Dossier spécial
Pour ou contre : encore trois avis que nous vous soumettons pour vous aider à y voir clair…
–La scolarisation dès deux ans a un impact positif
« La scolarisation avant 6 ans.. améliore le développement de l’enfant. Ses effets sur le développement social et intellectuel de l’enfant sont évidents durant les premières années de l’école primaire ». Cet avis tranché résulte d’une étude menée auprès de 3000 enfants par l’Institut d’Education de l’université de Londres. Pour les chercheurs, plus la scolarisation est précoce meilleurs sont les résultats, même si elle s’effectue à temps partiel. Ils mettent en évidence des gains pour l’apprentissage de la lecture et des maths et ils démentent tout effet négatif sur les comportements. Cette étude intervient au moment où le débat est vif entre partisans et adversaires. Ainsi L’Expresso du 25 novembre signalait l’avis de psychiatres français. Deux conceptions s’opposent. D’une part ceux qui voient dans la scolarisation précoce une forme de mal-traitance pénalisant le développement social, affectif et intellectuel de l’enfant. D’autre part, ceux qui y voient un instrument de socialisation et de développement intellectuel. Ajoutons que le débat n’est pas qu’intellectuel. Le rapport diagnostic du Haut conseil d’évaluation de l’Ecole donnait à penser que les sommes attribuées à cet enseignement conflictuel pourraient bénéficier à d’autres niveaux d’enseignement comme l’université.
http://k1.ioe.ac.uk/schools/ecpe/eppe/index.htm
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2004/11/index241104.aspx
http://cisad.adc.education.fr/hcee/documents/rapport_Hardouin.pdf
– Plaidoyer pour la maternelle
Sous ce titre, la revue du Snuipp propose un riche dossier qui apporte des éléments favorables à la scolarisation précoce. On sait que le sujet fait débat en France et à l’étranger : un récent rapport britannique, signalé dans L’Expresso du 26 novembre, la recommande. Dans Fenêtres sur cours, Anne-Marie Gioux, inspectrice générale, y voit un outil pour lutter contre les inégalités. » Elle peut être un facteur de réduction des sources d’échecs pour une partie des enfants, s’ils sont accueillis dans de bonnes conditions avec un vrai projet éducatif et pédagogique où toutes les sections se combinent et s’articulent pour ne pas tronçonner schématiquement l’enfant et les apprentissages en autant d’étapes que de classes d’âge. Réduire les inégalités, c’est ne pas placer trop tôt l’enfant dans un système de compétition, construire sa personne et les éléments de base sur lesquels il sera en sécurité, prendra confiance en lui et élaborera l’image positive du monde et des adultes,
aura envie d’apprendre à l’école. Une école qui ne soit pas un lieu de coercition ou de conditionnement mais d’écoute et d’ouverture ».
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/fsc263.pdf
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2004/11/index261104.aspx
– La scolarisation à 2 ans stigmatisée
« Il faut une loi qui dise que l’école est « accessible à trois ans révolus », comme on ne vote pas à 18 ans moins une semaine ». Cet avis de la défenseure des enfants, repris par l’AFP, est partagé par les psychiatres participant à une conférence de l’Association française de psychiatrie. Pour eux, la troisième année de la vie achève un cycle de développement indispensable pour la construction de l’identité individuelle. La scolarisation perturberait celle-ci et serait responsable de comportements violents à l’adolescence. Une opinion soutenue également par Alain Bentolila pour qui les enfants scolarisés trop tôt manquent de vocabulaire ce qui nuit à l’apprentissage de la lecture. Des arguments qui alimentent un débat actif depuis début 2004.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_041124153232.0pi65j4k.html
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/primaire/Pages/2004/48_accueil.aspx