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LE CAFE A TAIWAN > Messages > La prochaine fois, je m'appelle Catherine Deneuve
La prochaine fois, je m'appelle Catherine Deneuve

Et pourquoi non ? Hier soir, j’ai vécu une soirée peu commune, comme seuls les voyages sont aptes à les offrir. Je pensais parler éducation lors de cette soirée à Taïpeï et non, je suis allée au cœur de l’innovation et de la tradition. Lisa Cheng, Mona Lisa pour ses amis, m’avait réservé bien des surprises.

Elle m’attend dans un bureau dédié à l’invention, une sorte de temple du concours Lépine où les gadgets côtoient des objets fort utiles. Monsieur Chen a reçu aujourd’hui même pour la deuxième année consécutive le prix de la meilleure invention. L’an dernier, c’était pour un système facilitant l’écriture des calligraphes, cette année c’est pour un système permettant d’ajuster la température des lits médicaux. Monsieur Chen décrit ses inventions en dessinant sur un bloc. La table basse est jonchée de croquis. Tout le monde parle mandarin, Lisa me traduit en anglais les échanges. Même sans comprendre tout, je suis médusée par la vitesse de pensée, la créativité de Monsieur Chen. Il a déjà été récompensé de multiples fois, des diplômes ornent l’entrée de son bureau. Son sujet privilégié est l’amélioration du confort, en particulier des malades. Dans ses dernières inventions, on compte un système anti bactérien posé sur les commandes des ascenseurs. Lisa m’explique que Po-Hu Chen est aujourd’hui riche, au point de pouvoir s’acheter un château en France alors qu’il vient d’un village pauvre des montagnes. Je n’en saurais pas plus sur son parcours, il me semble pourtant qu’il pourrait constituer la parfaite illustration du dynamisme taïwanais. Je demande si certaines de ses inventions concernent l’éducation. Lisa me dit oui et passe à autre chose. L’éducation ne parait pas leur sujet de prédilection.

L’assemblée est fascinée par la manifeste intelligence de Monsieur Chen. Car ce n’est pas uniquement Lisa qui m’attendait, elle avait convié ses amis dont un enseignant en MBA, une responsable du Rotary et un cancérologue. L’accueil est plus que chaleureux, Power, du Rotary me serre dans ses bras longuement. Je ne sais ce que Lisa leur dit lorsqu’elle me présente mais l’effet est spectaculaire, des « Oh » des « Ah » et des hochements de tête fort respectueux. Avant de partir, nous faisons une séance de photos. Je pose aux côtés des convives devant les diplômes de Monsieur Chen, à la table basse, devant une de ses inventions. Quelqu’un me glisse « vous êtes comme une actrice ce soir ». Je décide à partir de ce moment de m’appeler Catherine Deneuve la prochaine fois que je viendrai sur le territoire taïwanais. Chacun semble posséder un prénom anglais choisi, le professeur de MBA s’appelle Franck, et Lisa, Mona Lisa. Ce qui est plutôt drôle car mon diminutif, c’est Mona. Ah si j’étais bouddhiste, j’y lirais la sagesse et la facétie du destin. Et puis mon nom est si difficile à dire pour mes compagnons de soirée que j’en suis gênée.

Lisa a décidé de me faire goûter la cuisine taïwanaise, la vraie, dans son restaurant favori. Nous sommes huit autour de la table et les mets défilent, posés sur un plateau tournant : des soupes, des fruits de mer, du riz, des nouilles (spécialité de l’endroit), du bœuf, du porc, tout est délicieux. Les bouches sont trop occupées à déguster pour parler. C’est encore raté pour mes questions sur l’éducation. Les questions qu’on me pose, elles, tournent autour de la vie en France, y a-t-il de la neige en ce moment, où j’habite, subissons nous des tremblements de terre. Derrière les sourires, je retrouve  les inquiétudes évoquées ce matin par les intervenants taïwanais au sommet de l’école du futur.  

Le repas terminé, nous nous quittons avec effusion. Le Docteur me propose une balade au marché nocturne pour que je puisse acheter des souvenirs. Les rues sont bondées, de chaque côté des échoppes proposent des vêtements, des jeux, des gadgets. Au milieu des marchands ambulants vendent nouilles, plats et boissons. Je trouve de belles baguettes en bois marqueté et de l’encens. Le Docteur croit que je suis bouddhiste car après m’être attardée dans un temple, je choisis un encens propice au calme et à la méditation. Je pense que je l’emmènerai dès lundi au boulot.

La soirée s’achève, je rentre à mon hôtel, la tête pleine de belles images, d’échanges chaleureux, avec au bout du bras des gâteaux offerts par le Docteur pour que je les goûte avec ma famille.

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