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Le Café intrigue au delà de nos frontières. La preuve, il est invité à Taiwan pour se présenter à l'occasion d'une rencontre sur les écoles du futur. Récit de la visite.
Epilogue

Je profite de ma dernière journée à Taipei pour partir me promener à pied, à la découverte de la ville. Les rues que j’emprunte sont soit de grandes artères bruyantes de circulation, soit de petites rues ombragées colorées par la végétation. Tout au long de ma promenade, je traverse des espaces verts, joliment entretenus par des jardiniers au chapeau de paille pointu comme dans les livres d’images sur l’Asie. Dans ces espaces, le gens lisent, jouent ou font de la gymnastique. Les femmes se promènent avec des ombrelles, parsemant les avenues de tâches de couleurs. Aux carrefours, les scooters se massent en deux premières lignes compactes. Je croise de temps à autres des visages masqués, la pollution est palpable dans les rues de Taipei.

Mon premier détour est pour le mausolée de Tchang Kaï Chek dont la visite m’a été conseillée hier au soir. Immense pagode, le bâtiment abrite une salle imposante ou un Tchang Kaï Chek en bois géant trône au dessus des visiteurs. Deux militaires en habit d’apparat jonglent avec des fusils alternativement comme des automates devant des enfants médusés. Le mausolée semble dédié aussi à la culture et à l’éducation, avec des salles d’exposition, de lecture, de travail. Des cours de calligraphie et de poterie sont proposés. Dans la coursive extérieure un groupe s’exerce à la gymnastique. Avec un peu de temps, j’aurais pu sans nul doute explorer ces expressions d’une soif d’apprendre. Taïpei possède, selon Edouardo Chaves, une des plus impressionnantes bibliothèques dans le monde. Dans mes déambulations, je ne l’ai pas trouvée.

Je poursuis ma promenade jusqu’à la tour 101, détrônée depuis peu dans son titre de plus haute tour du monde par un édifice de Dubaï. La tour est élégante, impressionnante. Et, juste devant, comme un clin d’œil, des jeunes filles se photographient au creux d’une sculpture Love de Robert Indiana, réplique de celle de Philadelphie. Philadelphie, la ville où j’ai visité une école du futur, la logique du hasard est encore une fois imparable.

La prochaine fois, je m'appelle Catherine Deneuve

Et pourquoi non ? Hier soir, j’ai vécu une soirée peu commune, comme seuls les voyages sont aptes à les offrir. Je pensais parler éducation lors de cette soirée à Taïpeï et non, je suis allée au cœur de l’innovation et de la tradition. Lisa Cheng, Mona Lisa pour ses amis, m’avait réservé bien des surprises.

Elle m’attend dans un bureau dédié à l’invention, une sorte de temple du concours Lépine où les gadgets côtoient des objets fort utiles. Monsieur Chen a reçu aujourd’hui même pour la deuxième année consécutive le prix de la meilleure invention. L’an dernier, c’était pour un système facilitant l’écriture des calligraphes, cette année c’est pour un système permettant d’ajuster la température des lits médicaux. Monsieur Chen décrit ses inventions en dessinant sur un bloc. La table basse est jonchée de croquis. Tout le monde parle mandarin, Lisa me traduit en anglais les échanges. Même sans comprendre tout, je suis médusée par la vitesse de pensée, la créativité de Monsieur Chen. Il a déjà été récompensé de multiples fois, des diplômes ornent l’entrée de son bureau. Son sujet privilégié est l’amélioration du confort, en particulier des malades. Dans ses dernières inventions, on compte un système anti bactérien posé sur les commandes des ascenseurs. Lisa m’explique que Po-Hu Chen est aujourd’hui riche, au point de pouvoir s’acheter un château en France alors qu’il vient d’un village pauvre des montagnes. Je n’en saurais pas plus sur son parcours, il me semble pourtant qu’il pourrait constituer la parfaite illustration du dynamisme taïwanais. Je demande si certaines de ses inventions concernent l’éducation. Lisa me dit oui et passe à autre chose. L’éducation ne parait pas leur sujet de prédilection.

L’assemblée est fascinée par la manifeste intelligence de Monsieur Chen. Car ce n’est pas uniquement Lisa qui m’attendait, elle avait convié ses amis dont un enseignant en MBA, une responsable du Rotary et un cancérologue. L’accueil est plus que chaleureux, Power, du Rotary me serre dans ses bras longuement. Je ne sais ce que Lisa leur dit lorsqu’elle me présente mais l’effet est spectaculaire, des « Oh » des « Ah » et des hochements de tête fort respectueux. Avant de partir, nous faisons une séance de photos. Je pose aux côtés des convives devant les diplômes de Monsieur Chen, à la table basse, devant une de ses inventions. Quelqu’un me glisse « vous êtes comme une actrice ce soir ». Je décide à partir de ce moment de m’appeler Catherine Deneuve la prochaine fois que je viendrai sur le territoire taïwanais. Chacun semble posséder un prénom anglais choisi, le professeur de MBA s’appelle Franck, et Lisa, Mona Lisa. Ce qui est plutôt drôle car mon diminutif, c’est Mona. Ah si j’étais bouddhiste, j’y lirais la sagesse et la facétie du destin. Et puis mon nom est si difficile à dire pour mes compagnons de soirée que j’en suis gênée.

Lisa a décidé de me faire goûter la cuisine taïwanaise, la vraie, dans son restaurant favori. Nous sommes huit autour de la table et les mets défilent, posés sur un plateau tournant : des soupes, des fruits de mer, du riz, des nouilles (spécialité de l’endroit), du bœuf, du porc, tout est délicieux. Les bouches sont trop occupées à déguster pour parler. C’est encore raté pour mes questions sur l’éducation. Les questions qu’on me pose, elles, tournent autour de la vie en France, y a-t-il de la neige en ce moment, où j’habite, subissons nous des tremblements de terre. Derrière les sourires, je retrouve  les inquiétudes évoquées ce matin par les intervenants taïwanais au sommet de l’école du futur.  

Le repas terminé, nous nous quittons avec effusion. Le Docteur me propose une balade au marché nocturne pour que je puisse acheter des souvenirs. Les rues sont bondées, de chaque côté des échoppes proposent des vêtements, des jeux, des gadgets. Au milieu des marchands ambulants vendent nouilles, plats et boissons. Je trouve de belles baguettes en bois marqueté et de l’encens. Le Docteur croit que je suis bouddhiste car après m’être attardée dans un temple, je choisis un encens propice au calme et à la méditation. Je pense que je l’emmènerai dès lundi au boulot.

La soirée s’achève, je rentre à mon hôtel, la tête pleine de belles images, d’échanges chaleureux, avec au bout du bras des gâteaux offerts par le Docteur pour que je les goûte avec ma famille.

Communauté, community

Les dernières interventions que je peux suivre, les témoignages taïwanais, confirment l’importance donnée à la communauté comme moyen et comme expression de la connaissance. Alors, faisons de communauté le mot clé des rencontres. Ce mot revêt de multiples sens où plutôt des circonférences différentes selon l’intervenant : la famille, le quartier, la ville, la communauté culturelle, religieuse et pour nous la communauté scolaire.

Le premier témoignage concerne une ONG créée suite à un tremblement de terre qui a détruit nombre d’habitations. Pour le représentant de l’ONG, ce n’était pas seulement les maisons, les écoles qu’il fallait reconstruire mais aussi une communauté meurtrie. L’éducation a favorisé cette reconstruction. « Les enfants savent ce qu’ils peuvent apprendre de la nature et des autres » nous a-t-il dit en prônant l’intégration de l’éducation dans les programmes de reconstruction et l’exploitation de la richesse écologique de Taïwan dans les apprentissages.

Le deuxième témoignage est allé dans le même sens. Il s’agit d’une école accueillant des enfants défavorisés. Des activités en relation avec la nature comme planter du riz, avec la santé, en lien avec la pollution, ou encore avec l’histoire familiale sont développées. Les parents y sont associés. Le troisième témoignage concerne une des huit écoles du futur taïwanaise. Une usine d’incinération avait été implantée dans le quartier de l’école. Des pluies de cendres, les eaux polluées ont fortement inquiété la population qui s’est mobilisée. Des lettres de protestation ont été rédigées, des représentants du gouvernement sont venus discuter pour trouver des solutions. Finalement, à force de mobilisation, l’usine a été fermée. A toutes les étapes, l’aspect éducatif été présent. Les enfants ont étudié le phénomène en sciences, les parents ont appris à rédiger des courriers. Pour l’intervenante, l’éducation est un moyen de comprendre ce qui se passe et de participer aux débats, d’ouvrir les portes de l’école aux parents et à la communauté. Un autre travail est mené sur les typhons. Les élèvent calculent les volumes d’eau pouvant se déverser lors de fortes intempéries afin d’évaluer et de renforcer la protection de l’école. Ecole du futur, elle vise aux développements de compétences de demain en utilisant certes les potentiels de la haute technologie mais aussi et surtout ceux de l’environnement et de la communauté les plus proches.

Car une des intervenantes l’a dit en préambule ‘on nous a montré la vision française, la vision américaine de l’école du futur mais c’est notre propre modèle taïwanais que nous construisons »

Le Café sous les sunlights

Voilà c’est le moment, et j’ai le trac. Je me rassure en pensant que personne de ma connaissance ne me voit si loin mais j’ai beaucoup de scrupules en pensant à la gentillesse de l’invitation et aux attentes qu’elle suggère. Le Café Pédagogique est en français, je doute que Carrie, à l’origine de ma venue, ait eu la possibilité de visiter pleinement notre site. Elle connait les principes généraux et le succès du Café mais son contenu correspond il à ce qu’aimeraient trouver les enseignants taïwanais ? Je dois aussi présenter le système éducatif français très brièvement, trop sans doute pour sa complexité. Je dispose de 40 minutes pour parler de l’école française, de l’utilisation des Tice et du Café, temps de traduction compris. Bref, je n’en mène pas large. Mon objectif est de montrer en quoi le Café Pédagogique est d’utilité publique pour soutenir, relier les enseignants innovants et apporter des éléments de réflexion sur les questions éducatives. Pour y parvenir je tente le chemin le plus direct : l’éducation est un pilier de notre pays, confronté à une crise sur ses orientations, sur le métier d’enseignant, sur la relation entre l’école et la société, et à la nécessité d’évoluer pour être en conformité avec la stratégie européenne. Les Tice peuvent être un moyen de concilier des attentes au premier abord contradictoires, (par exemple entre les savoirs de basse et les compétences numériques) et de valoriser le rôle de l’enseignant mais l’innovation pédagogique est peu reconnue et les enseignants innovants sont isolés et rarement soutenus. D’où l’utilité du café, son succès mais un succès fragilisé par la disponibilité aléatoire de ses rédacteurs et les finances.

Une présentatrice annonce à l’américaine mon intervention, avec toutes les peines du monde pour prononcer mon nom, imprononçable a vrai dire en anglais (et en mandarin). Est-ce que c’est la salle comble et impassible, le premier rang garni des autres intervenants au regard poli ? Mes bras restent bêtement ballants, je tente de sourire, je ne sais qui regarder la traductrice ou le public, j’ai perdu les rudiments d’une bonne communication à l’oral.

Pour que la traductrice puisse suivre, je dois m’arrêter quasiment après chaque phrase. Sans réaction de la salle, je ne parviens pas à déterminer si j’ennuie ou si le sujet intéresse les participants. Pour clore l’exposé, je tente une blague et ouf le public rit. Je me rassois, déçue de ma prestation malgré les félicitations de mes voisins américains (mais ils sont tellement gentils). Eduardo Chaves m’a prise en photos, mon air coincé sur les images me navre.

Après le Café Pédagogique, ce sont les jeux qui sont à l’honneur. La logique est imparable puisque notre dernier numéro est dédié aux jeux. Kurt Squire et Constance Steinkuehler sont enseignants à l’Université de Madison dans le Wisconsin. Constance a étudié les pratiques, les normes sociales et les compétences développées avec des jeux en ligne comme Lineage ou World of Warcraft. Il apparaît nettement que les compétences sociales, l’aptitude à agir dans un cadre communautaire sont sollicitées. Le potentiel d’apprentissage des jeux est donc immense pour peu qu’on sache les exploiter dans un but pédagogique. Kurt nous montre des jeux pédagogiques dont un jeu sur la civilisation antique. Il plaide pour la création de jeux en s’appuyant sur un exemple de réalisation par un enseignant sur son quartier, son histoire, sa vie, ses spécificités etc. Le jeu a été construit avec ses élèves qui ont mené des enquêtes, recueillis des témoignages puis réalisé les supports (viédos, podcasts, textes, photos) pour parvenir à la forme du jeu vidéo. L’élaboration et l’utilisation du jeu ont permis de faire travailler ensemble plusieurs disciplines et de rendre attractif un projet, un contenu en privilégiant une forme, le jeu vidéo, dont les jeunes sont férus.

Mon intervention n’a pas du être si nulle que cela puisque je reçois une invitation pour diner le soir à Taipei. Lisa Teng, de la municipalité de Taipei, a vécu quelques temps à Paris, du côté de la porte d’Auteuil. Elle travaillait alors pour la promotion des produits culturels et éducatifs taiwanais. Elle a oublié son français depuis mais quelques mots lui reviennent. Je suis très heureuse de cette invitation qui me permettra sans doute d’en savoir un peu plus sur l’éducation à Taïwan. Le sommet se termine sans que je puisse en voir la fin. Les intervenants étrangers sont conviés à se restaurer avant de prendre un bus pour Taipei.

En échangeant avec eux, je m'apperçois à quel point le Café est rare et précieux. Dans la frénesie des contributions, souvent en plus de (boulot, famille, taâches quotidiennes), on ne mesure pas toujours à quelle fantastique aventure on participe. Mes nouveaux amis américains pensent que ce type de site devrait exister partout. Ils m'encouragent à le traduire en anglais. Sous forme de boutade, je leur demande s'ils ont une idée pour le financement. Mais tout de même avis aux amateurs anglophones, quelques pages en anglais chaque mois, ce serait pas mal non?

Internationale de l'innovation

Après 20 heures de voyage dont 14 heures de vol, me voici arrivée au sommet de l’école du futur taïwannaise,  dans la ville de HsinChu à une heure trente de TaIpeï.

L’excitation d’être là et la gentillesse de l’accueil gomment un peu la lassitude. Dans l’ascenseur, une dame me souhaite la bienvenue, et me demande si je suis bien « speaker », elle a vu ma photo sur le programme. Je lui réponds par l’affirmative  mais vraiment dans l’état où je suis, je suis loin d’avoir l’allure d’une speakrine.

Mon avion est arrivé  tard dans la matinée, je n’ai pu assister aux premiers exposés. Le début de l’après midi est occupé lui à récupérer ma valise absente des soutes de mon avion Hong Kong Taïpeï. Bref, j’ai un peu de mal à me mettre dans le bain et la nette impression d’avoir loupé le début du feuilleton. Et ce n’est pas mon anglais balbutiant de fatigue qui va m’aider à mieux planter le décor. Les conférences vont être mises en ligne, j’aurais donc droit à une session de rattrapage.

La salle est impressionnante, pleine à craquer, studieuse. Dans une cabine, des interprètes s’activent, tantôt en anglais, tantôt en chinois, selon les interventions. Loarne McConachie, architecte et consultant pour le programme « school of the future » présente l’importance du design pour l’apprentissage, de l’acoustique, de la lumière, de l’intégration dans l’environnement culturel, social, géographique, de l’ouverture vers ce même environnement Pour lui, puisque l’intelligence est multiple, les bâtiments et les locaux doivent favoriser l’expression de toutes les formes d’intelligence en étant adaptables, modulables. Son exposé est illustré de photos d’écoles du futur, des lieux où il semble bon d’apprendre. Ses idées me paraissent proches de celles développées par les anglais avec leur « building school of the future » et découvertes au Bett. Il me dit d’ailleurs connaître un des projets britanniques qui l’a particulièrement séduit par sa façon d’intégrer l’ensemble de la communauté éducative et locale.

Après l’intervention de Lorne, une table ronde réunit les intervenants du jour. L’animateur taïwanais fait réagir la salle, passant de l’anglais au chinois, de la question sérieuse au brin d’humour avec vélocité. Il demande aux participants de parler de leurs impressions sur Taïwan puis de raconter quel genre d’élèves ils étaient petits. Leurs définitions de l’école idéale se rejoignent sur l’idée, d’ouverture, de mobilité, sur la perception de l’apprentissage comme un voyage avec des étapes et des détours. Eduardo Chaves, représentant de l’Unesco insiste sur la nécessité de partager les contenus éducatifs pour combattre la pauvreté, l’école idéale est mutualiste. Elle est aussi longue et généraliste, privilégiant l’acquisition des savoirs de base avant toute spécialisation. Elle est moins attentive aux évaluations ou plutôt propose des évaluations larges, prenant en compte tous les aspects de l’apprentissage, moins ciblées sur les performances, sous la forme de portfolios par exemple.

Des échanges avec le public esquissent l’école du futur taïwanaise. Un principal se demande s’il ne vaudrait pas mieux reconstruire totalement l’école au lieu de s’éreinter à faire du neuf à partir du vieux. Pour lui le système taïwanais, avec des effectifs de classe important et une relation maître/élèves très descendante ne favorise pas l’innovation. Loarne McConachie, en réponse, évoque le coût des investissements éducatifs, les choix doivent aussi être guidés par les aspects financiers. Larry Rosenstock (directeur du CEO High Tech, école californienne de référence pour l'innovation pédagogique)   met en avant la possibilité de mixer les différentes formes d’apprentissage : le face à face, l’école virtuelle. Ce mixage permet de s’exempter de contraintes matérielles et de respecter le modèle de base. Jorge Nelson indique que le développement de l’individualisation et du mode collaboratif est une voie favorable à l’école du futur. L’enseignement de demain se construit petit à petit.

Un autre enseignant, habitant dans les montagnes, souligne les disparités d’équipement, de moyens en fonction des zones géographiques. Les écoles des villes semblent privilégiées par rapport à leurs cousines montagnardes. Dans les questions posées, je retrouve les interrogations que nous relayons dans le Café : comment innover dans un système traditionnel, notre modèle peut il réellement évoluer sans que ses bases soient ébranlées, comment le directeur de l’école, l’enseignant peut il agir avec des moyens limités ? Les réponses seront sans nul doute différentes dans cette idée d’internationale de l’innovation pédagogique. Il existe à Taïwan 8 écoles labellisées écoles du futur. Les témoignages de demain nous en diront sans doute un peu plus.

La soirée ne va pas être trop festive, je dois peaufiner ma présentation pour demain. Je sais déjà qu’elle va paraître « vieille mode » à côté de celles des intervenants bourrées de vidéos, de belles photos. Et, la barrière linguistique semble infranchissable pour mon bagou parfois salvateur. J’aurais tout de même le droit à un traitement de faveur pour mon exposé : je le ferai en français avec une interprète.

Allez, au boulot ! Alors que je ne rêve qu’un doux sommeil et d’une rafraîchissante bière.

Je m’aperçois que j’ai oublié le cordon USB de mon appareil photo, les illustrations sur le blog, ce sera à mon retour !

Le Café à Taiwan

Le Café Pédagogique est à Taiwan ! Nous sommes conviés au deuxième sommet de l’école du futur taïwanais pour présenter ce que nous faisons à près de trois cents directeurs d’établissements et quelques représentants des collectivités territoriales. Je suis chargée de cette ambassade en extrême orient et je n’en mène pas large.

Quelles idées reçues amenais je dans mes bagages, pas beaucoup tant ce système m’est inconnu : des classes aux larges effectifs, des élèves en uniforme, beaucoup de high tech, c’est vraiment sommaire. Autant l’école performante de Singapour est décrite sur le web, autant celle de Taïwan est ignorée. Sa situation politique vis-à-vis de la Chine continentale, l’écarte des organisations internationales, et en premier lieu de l’Unesco, dont le site recèle d’ordinaire des données précieuses sur les systèmes éducatifs dans le monde. Je ne sais si j’aurais le temps, deux jours c’est court, pour découvrir ce qu’est l’école taïwanaise.

Le programme du forum intitulé « Ongoing now ! », injonction à aller de l’avant, est principalement composé de témoignages américains sur les enjeux de l'éducation, l’architecture éducative, l’école de demain ou encore l’utilisation des jeux en éducation. Des témoignages taïwanais clôtureront les deux jours.

Alors, go on !