Mercredi 3 mars à Créteil a eu lieu une journée de travail sur la politique documentaire des établissements.
M. le Recteur Bernard Saint-Girons a rappelé l’importance de l’apprentissage et de la maîtrise des techniques documentaires nécessaires à l’apprentissage de l’autonomie et liées à l’évolution pédagogique marquée par l’arrivée des nouveaux dispositifs (TPE, PPCP, IDD et ECJS) à travers trois enjeux. Ces enjeux sont de l’ordre
* du pédagogique : il s’agit de se situer différemment dans les postures pédagogiques afin de construire différemment ses apprentissages.
* du politique : derrière la maîtrise des techniques documentaires il y a la maîtrise de la langue (voir circulaire de rentrée 2004)
* du social, de la démocratisation : le Cdi permet l’accès au livre et contribue à mettre en oeuvre l’égalité des chances que l’école doit assurer aux élèves.
Derrière ces enjeux, on trouve le droit au savoir qui est l’enjeu du service public d’éducation. Aussi la mise en place d’une politique documentaire est-elle nécessaire. Elle doit se retrouver dans le projet d’établissement. La construction d’une telle politique doit être le résultat d’un travail en équipe : c’est dans la conjugaison des compétences que la politique documentaire trouve à s’exprimer clairement. Le Cdi est un lieu d’exercice pédagogique (ni une salle de permanence, ni une salle de jeu mais éventuellement un lieu d’éveil). L’implication complète des chefs d’établissement doit être forte.
A fait suite à ce discours d’ouverture une intervention de Rémi Hess (professeur en sciences de l’éducation à l’université de Paris VIII) qui nous a interpellé sur le « moment documentaire » : comment un enfant entre dans la lecture, la documentation, la recherche documentaire.
Il rappelle que les documentalistes n’ont pas une posture didactique avec les élèves mais sont dans la posture d’artisan. Ils ont, par conséquent, une relation interpersonnelle d’encouragement pour l’élève à devenir un élève chercheur, qui apprend à construire lui-même son savoir. Il ne peut s’agir que d’une rencontre personnelle, individualisée. Il prie de ne pas oublier que lorsque l’enfant entre au Cdi, c’est un enfant complexe qui entre : les élèves sont fondamentalement inégaux dans l’école eu égard à leur histoire familiale, à ce qu’on leur a transmis comme compétences. L’enfant vit le moment scolaire comme une contrainte sociale (imposé par la société) ; or il entre comme demandeur au Cdi. C’est cette position de demandeur qu’il s’agit de repérer.
Clôture de la journée par M. Jean-Louis Durpaire, Inspecteur Général de l’Education Nationale. Son discours très positif met en évidence un changement dans l’image de la documentation qui donne en général une image de modernité. Dans le mouvement actuel d’innovation technologique fort, il s’agit d’organiser les systèmes d’information dans les établissements. Devant cette multiplicité de l’information il faut mettre en place une fonction dans les établissement d’expert de l’information numérique. Enfin, il rappelle que faire une politique documentaire c’est répondre aux usagers et s’adapter aux spécificité de l’établissement tant en terme d’enseignement qu’en terme de spécificités locales. Une politique documentaire suppose une clarification des fonctions de chacun et doit donc amener à une nouvelle circulaire de mission.
Vous pourrez accéder aux actes (notamment aux compte-rendus des groupes de travail) sur le site de l’académie de Créteil… pour l’instant vous pouvez aller consulter le communiqué de presse
http://www.ac-creteil.fr/infocomm/mars_2004/c_podocu.htm