Qu’est ce qui peut faire échouer le plan étudiants et la sélection imaginée par le ministère ? L’éventuelle réaction des lycéens bien sur. Mais déjà des réactions inattendues d’universitaires montrent que ce ne sera pas simple. Le Sgen Cfdt, plutôt favorable à la réforme, dénonce aussi dès maintenant sa trahison.
» Tout le discours ministériel érige comme valeurs absolues la confiance donnée aux équipes, l’autonomie et la capacité d’initiative. Mais dans les faits, les injonctions descendantes se multiplient, cadrant, ordonnant, imposant telle ou telle forme d’organisation, d’outils, de méthodes », écrit le Sgen Cfdt. » le projet de Fiche Avenir est en rupture complète avec la philosophie de la loi Orientation et réussite étudiante. Alors que les attendus nationaux se déclinent en compétences, la fiche avenir proposera de faire apparaitre les notes des lycéens. Ces notes sont pourtant déjà disponibles sur les bulletins des élèves. Rien n’est repris du livret scolaire lycéen que les professeurs de lycée doivent déjà remplir et qui fait apparaitre les compétences par discipline. La place consacrée au projet de l’élève est réduite à minima alors que ce devrait être le mode d’entrée et la base de cette fiche d’orientation ».
Ce qui se profile avec les fiches avenir et les notes c’est le traitement numérique des demandes des lycéens. Les universités ne disposent pas des moyens humains pour étudier les 3 500 000 voeux générés par les lycéens. Elles vont les faire entrer dans leur algorithme et pour cela il n’y a rien de mieux que les notes.
Mais la contestation vient aussi des universités. Ainsi plusieurs UFR ont pris position contre la réforme et refusent de faire connaitre leurs attendus. C’est le cas par exemple des UFR de science politique, de philosophie et de géographie de Paris 1.