L’ensemble des communications rassemblées dans cet ouvrage (fruit du colloque Didapro de Juillet 2003) se propose d’apporter un éventail de réflexions sur la question de la production de documents à l’aide du traitement de texte. La lecture de l’ouvrage se révèle moins homogène que le titre ne le laisse présager. En effet la variété des niveaux de lecture et des points de vue proposés dans cet ouvrage est suffisamment kaléidoscopique pour permettre à de nombreux lecteurs d’y trouver ici ou là des éclairages.
La première partie consacrée à la typographie apporte un regard exigeant sur l’effet traitement de texte dans le monde professionnel de l’imprimerie. On peut y lire la fin d’une époque, mais aussi l’émergence d’une nouvelle époque dont la principale caractéristique serait de se soucier davantage de « sortir un texte » que de produire une « oeuvre d’écriture ». Cette alerte est suivie logiquement d’un questionnement de l’enseignement à l’écriture avec le traitement de texte.
Le document « Technologie de l’information au collège » (p.99) de F. Meigné et J. Lebeaume, situé au centre de cet ouvrage arrive à ce moment de l’ouvrage pour permettre au lecteur d’insérer la question du traitement de texte dans la problématique plus large de l’objet « technologie de l’information ». Malheureusement mal situé, à notre avis, à cet endroit du livre, il fait la charnière entre la question de l’objet et la question des outils selon le contexte. Cette troisième partie est plutôt centrée sur les activités de productions et présente quelques travaux et questionnement éclairants sur des pratiques d’enseignement. La dernière partie consacrée à l’évaluation des compétences en traitement de texte souffre d’un manque de véritable travail de recherche sur le traitement de texte, les deux documents proposés portant davantage sur les dispositifs d’évaluation des compétences TIC en milieu scolaire.
Rassembler des documents relativement composites dans un seul ouvrage est devenu une pratique courante dans le monde de l’édition. Malheureusement, la continuité des écrits, dans ce cas pose de nombreux problèmes que cet ouvrage n’a pas réussi à résoudre. Le choix d’un titre d’un écrit mérite alors un traitement plus avancé pour permettre au lecteur potentiel de comprendre la nature de l’objet qu’il a entre les mains. Finalement cet ouvrage, aux nombreux questionnements intéressants souffre d’une ligne directrice qui aurait permis une lecture plus large de ce questionnement pourtant fondamental de l’activité « traitement de texte ».
Bruno Devauchelle
CEPEC
Bernard André, Georges Louis Baron, Eric Bruillard, Traitement de texte et production de documents, INRP 2004