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LE CAFE A TAIWAN > Messages > Le Café sous les sunlights
Le Café sous les sunlights

Voilà c’est le moment, et j’ai le trac. Je me rassure en pensant que personne de ma connaissance ne me voit si loin mais j’ai beaucoup de scrupules en pensant à la gentillesse de l’invitation et aux attentes qu’elle suggère. Le Café Pédagogique est en français, je doute que Carrie, à l’origine de ma venue, ait eu la possibilité de visiter pleinement notre site. Elle connait les principes généraux et le succès du Café mais son contenu correspond il à ce qu’aimeraient trouver les enseignants taïwanais ? Je dois aussi présenter le système éducatif français très brièvement, trop sans doute pour sa complexité. Je dispose de 40 minutes pour parler de l’école française, de l’utilisation des Tice et du Café, temps de traduction compris. Bref, je n’en mène pas large. Mon objectif est de montrer en quoi le Café Pédagogique est d’utilité publique pour soutenir, relier les enseignants innovants et apporter des éléments de réflexion sur les questions éducatives. Pour y parvenir je tente le chemin le plus direct : l’éducation est un pilier de notre pays, confronté à une crise sur ses orientations, sur le métier d’enseignant, sur la relation entre l’école et la société, et à la nécessité d’évoluer pour être en conformité avec la stratégie européenne. Les Tice peuvent être un moyen de concilier des attentes au premier abord contradictoires, (par exemple entre les savoirs de basse et les compétences numériques) et de valoriser le rôle de l’enseignant mais l’innovation pédagogique est peu reconnue et les enseignants innovants sont isolés et rarement soutenus. D’où l’utilité du café, son succès mais un succès fragilisé par la disponibilité aléatoire de ses rédacteurs et les finances.

Une présentatrice annonce à l’américaine mon intervention, avec toutes les peines du monde pour prononcer mon nom, imprononçable a vrai dire en anglais (et en mandarin). Est-ce que c’est la salle comble et impassible, le premier rang garni des autres intervenants au regard poli ? Mes bras restent bêtement ballants, je tente de sourire, je ne sais qui regarder la traductrice ou le public, j’ai perdu les rudiments d’une bonne communication à l’oral.

Pour que la traductrice puisse suivre, je dois m’arrêter quasiment après chaque phrase. Sans réaction de la salle, je ne parviens pas à déterminer si j’ennuie ou si le sujet intéresse les participants. Pour clore l’exposé, je tente une blague et ouf le public rit. Je me rassois, déçue de ma prestation malgré les félicitations de mes voisins américains (mais ils sont tellement gentils). Eduardo Chaves m’a prise en photos, mon air coincé sur les images me navre.

Après le Café Pédagogique, ce sont les jeux qui sont à l’honneur. La logique est imparable puisque notre dernier numéro est dédié aux jeux. Kurt Squire et Constance Steinkuehler sont enseignants à l’Université de Madison dans le Wisconsin. Constance a étudié les pratiques, les normes sociales et les compétences développées avec des jeux en ligne comme Lineage ou World of Warcraft. Il apparaît nettement que les compétences sociales, l’aptitude à agir dans un cadre communautaire sont sollicitées. Le potentiel d’apprentissage des jeux est donc immense pour peu qu’on sache les exploiter dans un but pédagogique. Kurt nous montre des jeux pédagogiques dont un jeu sur la civilisation antique. Il plaide pour la création de jeux en s’appuyant sur un exemple de réalisation par un enseignant sur son quartier, son histoire, sa vie, ses spécificités etc. Le jeu a été construit avec ses élèves qui ont mené des enquêtes, recueillis des témoignages puis réalisé les supports (viédos, podcasts, textes, photos) pour parvenir à la forme du jeu vidéo. L’élaboration et l’utilisation du jeu ont permis de faire travailler ensemble plusieurs disciplines et de rendre attractif un projet, un contenu en privilégiant une forme, le jeu vidéo, dont les jeunes sont férus.

Mon intervention n’a pas du être si nulle que cela puisque je reçois une invitation pour diner le soir à Taipei. Lisa Teng, de la municipalité de Taipei, a vécu quelques temps à Paris, du côté de la porte d’Auteuil. Elle travaillait alors pour la promotion des produits culturels et éducatifs taiwanais. Elle a oublié son français depuis mais quelques mots lui reviennent. Je suis très heureuse de cette invitation qui me permettra sans doute d’en savoir un peu plus sur l’éducation à Taïwan. Le sommet se termine sans que je puisse en voir la fin. Les intervenants étrangers sont conviés à se restaurer avant de prendre un bus pour Taipei.

En échangeant avec eux, je m'apperçois à quel point le Café est rare et précieux. Dans la frénesie des contributions, souvent en plus de (boulot, famille, taâches quotidiennes), on ne mesure pas toujours à quelle fantastique aventure on participe. Mes nouveaux amis américains pensent que ce type de site devrait exister partout. Ils m'encouragent à le traduire en anglais. Sous forme de boutade, je leur demande s'ils ont une idée pour le financement. Mais tout de même avis aux amateurs anglophones, quelques pages en anglais chaque mois, ce serait pas mal non?

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