23e Université d’été de la communication
Par Caroline d’Atabekian et Serge Pouts-Lajus
Cette 23e session de l’université d’été Hourtin (Gironde), organisée par le CREPAC d’Aquitaine dans le cadre du Réseau International des Universités de la Communication du 26 au 30 août 2002, avait pour maître mot « Futurs ». Manifestation d’envergure internationale désormais incontournable, elle reçoit chaque année les plus importants acteurs institutionnels et commerciaux des nouvelles technologies dans l’enseignement. Cette année, les nombreux débats et manifestations organisés ont été ponctués par la visite de plusieurs ministres du nouveau gouvernement, donc Luc Ferry et Xavier Darcos qui se sont à cette occasion chacun exprimé, pour la première fois, sur les TICE. |
Le Café était présent tout au long de cette manifestation, et a notamment participé à un débat organisé par le ministère sur le programme ENE (Espace Numérique d’Éducation) destiné à rendre gratuitement accessibles à tous les établissements scolaires, en partenariat avec d’autres institutions ou avec des partenaires commerciaux, des ressources numériques libres de droits, à la manière de Louvre.edu qui en a constitué les prémisses.
Les discours des ministres
De nombreux ministres ont fait le déplacement d’Hourtin dont les trois qui détermineront la politique du gouvernement dans le domaine des TICE : Luc Ferry (jeunesse, éducation et la recherche), Xavier Darcos (enseignement scolaire) et Claudie Haigneré (Recherche).
De l’intervention de Luc Ferry, il faut retenir :
- la présence des TIC à l’école ne doit plus faire question ; les enfants doivent tous apprendre à se servir de ces machines, notamment grâce au B2I ;
- le ministre approuve les décisions de ses prédécesseurs et poursuivra sur la même voie ;
- pour autant, le ministre estime que les TICE n’ont pas encore apporté la preuve de leur utilité pédagogique ;
- il se dit ouvert, impatient même que les partisans des TICE lui montrent des applications et des outils susceptibles de le convaincre, en particulier dans le domaine de la l’illettrisme et de la remédiation.
Xavier Darcos a prononcé un discours moins personnel et davantage programmatique. Parmi les annonces faites :
- la Cinquième et le SCEREN (ex-réseau CNDP) réaliseront ensemble une Web-TV par laquelle les établissements scolaires pourront télécharger des films éducatifs dans le cadre du programme ENE (Espace Numérique d’Éducation);
- le ministre souhaite rationaliser et organiser l’offre technologique aux établissements : cartables et manuels électroniques, bureaux nomades et environnements numériques d’apprentissage forment un ensemble qui devrait être mieux structuré ;
- un comité scientifique sera créé sur le thème » élèves en difficulté et élèves handicapés » ; – la coopération entre les services académiques et les collectivités territoriales devra être renforcée, en particulier dans le domaine des TICE. –
- L’accent va être mis sur la formation initiale des enseignants.
Claudie Haigneré enfin, moins expérimentée pour ce qui est de la forme de ses interventions publiques que ses deux collègues, a semblé en revanche juste et convaincante sur le fond. On retiendra en particulier :
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Claudie Haigneré. |
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Les documents officiels sur la communication du gouvernement à Hourtin sont disponibles sur le site http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/p.cfm?ref=34904 On pourra trouver une retransmission des discours de Luc Ferry et Xavier Darcos à cette adresse : |
ENE, l’Espace Numérique d’Education.
L’an dernier, Jack Lang, alors Ministre de l’éducation nationale, annonçait, lors de la 22e université d’été de la communication à Hourtin, le projet d’un programme national de libération des droits pour les établissements scolaires, sur un certain nombre de ressources numériques, avec le concours de partenaires institutionnels et commerciaux. Ce projet, préfiguré par Louvre.edu alors déjà en marche, a fait son chemin et a abouti à un début de négociation entre le ministère et les divers partenaires.
Voir la présentation d’ENE sur Educnet :
http://www.educnet.education.fr/plan/enee.htm
Le débat
Le débat, auquel le Café a été invité à participer portait sur la problématique suivante : Comment mettre en place un espace numérique d’éducation (ENE) avec des contenus libres de droits ?
Animé par Gilles Braun, chef du bureau éducatif (Direction de la Technologie, Ministère de la jeunesse, de l’Éducation Nationale et de la Recherche) le débat avait pour intervenants Sophie Bachmann, Responsable développement éducatif à l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), Caroline d’Atabekian pour le Café Pédagogique, Régis Deruelle, Directeur adjoint de l’action éditoriale (SCEREN, réseau CNDP), Pierre-Yves Lochon, Directeur des actions stratégiques à France 5 et Neil Minkley, Directeur Département Produits de référence, Hachette Multimedia. |
Le débat a permis de présenter les ressources proposées par les partenaires du programme ENE puis de discuter, avec le public, des modalités de la mise en place de ce projet autour des trois axes dressés par Gilles Braun pour en présenter la problématique :
– un accès aux ressources égal pour tous ;
– la qualité des contenus proposés ;
– la nature des droits libérés (droits d’usage, de modification, de diffusion?) ;
Pour introduire le débat, le Café a présenté les attentes et les intérêts des enseignants, en insistant notamment sur trois points inspirés des trois axes de la problématique :
– Libérer l’accès aux ressources ne signifie pas les rendre accessibles : échaudés en effet par les écueils de l’interface de Louvre.edu, nous avons mis en garde d’une part les divers partenaires sur l’importance d’une l’interface simple proposée aux utilisateurs pour les ressources à venir, en même temps qu’efficace pour trouver ce que l’on cherche dans les diverses banques de données et d’autre part le ministère sur la nécessité de faire descendre efficacement l’information vers les établissements.
– Être autant que possible exhaustif dans les banques de données, en ce qui concerne les contenus. En effet, une base de données lacunaire, conçue seulement pour présenter des échantillons thématiques, présenterait peu d’intérêt pour des enseignants qui mènent généralement une recherche par thème.
– Enfin, en ce qui concerne les droits d’utilisation, nous avons souligné le fait qu’un accès aux ressources depuis l’établissement n’était pas suffisant et que les enseignants, parce qu’ils préparent leurs cours chez eux et non dans l’établissement, doivent pouvoir accéder également à ces ressources depuis leur domicile. Nous avons encore insisté sur le fait qu’un droit d’utilisation en classe était certes fort louable, mais que de plus en plus se développaient des sites web d’établissement permettant de mettre en valeur le travail des élèves, et que les travaux effectués à partir de données mises à disposition devaient pouvoir, dans la mesure du possible, être rediffusées sur un site pédagogique d’établissement, problème qui naturellement se pose de façon différente selon la nature des données (textes, images fixes, images mobiles, sons…)
Les propositions des intervenants :
– SCEREN (réseau CNDP)
Le SCEREN se préoccupe des questions concernant la mise à disposition des ressources libres de droits. Il rappelle quelques ressources actuellement disponibles :
– Thémadoc
– Images de France
– les productions imprimées partiellement mises en ligne comme TDC (Textes et Documents pour la Classe).
Il souhaite libérer les droits d’usage collectifs pour un certain nombre de documents et mène en partenariat avec France 5 (voir ci-dessous) une politique de soutien aux ressources audiovisuelles.
– France 5
France 5, fière de sa popularité auprès des enseignants, rappelle son triple rôle de coproducteur, financier et diffuseur de ressources audiovisuelles notamment relatives à la transmission du savoir et de la connaissance et fait remarquer qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une vocation éducative, bien qu’elle ait un rôle à jouer au côté des enseignants. Elle rappelle les dispositifs déjà mis en place de libération des droits sur certaines émissions, en partenariat avec le CNDP, et les ressources pédagogiques associées de son site « Côté Profs« . |
Pierre-Yves Lochon et Carole Fey Keller, Nos partenaires de France 5. |
Elle rappelle le projet commun avec le CNDP (voir ci-dessous) et souhaite parvenir à libérer les ressources audiovisuelles concernées pour une durée de 10 à 15 ans, en adjoignant des animations pédagogiques autour des contenus proposés.
– Le projet commun France 5 et SCEREN (réseau CNDP)
Il a été question de la demande adressée par Xavier Darcos aux deux partenaire, à l’occasion de cette université d’été, de présenter avant fin septembre les modalités de leur projet commun d’un système de distribution Web de programmes audiovisuels pédagogiques libres de droits enrichis de ressources multimédias à destination de la communauté éducative.
– l’INA (Institut National de l’Audiovisuel)
L’INA propose une base de 200 documents audiovisuels numérisés par courts extraits. Se pose le problème du choix des documents, qui devrait se faire en accord avec le ministère et après évaluation des besoins sur le terrain. Se pose également le problème des modalités de l’insertion éventuelle de ces documents dans des manuels électroniques et de la réflexion autour du logiciel qui sera l’interface entre les utilisateurs et la base de données.
– HACHETTE Multimédia
Le groupe Hachette propose pour l’ENE des logiciels exploitant les contenus de ses encyclopédies et dictionnaires, dont les articles seraient agrémentés d’animations avec des commentaires modifiables par les enseignants de manière à les adapter à leurs élèves. Se pose pour Hachette le problème de la nature des droits libérés : droits d’usage dans quel cadre exactement ? En classe, mais dans quelle mesure les élèves pourront-ils imprimer, réutiliser voir rediffuser tout ou partie d’un document ?
Conclusion
Avant d’aborder les questions-réponses de la salle, le débat a été clos par Caroline d’Atabekian qui s’est réjouie qu’ENE offre des ressources diversifiées pour toutes les disciplines et a insisté pour que les enseignants ne soient pas écartés des négociations concernant la mise en oeuvre de l’Espace Numérique d’Education.
LES TICE ONT-ELLES UN PASSÉ ?
Caroline d’Atabekian
Les ministres de l’Education s’expriment à Hourtin
C’est par une magistrale leçon de philosophie que notre nouveau ministre Luc Ferry s’est prononcé pour la première fois sur les TICE le 28 août dernier à l’occasion de la 23e Université d’été de la communication à Hourtin. En philosophe, il a dressé les grandes lignes de l’évolution des sciences du XVIIe siècle à nos jours en évoquant Voltaire, Diderot et Heidegger pour montrer que, si à l’époque des Lumières la science et la technique apparaissaient comme la solution pour maîtriser une nature par essence mauvaise, la situation est inversée aujourd’hui où l’idée de nature est valorisée, et où « les risques viennent davantage de la science et de la technique que de la nature ». Le progrès des TIC aujourd’hui « nous rend-il plus libres et plus heureux ? », là est la question. Si les grands philosophes sont invoqués pour l’histoire des sciences, les références évoquées pour ce qui est de la situation contemporaine sont moins réjouissantes : ce sont en effet Frankenstein et l’apprenti sorcier qui auront permis d’illustrer l’image que le ministre se fait des TIC dans la société d’aujourd’hui, un monde où « la créature échappe à son créateur pour dévaster la terre ». Xavier Darcos, ministre délégué à l’enseignement scolaire, s’est montré plus sobre et s’est contenté d’évoquer Borgès pour conclure son discours, comparant l’utopie de La Bibliothèque de Babel au dédale d’Internet pour finir ainsi : « à accéder à tout, il y a le risque de n’accéder à rien ».
On l’aura compris, notre nouveau ministre, qui se dit « ardent partisan de ces nouvelles technologies avec un certain nombre de réserves », est un partisan méfiant. Toutefois, les discours des deux ministres ont permis d’avoir un aperçu de ce que les années à venir réservent aux TICE, et si Luc Ferry en a exposé une connaissance toute livresque, Xavier Darcos s’est montré plus concret en présentant son « plan stratégique numérique pour l’enseignement », dans une presque parfaite continuité, en fait, avec les projets déjà en marche et sans effet d’annonce.
Un partisan méfiant, connaissant peu les pratiques du terrain, mais un partisan « ouvert », c’est ainsi qu’est apparu Luc Ferry dans son discours. S’il émet d’importantes réserves, le ministre affirme malgré tout la nécessité de continuer la politique d’équipement de tous les établissements scolaires en vue d’une égalité d’accès aux nouvelles technologies pour tous. Mais il affirme aussi : « Il faut nous dire véritablement à quoi cela va servir et puis il faut nous proposer des outils qui soient vraiment enthousiasmants ». Et pour les mauvais esprits qui verraient quelque contradiction dans la volonté d’équiper à l’aveugle tous les établissements sans savoir à quoi cela va servir, il précise : « Quoi qu’on pense des TICE, au nom de l’égalité des chances, il faut lutter contre la fracture numérique. C’est le devoir d’équité de l’Éducation Nationale ». Il a par ailleurs largement insisté sur le fait que le ministère travaille sur le sujet de l’intégration des TICE « avec beaucoup d’ouverture d’esprit ».
L’heure est en fait aux grands bilans pour le nouveau ministère, qui semble encore occupé à cerner et prendre en main le système et les projets en cours et qui découvre, un peu gêné, que le mammouth a des TIC. Ce bilan, Xavier Darcos prévoit de le faire par le biais d’une lettre aux recteurs : « J’adresserai dans les jours qui viennent aux recteurs d’académies un courrier pour savoir ce qu’il se passe dans les académies, et pour qu’ils me fassent des propositions. » Luc Ferry de son côté fait son bilan en établissant une synthèse des rumeurs et autres grommellements en provenance des milieux intellectuels : « La situation aujourd’hui n’est pas si mauvaise qu’on le dit habituellement… Arrêtons de dire que l’Éducation nationale traîne les pieds, ce n’est pas le cas… La mondialisation de la technique l’a rendue suspecte aux intellectuels : vos TIC sont très performants mais quel sens ont-ils par rapport à l’ancienne idée de progrès ? » Il fustige au passage quelques idées rebattues ; à ceux qui, comme Michel Serres, louent la possibilité pour les enfants d’accéder en ligne aux plus grandes bibliothèques, il répond : « Quand on me dit par exemple : « c’est formidable, on peut donner accès à un enfant de dix ans à tous les abstracts ou les résumés de livres de la Library of Congress où il y a quinze millions de volumes », mais quand on ne lit pas cinq livres par an, à quoi cela lui sert-il d’avoir accès à quinze millions ? ». Dédaignant la souplesse et la pluridimensionnalité de l’hypertexte sur lequel est fondée la navigation aussi bien dans les cédéroms que dans les sites internet, il assène : « L’hypertexte semble a priori favoriser une culture du zapping ». Il n’épargne pas non plus les expérimentations extrêmes lancées par le gouvernement précédent ; ainsi du cartable électronique : « Le seul progrès, c’est que ça pèse moins lourd… et encore ! «
C’est plutôt sa méconnaissance de ce qui se fait sur le terrain en matière de TICE, finalement, qui transparaît le plus dans le discours du ministre : Internet et les informations qu’il offre sont réduits à « de l’image », selon l’opposition écran / écrit qu’il reprend d’une interview à propos de la télévision récemment donnée dans un grand quotidien ; les ressources utilisées par les enseignants semblent nécessairement matérialisées par des cédéroms (et de pester contre la « cédéromisation » des manuels qui fait éclater le savoir en étoile), mais surtout : « Les disciplines ne sont pas à égalité entre elles dans cet usage des nouvelles technologies. Il est clair par exemple que la géographie bénéficie bien davantage d’un cédérom bien fait que l’histoire ». Comprenez que les TICE peuvent servir « en biologie, en physique, en mathématiques, en musique » mais que leur utilité n’a rien d’évident « pour les disciplines littéraires ». C’est étonnant, quand on pense que les premiers logiciels et les plus répandus sont des traitements de textes, et que ce sont précisément les langues vivantes qui tirent le plus grand bénéfice d’internet par le biais de la correspondance électronique qui permet aux élèves de différents pays de communiquer entre eux.
Ce qui est frappant ici, c’est non seulement l’ignorance de ce qui se pratique sur le terrain, mais aussi de ce qui est officiellement proposé sur les sites académiques et les centres de ressources du réseau SCEREN-CNDP, qui dépendent directement du ministère. Affirmer : « il faut nous dire à quoi cela va servir » ou « il faut nous proposer des outils qui soient vraiment enthousiasmants » ou encore que les TICE n’ont pas d’intérêt pour les disciplines littéraires, c’est méconnaître que depuis dix ans les structures académiques TICE développent des sites pour chaque discipline qui font remonter les pratiques du terrain, mènent des expériences, mettent en valeur les activités exploitant les TICE, présentent des logiciels et autres ressources. Tout cela semble nul et non avenu dans le discours du ministre qui préconise pour sa part « des expérimentations sur ce thème », comme s’il arrivait en terrain vierge et que jamais rien n’avait été fait auparavant. Ainsi pouvait-on entrer dans la salle de conférence en se demandant si les TICE avaient encore un avenir, et en sortir un peu renversé en se demandant finalement si elles avaient jamais eu un passé.
L’avenir des TICE, Xavier Darcos nous en donne une idée dans son discours. Il affirme que « Les TIC sont un outil de réussite scolaire » et qu’ « il faut que notre pédagogie évolue ». Il a annoncé la continuation des grandes actions en cours et particulièrement ENE (l’Espace Numérique d’Éducation), annoncé un an plus tôt au même endroit et dans les mêmes circonstances par Jack Lang alors ministre de l’Éducation Nationale, programme, rappelons-le, destiné à mettre à disposition des enseignants des contenus numériques de qualité (archives, extraits audiovisuels etc.). Le ministre délégué à l’enseignement a salué les dispositifs académiques et a promis que « le ministère fera son devoir pour les soutenir au mieux dans leurs initiatives ». Il a également abordé le problème de la formation des enseignants et a annoncé à ce sujet la mise en place d’un groupe de travail piloté par les directeurs d’IUFM, dont l’objectif est de dresser un bilan de la formation initiale en matière de TIC et de définir des lignes directrices pour leur meilleure intégration dans la formation des enseignants.
Pas d’effet d’annonce spectaculaire donc, pas de nette avancée ni de franc recul, l’équipe ministérielle rentre doucement dans ses fonctions et on ne pourra pas dire que l’avenir des TICE n’est plus ce qu’il était. Ce qui est nouveau peut-être c’est qu’aujourd’hui, même si un ministre de l’Éducation Nationale n’est pas convaincu par les nouvelles technologies, il ne peut pas non plus s’en déclarer l’ennemi ni s’opposer à leur évolution. Il faut sans doute se méfier des propos trop enthousiastes de certains partisans inconditionnels des TICE et tenir compte aussi des expériences malheureuses qui ont pu être mises en œuvre. Certains propos passionnés peuvent être nuancés au profit d’une plus grande objectivité et d’une approche plus pragmatique: certes, les TICE ne sont pas une panacée, mais elles sont un outil d’enrichissement culturel, d’autonomisation et d’accès au monde moderne pour tous les élèves et d’élargissement de la palette des méthodes pédagogiques pour les cas particuliers, qu’il s’agisse d’approfondissement ou de remédiation. C’est à nous tous maintenant, enseignants, de faire valoir à notre ministre leur intérêt pédagogique. Sans doute n’arriverons-nous pas à le convaincre tout-à-fait, et après tout peut-être vaut-il mieux un ministre pas convaincu mais « ouvert » qu’un ministre convaincu mais assénant à coups d’oukazes ses idées très arrêtées, comme il s’en trouva un il n’y a pas si longtemps… Nous n’avons pas la prétention de vous éblouir, Monsieur le ministre ; mais surtout, restez « ouvert » !