Conseiller ou évaluer ?
« Conseiller, évaluer, voilà deux fonctions attribuées aux Inspecteurs… et à tous les enseignants (dans l’aide aux élèves et la notation des devoirs) ». Jacques Nimier rappelle que souvent elles s’entremêlent ce qui pervertit la relation entre les intéressés alors même que les deux sont légitimes. « Doit-on chercher à mieux séparer les fonctions? Doit-on plutôt faire évoluer « l’évaluation » pour qu’elle devienne une véritable « aide » aux élèves, aux enseignants? La différenciation entre « évaluation sommative » et « évaluation formative » y tend, mais est-ce suffisant? » Jacques Nimier estime qu’il y a nécessité de formations au conseil et à la relation d’aide et nous invite à réfléchir à cette dernière.
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/conseil_evaluation.htm
L’école que nous voulons
« Si l’on veut éviter que (la loi d’orientation sur l’école) ne tourne à un règlement de comptes des conservateurs avec les sciences de l’éducation et avec les conséquences fantasmées de mai 1968 ou ne se résume qu’à un texte sans odeur, ni saveur qui évite de faire des choix, il faut faire venir sur le devant de la scène celle qui apparaît , à ce jour, comme la grande absente : l’évaluation de la mise en oeuvre de la loi d’orientation sur l’éducation de juillet 1989 et de son accompagnement par les pouvoirs publics, car on ne peut rien construire sérieusement autrement ». Voué au débat sur l’école, le site « L’école que nous voulons » reflète les orientations de la Ligue de l’enseignement et de certains partenaires (FCPE, Education & Devenir) sur l’avenir de l’école. Pour la Ligue, « l’Ecole a l’obligation d’offrir à tous les jeunes sur l’ensemble du territoire, dans un cadre de qualité, les moyens de réussir : gratuité, différenciation des parcours individuels, orientation choisie, … L’adaptation du système au plan des pratiques pédagogiques, des structures et du fonctionnement suppose de réfléchir à une plus grande autonomie des établissements dans le cadre d’objectifs, de programmes et de diplômes nationaux strictement définis et contrôlés ».
http://www.ecolequenousvoulons.org/laligue/ecolequenousvoulons/index.html
Politique de la Ville et Education à Saumur
Après le vote de la loi d’orientation pour la ville en 2003 et la publication de la synthèse du Débat national sur l’école, un nouveau texte, la loi d’orientation sur l’éducation, doit être adopté fin 2004. Le Conseil National des Villes (CNV) et la Fédération des Maires des Villes Moyennes (FMVM) ont organisé à Saumur, les 29 et 30 avril 2004, un Forum national sur le Politique de la ville et l’éducation pour réfléchir aux articulations entre l’école, la politique de la ville et l’éducation. Le Café rend compte des deux journées du Forum. Elus locaux et spécialistes de l’école ont présenté des réalisations et imaginé l’école du futur et les politiques urbaines capables de l’accompagner.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/Saumur04_index.aspx
Nouvelle Lettre du Lirest
Au sommaire de ce numéro d’avril, le compte-rendu du colloque « Finalités et évaluations en éducation technologique », ainsi que les rubriques habituelles : conférences, publications, appels.
http://www.stef.ens-cachan.fr/lirest/lettre_lirest.htm
La lecture au cycle des approfondissements
« Si la littérature n’est pas vraiment un nouvel objet, les textes officiels demandent de la considérer d’une manière neuve, à la fois comme le lieu d’instauration d’une culture commune, comme un lieu ouvert d’exploration active, de partage et d’échange des fruits de l’exploration, comme un lieu de mise en forme de l’expérience humaine. Cet objet, j’appellerais aussi pour ma part à le considérer comme un objet artistique ». En conclusion des Actes de l’université d’automne sur la lecture et la culture littéraire au cycle des approfondissements, Catherine Tauveron montre le changement de perspective attendu des maîtres pour lutter contre l’illettrisme. Mis en ligne par la Desco, ces Actes font réfléchir sur la lecture littéraire et la lecture en réseaux. Pour C. Tauveron, « Intéresser les maîtres à l’aventure du langage au-delà de l’aventure des personnages, développer chez eux une attention esthétique, celle qu’ils accorderaient naturellement à une peinture, me paraît être un objectif majeur de la formation : c’est sur ce point qu’ils sont manifestement le plus démunis ».
http://www.eduscol.education.fr/D0126/lecture_litteraire_actes.htm
Une remarquable synthèse sur les inégalités à l’école
« Les inégalités à l’école sont perçues comme particulièrement intolérables.. ébranlant singulièrement l’idéologie méritocratique ». Marie Duru-Bellat (Université de Bourgogne) publie sur le site de l’Observatoire des inégalités une synthèse remarquable sur les inégalités à l’école. Elle fait le point sur leur genèse et propose des modèles pour les comprendre, mettant l’accent sur les travaux de Boudon : » le principal facteur d’inégalité est donc la différenciation, en fonction de la position sociale, des champs de décision des acteurs » par exemple des choix des familles, lui-même guidé par des réalités sociales. Ainsi pour M. Duru-Bellat, » les seuls pays où une certaine démocratisation des carrières scolaires a été observée (Pays-Bas ou Suède) sont ceux où se sont réduites les inégalités sociales de niveau de vie et de sécurité économique, dont on sait qu’elles pèsent sur la sensibilité au risque, et donc sur les inégalités de choix scolaires… Plus que des réformes éducatives, la modification des inégalités de vie entre des groupes sociaux qui utilisent l’école en fonction de stratégies et sur la base de ressources différentes serait un vecteur efficace de démocratisation… Il faudrait donc ré-évaluer, sans doute à la baisse, la fonction de l’école et la portée des politiques scolaires dans la reproduction des inégalités. » . Pour autant les politiques éducatives gardent une portée effective dans la réduction des inégalités. Et là l’avantage st aux systèmes éducatifs les moins élitistes : » l’ampleur des inégalités sociales apparaît d’autant plus forte qu’on passe des systèmes entièrement indifférenciés (tels les pays scandinaves), aux pays ayant conservé des filières (l’Allemagne ou le Luxembourg), sans que cela obère d’ailleurs le niveau moyen des élèves, au contraire ». Un texte remarquable au moment où se décide une nouvelle loi d’orientation.
http://www.inegalites.org/article.php3?id_article=235
L’hétérogénéité freine l’inégalité sociale à l’école selon M. Duru-Bellat
« Plus les systèmes scolaires maintiennent un niveau élevé d’hétérogénéité (peu de redoublements, tronc commun long, établissements peu différenciés) moins les inégalités sociales de réussite entre élèves sont importantes ». Dans deux études publiées par l’IREDU, Marie Duru-Bellat, Nathalie Mons et Bruno Sochaut analysent les résultats de l’enquête internationale PISA pour en tirer quelques éclairages. D’autre part, pour eux, « une organisation en filières non seulement n’améliore pas les performances des élèves, mais de plus elle ne permet pas de dégager une élite plus fournie ». L’enquête, qui démontre l’intérêt de la sélection tardive, pourrait éclairer les décisions à propos de la réforme du collège.
http://www.u-bourgogne.fr/IREDU/notes/note042.pdf
http://www.u-bourgogne.fr/IREDU/cahier66.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
L’Ecole aux Pays-Bas, un modèle pour la France ?
» Aux Pays-Bas, l’école accueille un enfant ; il y a des jeux dans les couloirs, un toboggan dans la cour. Pas de clefs aux portes, pas de grilles autour des bâtiments. Les parents sont très présents dans l’école, ils aident les enseignants, ils sont chez eux. L’élève a du temps ; on ne le presse pas comme chez nous ; il a peu de travail et son cartable est léger. Et pourtant, à 14h30, tout le monde est parti. Les enfants jouent dehors l’après-midi ». L’école néerlandaise serait-elle le paradis recherché par une école française en crise ? Ce n’est pas si sur ! Serge Pouts-Lajus rend compte du Colloque organisé vendredi 14 mai par l’Institut néerlandais et Le Monde de l’Education.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/Fnl2004_index.aspx
Eduquer à la démocratie avec Prisme
L’association Prisme annonce dans sa lettre électronique la réunion d’une université d’été du 7 au 9 juillet sur « l’éducation à la démocratie, les pratiques sociales, le projet éducatif ». La Lettre publie également le compte-rendu de l’intervention de P. Meirieu le 7 avril ainsi qu’un texte de Pierre Franckowiak « Une charte pour fonder le projet d’école » qui appelle à un vrai débat pour l’éducation avec les familles.
http://spip.prisme-asso.org/article.php3?id_article=94
Le redoublement en CP… et ses dégâts
« Solution injuste, inefficace sur le plan pédagogique et coûteuse », le redoublement concerne pourtant 1 élève sur 20 au C.P. Thierry Troncin (IREDU) étudie le phénomène et s aperception par les enseignants, les parents et les enfants. Bien que les études internationales établissent que les pays où le redoublement n’existe pas (Europe du nord, Japon) sont ceux où les résultats sont les meilleurs, le redoublement continue à jouir d’un véritable statut dans le système scolaire français. L’étude de T. Troncin établit que « les redoublants de CP resteront plus faibles que leurs pairs » tout au long de leur scolarité : seulement 1 sur 10 obtiendra un bac technologique ou général. La majorité des enseignants de CP, les familles croient encore en ses vertus. Le redoublement s’affiche encore comme une solution. En CP, la notion de cycle a du mal à passer.
http://www.u-bourgogne.fr/IREDU/sem18054.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Un numéro des Cahiers Pédagogiques pour travailler en groupe
« Pour sortir du modèle transmissif standard, pour différencier la pédagogie et rendre les élèves acteurs de leurs apprentissages, il faut maîtriser la problématique du travail de groupe ». En préface à ce numéro de mai des Cahiers, Raoul Pantanella rappelle l’enjeu de la pédagogie de groupe. Pourtant force est de constater que celle-ci a du mal à entrer dans les classes ! Philippe Meirieu donne quelques explications : le cours magistral garde une dimension narcissique si prenante, tout en restant fonctionnel… Pour faire bouger les choses, les « Cahiers » proposent un véritable guide pour se lancer dans la pédagogie de groupe en publiant à la fois des conseils méthodologiques, parfois très concrets comme l’organisation de la salle de classe, des exemples de pratiques pédagogiques dans de nombreuses disciplines et des articles pour penser sa pratique. C’est donc un numéro un peu particulier. Il repose sur l’énorme expérience d’une équipe investie depuis longtemps dans cette pédagogie. Il est aussi très militant. Et, peut-être, un rien désabusé : depuis la publication en 1997 d’un numéro sur le même sujet, peu de choses ont changé.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/
Choix d’établissement : stratégies et débrouilles familiales..
« Même très républicains, les parents sont de plus en plus nombreux à vouloir échapper aux contraintes de l’Education nationale, telles que la carte scolaire… Le plus piquant, c’est que ces mêmes parents, un brin schizophrènes, sont ceux qui crient le plus fort aux vertus de l’égalitarisme et du mélange. Déchirés entre un amour immodéré de la mixité sociale et la trouille de l’avenir, ils préfèrent, tout bien réfléchi, être bons parents que bons citoyens ». Le Nouvel Observateur du 13 mai publie une savoureuse enquête sur la débrouille des parents pour échapper à la carte scolaire et diriger leurs enfants vers les « bons » établissements. Le magazine décrit tous les trucs : choix d’options, vrai ou faux déménagement, voir « colonisation » concertée d’établissement par des commandos de parents angoissés. Ces récits parfois cocasses font quand même réfléchir sur l’évolution du système éducatif. Bien tolérées quand elles n’étaient utilisées que par une élite, les stratégies de contournement de la carte scolaire gênent peut-être davantage maintenant parce qu’elles sont utilisées beaucoup plus démocratiquement par des ménages plus modestes, ce qui accélère la ségrégation scolaire. Il reste maintenant à inventer des solutions qui répondent aux angoisses des parents.
http://www.nouvelobs.com/articles/p2062/a240945.html