un vidéo projecteur, vont être distribués dans les écoles primaires (voir L’Expresso du 8 novembre). Le ministère publiera un guide des usages et appelle écoles et IUFM à collecter de « bonnes pratiques ».
http://www.educnet.education.fr/primaire/usages/TBI/
http://cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/2004/pratiques_55_accueil.aspx
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2004/11/index081104.aspx
Les défis de l’Oise
Vous voulez que vos élèves se mesurent à d’autres ? Le Cddp de l’Oise propose son service « défis » qui permet de monter des concours pédagogiques avec une quinzaine de classes de CM2 du département. C’est évidemment par Internet que cela se passe…
http://crdp.ac-amiens.fr/cddpoise/defis_cddp60/presentation_classe.php3
La Londe, capitale pédagogique
Fenêtres sur cours, la revue du Snuipp, publie les actes de l’université d’été de La Londe des Maures. Bruno Sochaut, André Ouzoulias, Françoise Lorcerie, Rémi Brissiaud, Gérard Chauveau, Philippe Meirieu, et encore bien d’autres chercheurs (ils sont 40, impossible de les citer tous !) : l’université d’été a mis en contact des enseignants avec la recherche pédagogique. Parmi les thèmes évoqués : les apprentissages, le langage en maternelle, l’autorité, l’inspection, la différence culturelle. Un recueil d’une grande richesse : à déguster !
http://www.snuipp.fr/article1905.html