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Aref2010 > Messages > Evaluer la qualité de la recherche en sciences de l’éducation, une conférence de David Bridges
Evaluer la qualité de la recherche en sciences de l’éducation, une conférence de David Bridges
 

 

C’est David Bridges, université de Cambridge et personnalité reconnue des sciences de l’éducation, qui a été invité à prononcer la conférence de clôture du colloque.

Une citation de Paul Hirst (1966) place le cadre : les sciences de l’éducation ne sont pas une discipline autonome. Il s’agit au contraire d’un domaine pluridisciplinaire où les interrogations et les concepts sont fort nombreux. Dans les années 1960-1980, les sciences de l’éducation se fondaient en fait sur 4 approches : sociologique, historique, philosophique et psychologique. Depuis, le domaine s’est énormément complexifié, avec les éclatements de la sociologie et de la psychologie et de nombreuses hybridations, déconstructions et reconstructions se sont produites. Des modalités et des activités développées dans d’autres départements de recherche y ont aussi trouvé leur place (histoire idéologique, constructivisme social, …) Les paradigmes ont proliféré, avec très peu de consensus quand à ce que devrait être une recherche en sciences de l’éducation. Dans cette confusion, par exemple, un éditeur de revues s’est interrogé sur son rôle. Il y a cependant eu de la part du gouvernement des tentatives de régulation, de définition de mesures et de repères, d’autres se montrant plus favorables à une approche pluraliste permettant de mieux comprendre les processus et les résultats scolaires et relever le défi de la diversité.

En 2008, a été lancée au Royaume Uni une grande enquête d’évaluation de la recherche en sciences de l’éducation, qui devait orienter les financements des équipes pour les 5 années à venir. Une très grande majorité des départements (86 sur 110) ont soumis à l’attention des experts (un jury composé de 20 évaluateurs choisis conjointement avec es académies) les travaux de 1697 chercheurs portant sur des aspects extrêmement divers. Après 3 ans de préparation, les travaux de lecture ont duré 6 mois. Des qualifications de 1 à 4 ont été attribués (depuis le travail d’intérêt national jusqu’aux travaux d’excellence mondiale), certains travaux n’obtenant pas de qualification, sur des critères de rigueur, d’originalité, d’importance et d’impact.

Comment évaluer la rigueur d’un travail de recherche ? Cela implique une solidité théorique et méthodologique, une intégrité, une utilisation pertinente de la littérature et une cohérence de l’argumentation. D’autres dimensions appropriées sont à définir au cas par cas (prise en compte de dimension éthique par exemple).

Plus récemment le projet européen EERQI, indicateurs de qualité pour la recherche en éducation, cherche à améliorer les indicateurs standard, largement basés sur les indices de citations, qui rencontrent beaucoup de limites dans ce domaine (pas de hiérarchie unique, aucune revue ne ublie que des articles de classe mondiale, les chercheurs ont de nombreuses raisons de placer des articles dans des environnements très différents). Il s’agit donc, à l’aide de l’ordinateur, de définir les textes de recherche et la qualité de leur contenu, tout en faisant aussi appel à l’analyse du contexte. Le processus d’évaluation doit d’abord reconnaître le type de recherche afin de l’orienter vers un évaluateur qualifié.

L’évaluation est donc ici fondée sur le discernement et l’appréciation plutôt que sur les éléments mesurés. Mais l’évaluateur doit posséder des connaissances critiques qui lui permettront de privilégier une approche d’ensemble plus que la mesure des détails. Ainsi l’appréciation de l’évaluateur devra être inspirée par la description de la beauté de l’héroïne des Ailes de la Colombe (Henry James), selon la citation donnée dans un des articles ci-dessus.

 

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