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LE CAFE A TAIWAN > Messages > Internationale de l'innovation
Internationale de l'innovation

Après 20 heures de voyage dont 14 heures de vol, me voici arrivée au sommet de l’école du futur taïwannaise,  dans la ville de HsinChu à une heure trente de TaIpeï.

L’excitation d’être là et la gentillesse de l’accueil gomment un peu la lassitude. Dans l’ascenseur, une dame me souhaite la bienvenue, et me demande si je suis bien « speaker », elle a vu ma photo sur le programme. Je lui réponds par l’affirmative  mais vraiment dans l’état où je suis, je suis loin d’avoir l’allure d’une speakrine.

Mon avion est arrivé  tard dans la matinée, je n’ai pu assister aux premiers exposés. Le début de l’après midi est occupé lui à récupérer ma valise absente des soutes de mon avion Hong Kong Taïpeï. Bref, j’ai un peu de mal à me mettre dans le bain et la nette impression d’avoir loupé le début du feuilleton. Et ce n’est pas mon anglais balbutiant de fatigue qui va m’aider à mieux planter le décor. Les conférences vont être mises en ligne, j’aurais donc droit à une session de rattrapage.

La salle est impressionnante, pleine à craquer, studieuse. Dans une cabine, des interprètes s’activent, tantôt en anglais, tantôt en chinois, selon les interventions. Loarne McConachie, architecte et consultant pour le programme « school of the future » présente l’importance du design pour l’apprentissage, de l’acoustique, de la lumière, de l’intégration dans l’environnement culturel, social, géographique, de l’ouverture vers ce même environnement Pour lui, puisque l’intelligence est multiple, les bâtiments et les locaux doivent favoriser l’expression de toutes les formes d’intelligence en étant adaptables, modulables. Son exposé est illustré de photos d’écoles du futur, des lieux où il semble bon d’apprendre. Ses idées me paraissent proches de celles développées par les anglais avec leur « building school of the future » et découvertes au Bett. Il me dit d’ailleurs connaître un des projets britanniques qui l’a particulièrement séduit par sa façon d’intégrer l’ensemble de la communauté éducative et locale.

Après l’intervention de Lorne, une table ronde réunit les intervenants du jour. L’animateur taïwanais fait réagir la salle, passant de l’anglais au chinois, de la question sérieuse au brin d’humour avec vélocité. Il demande aux participants de parler de leurs impressions sur Taïwan puis de raconter quel genre d’élèves ils étaient petits. Leurs définitions de l’école idéale se rejoignent sur l’idée, d’ouverture, de mobilité, sur la perception de l’apprentissage comme un voyage avec des étapes et des détours. Eduardo Chaves, représentant de l’Unesco insiste sur la nécessité de partager les contenus éducatifs pour combattre la pauvreté, l’école idéale est mutualiste. Elle est aussi longue et généraliste, privilégiant l’acquisition des savoirs de base avant toute spécialisation. Elle est moins attentive aux évaluations ou plutôt propose des évaluations larges, prenant en compte tous les aspects de l’apprentissage, moins ciblées sur les performances, sous la forme de portfolios par exemple.

Des échanges avec le public esquissent l’école du futur taïwanaise. Un principal se demande s’il ne vaudrait pas mieux reconstruire totalement l’école au lieu de s’éreinter à faire du neuf à partir du vieux. Pour lui le système taïwanais, avec des effectifs de classe important et une relation maître/élèves très descendante ne favorise pas l’innovation. Loarne McConachie, en réponse, évoque le coût des investissements éducatifs, les choix doivent aussi être guidés par les aspects financiers. Larry Rosenstock (directeur du CEO High Tech, école californienne de référence pour l'innovation pédagogique)   met en avant la possibilité de mixer les différentes formes d’apprentissage : le face à face, l’école virtuelle. Ce mixage permet de s’exempter de contraintes matérielles et de respecter le modèle de base. Jorge Nelson indique que le développement de l’individualisation et du mode collaboratif est une voie favorable à l’école du futur. L’enseignement de demain se construit petit à petit.

Un autre enseignant, habitant dans les montagnes, souligne les disparités d’équipement, de moyens en fonction des zones géographiques. Les écoles des villes semblent privilégiées par rapport à leurs cousines montagnardes. Dans les questions posées, je retrouve les interrogations que nous relayons dans le Café : comment innover dans un système traditionnel, notre modèle peut il réellement évoluer sans que ses bases soient ébranlées, comment le directeur de l’école, l’enseignant peut il agir avec des moyens limités ? Les réponses seront sans nul doute différentes dans cette idée d’internationale de l’innovation pédagogique. Il existe à Taïwan 8 écoles labellisées écoles du futur. Les témoignages de demain nous en diront sans doute un peu plus.

La soirée ne va pas être trop festive, je dois peaufiner ma présentation pour demain. Je sais déjà qu’elle va paraître « vieille mode » à côté de celles des intervenants bourrées de vidéos, de belles photos. Et, la barrière linguistique semble infranchissable pour mon bagou parfois salvateur. J’aurais tout de même le droit à un traitement de faveur pour mon exposé : je le ferai en français avec une interprète.

Allez, au boulot ! Alors que je ne rêve qu’un doux sommeil et d’une rafraîchissante bière.

Je m’aperçois que j’ai oublié le cordon USB de mon appareil photo, les illustrations sur le blog, ce sera à mon retour !

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