Comment un enseignant peut-il permettre à ses lycéens de rencontrer un chercheur ? L’opération « 1000 chercheurs dans les écoles » menée par l’AFM-Téléthon et l’APBG permet une sensibilisation des élèves à la recherche médicale. Pauline Gaillard, enseignante de SVT au lycée Claude de France de Romorantin (41) fait bénéficier ses lycéens de 1ère S d’une conférence autour des maladies génétiques. Comment s’organise cette rencontre ? Quels sont les retours des élèves ?
Comment s’est déroulée la rencontre entre le chercheur et vos élèves ?
Trois classes de première S ont été réunies dans une salle de conférence afin de participer à la conférence de Jean-François Briand. Ce dernier a fait de la recherche pendant 15 ans et il travaille actuellement dans le secteur Recherche & Développement de l’Association Française contre les Myopathies (AFM – Téléthon).
Les élèves devaient reprendre leur cours de génétique de début d’année afin de n’avoir aucune difficulté à suivre la présentation. Ils ont également été incités à prendre des notes sur les propos du chercheur. Un climat serein a très vite été installé lors de la prise de parole du chercheur.
Pendant une heure et quart, équipé d’un micro et de sa présentation sous forme de diaporama, celui-ci a fait des rappels de génétique théorique grâce à des analogies et des schémas. Il a également indiqué l’avancée des recherches actuelles sur la myopathie de Duchenne, notamment grâce à des vidéos sur la maladie et des expérimentations faites sur des chiens atteints de cette même maladie depuis leur naissance. Puis, durant le dernier quart d’heure il a parlé de son propre parcours et de la diversité des métiers de la recherche (de la formation baccalauréat à bac +8).
Quels ont été les retours des lycéens suite à cette intervention ? Souhaitez-vous renouveler l’expérience ?
La totalité des élèves a apprécié la venue d’une personne extérieure à l’établissement et indique que l’intervention du chercheur leur a permis de retrouver des notions du cours. 90% ont compris les différents aspects de la recherche présentés et pensent qu’il serait intéressant que les futurs 1ère S bénéficient d’une telle intervention. Un quart des élèves indique que l’intervention les a fait réfléchir en ce qui concerne leurs orientations.
Les éléments retenus par les élèves sont très divers. Cela va des études pour être chercheur, aux maladies rares, aux différentes thérapies jusqu’au prénom du chercheur ! L’expérience de faire venir un chercheur dans l’établissement est une pratique ancrée depuis plusieurs années. Au vu des retours des élèves, une nouvelle intervention sera certainement demandée pour l’année scolaire 2018-2019. Cependant, la réussite de l’intervention dépend également du chercheur dépêché pour la réaliser.
Comment avez-vous réussi à faire intervenir un chercheur au lycée ? Quelles démarches faut-il suivre ?
Une fiche « action du projet d’établissement » a d’abord été complétée afin de soumettre le projet au conseil pédagogique. Une fois votée, il a fallu s’inscrire sur le site dédié.
La période d’inscription se fait sur une semaine pendant le mois de septembre. Chaque jour, à 12h, un nombre limité de place est ouvert. Il faut être rapide afin de pourvoir être sur les listes. L’inscription demande différentes informations comme le public et les dates disponibles. Quinze jours après, une personne avait été confirmée par l’AFM Téléthon, puis suite à une indisponibilité, un autre chercheur a été missionné.
Pourquoi est-ce important de créer de telles rencontres au lycée ? Comment intégrez-vous cette venue dans votre cours de SVT ?
Cette rencontre est l’occasion pour les élèves de mettre un pied dans le monde professionnel. Les élèves sont directement en contact avec une personne sur le terrain qui peut raconter son métier au jour le jour et les difficultés auxquelles elle est confrontée.
Un doctorat est nécessaire mais l’intervenant a indiqué que « tout le monde peut devenir chercheur s’il en a la volonté. » En effet, il a argumenté son propos en indiquant qu’avec du travail, on peut obtenir ce que l’on souhaite mais qu’il n’est pas nécessaire d’être le premier de la classe pour réussir ce métier où la curiosité et la patience sont des qualités indispensables.
Les élèves avaient déjà des connaissances en génétique suite à l’étude des thèmes « L’expression du patrimoine génétique » et « Patrimoine génétique et maladie ». Une diapo du chercheur a été reprise en cours pour faire des rappels sur la notion du génotype aux phénotypes moléculaire, cellulaire et macroscopique. J’ai également pris une autre diapo afin de l’intégrer dans le cours concernant l’ADN en seconde.
Entretien par Julien Cabioch
Le site 1000 chercheurs dans les écoles
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