intro
Atelier "Apprentissage à l’école
enfantine/maternelle et premier cycle primaire"
![dolz](../Photos/Tazouti.jpg)
Les apprentissages en grande section ont-ils des effets
différés sur les apprentissages en fin de cycle
II ?
C’est la question que se posent
Youssef Tazouti et Annette
Jarlegan (université Nancy 2), qui ont suivi
129 enfants dans sept écoles maternelles. S’ils
confirment (ce qui n’est pas un scoop !)
l’importance de la catégorie sociale
d’appartenance sur les résultats des enfants, ils
constatent des liens entre certaines acquisitions en GS et en CE1 : les
compétences les plus prédictives de la
réussite ou de l’échec semblent
être la construction de la compétence à
faire la correspondance entre l'oral et l'écrit, la
capacité de raisonnement logique (par exemple organiser des
suites logiques) ou être capable de dénombrer. Par
contre, leurs résultats semblent accorder peu de poids aux
compétences en graphisme telle qu'ils l'ont
mesurée dans l'épreuve, ou à l'organisation
spatiale.
« Mais nous ne savons rien des élèves
présents en GS et qui ne sont plus dans notre
échantillon au CE1, qui peuvent avoir des profils sociaux
spécifiques et seraient susceptibles de modifier nos
données », concède le chercheur.
« Nous ne savons rien non plus de l’impact des
pratiques d’enseignement des enseignantes au cycle II, ce qui
ne nous permet pas d'en dire quelque chose..."
Annie Charron, de
l’université du Québec,
s’intéresse aux préoccupations des
élèves en situation de production de mots par
« orthographe associée »
(qu’on appelle aussi parfois« écritures
inventées » ou « orthographe
approchée). Plusieurs recherches ont
déjà montré que lorsqu’on
invite les enfants à écrire des mots «
comme ils le pensent », ils développent la
confiance qu’ils ont dans leur capacité
à écrire. Bien sûr, ils
s’intéressent à la mise en relation
entre l’oral et l’écrit : celui qui
cherche à écrire « cadeau »
va tenter KDO. Ils s’intéressent à
l’ordre des phonèmes, n’utilisent pas de
lettres qu’ils n’entendent pas. Mais
développent-ils réellement leur conscience
phonologique ? Parviennent-ils mieux à extraire des
phonèmes ? Résultat à
l’appui, elle montre que les résultats sont
significatifs : presque deux fois plus de phonèmes
identifiés par ceux qui ont été
régulièrement invités à
produire des écritures inventées. Aux enfants de
quelle catégorie sociale profite le plus cette intervention
? Les résultats sont en cours de traitement...
![dolz](../Photos/levesqueLavoie.jpg)
L'écriture est aussi au coeur du travail de
J.-Y. Levesque et Natalie Lavoie,
eux aussi québéquois.
Ils sont persuadés que dans le contexte de la
réforme québéquoise de s programmes
d'enseignement, l'importance de l'échange et de la
collaboration entre élèves n'est pas assez
valorisée par les enseignants qui privilégient le
magistral. Mettant dans leur panier Vygotski et Bruner,
ils veulent savoir si des enfants de sept ans travaillant en
équipe sous la tutelle de l'enseignant réalisent
de meilleurs productions que leurs pairs travaillant seuls. Sans
surprise, les résultats prouvent que lorsque l'enseignant
est formé à organiser une tutelle attentive de
l'activité des ses élèves, qu'ils les
soutient et leur apprend à travailler ensemble, leurs
résultats en production d'écrit sont meilleurs,
et ce d'autant plus que l'intervention magistrale se poursuit dans le
cycle de scolarité. Bonne nouvelle, l'enseignement a de
l'avenir.