P Picard
M. Bourg-Broc, synthèse de ce qui est partagé par la FNVM et le CNV :
L’éducation n’est pas qu’affaire de l’école, ni des enseignants. La collaboration avec les collectivités locales est indispensable, et les publics ne savent pas toujours que le maire n’est pas responsable de tout ce qui ne va pas.
Je suis d’accord avec M. Auduc lorsqu’il parle de » présomption de compétences « . Beaucoup de choses marchent dans l’Ecole, et il ne faut pas hésiter à le dire.
Imaginons des solutions qui ne soient pas les mêmes partout. L’Education doit certes être nationale et c’est important, mais il doit y avoir place pour l’expérimentation, la recherche de solutions inscrite dans les ajustements de la politique de la ville. D’une ville à l’autre, les problèmes peuvent se poser en termes différents.
Voilà ce qui mes semble faire consensus entre nous :
– le rôle des familles, malgré les difficultés sociales qui les frappent
– le rôle des pouvoirs publics (la commune, pour l’essentiel, tant que les intercommunalités n’auront pas de légitimité donnée par le suffrage universel) et leur implication est insuffisante, ainsi que celle des institutions (DDJS, DRAC, IA) dont on n’arrive pas facilement à coordonner l’action.
– les entreprises peuvent apporter beaucoup.
– L’égalité des chances ne se décline pas partout selon les mêmes modalités. Mais n’oublions pas que les règles apprises à l’école sont celles qui fonderont la citoyenneté dans la cité. Soyons des acteurs en commun de cette ambition.
Véronique Fayet présente les conclusions du Forum :
L’enfant est au centre d’un trépied, l’école, la famille, la société civile (dont les élus locaux et les entreprises). On sait tous que les trépieds sont toujours en équilibre instable. Il faut que chacun d’entre nous fasse tout pour ne pas oublier les deux autres.
Du côté des familles
– créer la confiance, le lien avec les familles (lieux de rencontre et de dialogue, prendre le temps, identifier mieux les plus fragiles, ceux qu’on ne voit jamais, valoriser leurs compétences…)
Du côté de l’école :
– renouveler les compétences et les pratiques, casser le modèle unique pour que les apprentissages fondamentaux soient mieux assimilés en le vérifiant mieux lors du passage au collège.
– Mettre à égalité les savoirs manuels, techniques, intellectuels, mieux informer sur l’orientation, permettre des stages qui articulent l’école et la société
Du côté de la société civile :
– renforcer la cohérence éducative de l’ensemble des partenaires autour d’un projet éducatif local (en vérifiant bien que les trois mots aient fait l’objet d’un travail approfondi, même si cela doit perdre du temps au départ…On ne sait plus bien ce qu’est une zone prioritaire, un contrat..)
– assurer le pilotage et l’implication des élus : mieux vaut un pilotage démocratique qu’un pilotage technocratique
– évaluer les dispositifs et oser arrêter les actions qui ne servent à rien.
– S’ouvrir à d’autres adultes qui soient prêts à prendre du temps avec les enfants : des institutions, des associations, des entreprises…
– Développer des cellules de veille éducative.
Confiance, cohérence et compétence éducative….
Réactions de la salle :
Maire de Sarcelles
Notre pays a créé des ghettos sociaux et ethniques. Je suis intéressé par les expériences, mais elles coûtent de l’argent et nos communes, les plus pauvres, n’ont pas les moyens de se les payer. Dans 1% des communes françaises, les injustices sont atypiques et anormales, et elles doivent avoir des réponses atypiques et anormales. La mixité sociale n’existe plus chez nous, et les autorités ne le prennent pas en compte. Il faut que la République ait l’honneur de donner de la réussite à tous ces jeunes.
Chef de projet à Saumur :
» A quoi sert d’invoquer le partenariat comme seule source de progrès possible si on continue d’amputer de 15% à 20% des financements des projets et contrats de ville ? »