À un moment où le ministère veut supprimer les TPE en Terminale, il n’est peut-être pas inutile d’obvier à certaines critiques qui ne voyaient dans les mathématiques qu’une « discipline de service » à l’usage de la physique ou de la biologie.
Quelques exemples (parmi bien d’autres) montrent qu’il peut n’en être rien.
On trouvera en particulier trois articles dans le numéro 27 des « Cahiers Pédagogiques » :
– « Au delà de la discipline de service » (O. Dargent, C. Gonzal, G. Dargent
– « Le choix de l’astronomie » (M. Tomasini)
– « Petit bilan d’un gros travail : TPE maths-philo » (A. Chiffoleau, N. Labrousse).
Ces textes plaident, par l’exemple, pour la faisabilité de TPE où les mathématiques auraient une place disciplinaire effective.
Une piste encore trop peu exploitée consiste à proposer aux élèves des TPE Maths-Sciences humaines :
– les liens Maths-Littérature sont loin d’être anecdotiques, comme en témoignent par exemple les deux tomes de « Les Maths et la Plume » (éditions ACL),
– plus accessibles encore sont les possibilités en Histoire, puisque le nombre de ressources et de spécialistes en histoire des mathématiques s’est beaucoup accru ces dernières années.
À titre d’exemple, voici les thèmes de TPE d’une classe de TS du Lycée B. Pascal d’Orsay cette année : loxodromie / orthodromie ; le calendrier Maya ; les outils de calcul ; les systèmes de comptage ; les décimales de Pi ; les équations du 3ème degré ; le grand théorème de Fermat ; le calcul des Méridiens ; l’émergence de l’Algèbre. Croyez moi sur parole, les élèves, un peu surpris au départ, s’impliquent avec autant d’enthousiasme que leurs enseignants…
En mathématiques comme ailleurs, les TPE forment un dispositif qui a su montrer que l’on pouvait sortir du cadre classique pour innover avec succès : élèves, professeurs, s’en sont saisis pour tenter d’autres modalités d’apprentissage.
Même s’ils disparaissent, ils auront démontré qu’enseignants et élèves sont, très majoritairement, tout à fait disposés à l’innovation. L’immobilisme apparent du corps enseignant n’est que le reflet d’une compréhensible méfiance à l’égard d’une institution archaïque que personne n’a trouvé jusqu’ici le courage et l’intelligence de réformer en profondeur.
En les supprimant, le Ministre économise certes un gros millier de postes, mais provoque surtout un recul de taille de la qualité de la formation des lycéens français.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=1131
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