Adresse Email :
Mot de Passe :
Mot de passe oublié? Pas encore inscrit?
 
Autres blogs
Il n'y a aucun élément dans la liste.
Aref2010 > Messages > Débuter en Suisse ou au Québec, la galère ?
Débuter en Suisse ou au Québec, la galère ?

 

Bernard Wentzel, HEP BEJUNE (centre de formation multicantonal des enseignants), présente ici les résultats d’une enquête initiée en 2005, réalisée par questionnaires et entretiens et portant sur les stratégies d’insertion et l’accompagnement.  Il précise que le renouvellement massif des enseignants, l’évolution du public élève (hétérogénéité linguistique et culturelle notamment),  les changements de programmes ont rendu la formation professionnelle relativement difficile ces dernières années.

L’insertion professionnelle des enseignants est un processus de transition entre la fin de la formation et un emploi socialement construit. En Suisse, l’entrée dans le métier est régulée par la loi du marché, avec des procédures de sélection opaques et peu standardisées. Les jeunes enseignants passent souvent par une phase de précarité (remplacements, contrats de courte durée, temps partiel) et se sentent bien seuls dans leurs classes. Si certains vivent cette insertion comme une galère, d’autre ont le sentiment d’un parcours plus serein (nominations dans un seul établissement, élèves pas trop difficiles).

Selon l’enquête, le sentiment d(être enseignant n’est pas lié à un sentiment de compétence, mais plutôt à une représentation sociale, qui joue aussi en dehors de la classe.

Les discours des jeunes sont souvent critiques par rapport à la formation reçue, mais ils évoluent avec le temps et, quelques années après leur sortie de l’université, les enseignants admettent que le mémoire professionnel leur a permis de construire une démarche ou de solidifier des connaissances. Ils soulignent néanmoins qu’ils ont d’autres expériences formatives, souvent personnelles.

 

Pour Stéphane Martineau, université du Québec à Trois Rivières, il s’agit de faciliter l’insertion professionnelle des enseignants et de poser les jalons d’un modèle, car le début dans le métier est une phase qui va retentir sur toute la carrière.

Au Québec, l’insertion est un parcours long et chaotique, qui peut prendre jusqu’à 8 ans. Les jeunes doivent effectuer les « queues de tâches »  (les pires élèves dans les pires écoles). Avec 5 filières de formation, ils peuvent avoir à enseigner des matières pour lesquelles ils n’ont pas été formés, de manière à accumuler les heures d’exercice.

D’une enquête, commencée en 2004 auprès de sortants de formation suivis pendant plusieurs années, il ressort qu’ils ont une vision réaliste de ce qui les attend (devoir batailler pour se faire une place au soleil). L’aide de leurs collègues plus chevronnés est assez minimale (introduction auprès des collègues et invitations à des réunions).

Ils s’attendent pour environ 20% à devoir changer de métier dès les 1ères années. Ces abandons inquiètent les politiques en raison du gâchis financier que cela représente et on commence à parler de dispositif d’accompagnement (soutien et ressources). En effet, il n’est pas facile d’enseigner dans 5  niveaux différents et pas toujours dans la même matière.

Les jeunes enseignants ont suivi une formation initiale spécialisée de 4 années avec plusieurs stages, le dernier étant un stage en situation de 12 semaines. Ils sont donc assez préparés à ce qui les attend, mais aimeraient que le système leur donne de bonnes conditions de travail, et c’est là que la confrontation à la réalité est difficile.

 

 

Commentaires

Aucun commentaire sur ce message.