LE FAIT DU JOUR
5 Octobre : Journée mondiale des enseignants
ÉDITORIAL
Batailles pour une cagnotte
LE SYSTEME
Descoings juge le lycée injuste et inefficace l Bac pro : Etat des lieux avant réforme l Désobéisseurs : L’ICEM demande la levée des sanctions l C2i2e : Une certification pour les profs en poste ? l Postes en Andorre.
L’ÉLÈVE
Emploi des jeunes : Une mauvaise exception française l Les métiers de la mécanique
LA CLASSE
Faut-il réformer l’orthographe ? l L’entrée en 6ème l Etablissements, devenez partenaires du Café !
LA RECHERCHE
Apprendre avec le Web 2.0
CITOYENNETE
Avec Amnesty, AJ!
LES DISCIPLINES
Descoings égratigne les S.E.S. l Géo : Le terroir, rien que le terroir ? l Les régions européennes en cartes l Les journées de l’APCEG
Le fait du jour
5 Octobre : Journée mondiale des enseignants
Pour une fois, le Fait du jour est un non-événement en France. Depuis 1994, le 5 octobre est une journée au cours de laquelle sont célébrés dans le monde entier les enseignants et le rôle central qu’ils jouent dans la guidance des enfants, des jeunes gens et des adultes à travers l’apprentissage tout au long de la vie.
Cette année, la Journée mondiale des enseignants est centrée sur le rôle des enseignants dans le contexte de la crise économique et financière et sur le besoin d’investir maintenant dans les enseignants en tant que moyen de garantir une revitalisation post-crise. C’est la pénurie d’enseignants qui est au cœur de la journée. A la différence de nombreux pays, celle-ci n’est jamais fêtée en France, pourtant le thème nous dit quelque chose…
Malgré tout, comme nous avons tous en tête le souvenir d’un enseignant qui a influé sur notre vie, nous penserons à lui en lui envoyant, via le site de la Journée, une carte postale électronique.
Sur le site de l’Internationale de l’Education
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Batailles pour une cagnotte
S’il y a un sujet qui a mobilisé les profs ce week-end, c’est bien la cagnotte expérimentée dans l’académie de Créteil dans 6 classes pour lutter contre le décrochage.
Rappelons les faits. Six classes de trois lycées professionnels de l’académie de Créteil bénéficieront d’une somme qui pourra aller jusqu’à 10 000 euros si des objectifs d’assiduité sont atteints. Cet argent pourra servir pour payer un voyage de fin d’année, un équipement etc. Ce programme est financé par le fonds d’expérimentation du Haut commissaire à la jeunesse, Martin Hirsch. Le Parisien, qui a révélé ce projet, fait le parallèle avec un programme britannique de versement d’une rémunération hebdomadaire à des élèves défavorisés pour qu’ils poursuivent leurs études de 16 à 18 ans. Ce programme avait été lancé par T. Blair en 2004.
Une mesure largement contestée. Sur les listes de discussion des enseignants intéressés, l’accueil a été majoritairement négatif. « Je trouve cette initiative insultante pour le travail que nous faisons », écrit un enseignant de l’académie de Créteil. « Ils n’ont rien compris ! ». « Voilà de quoi déresponsabiliser un peu plus les élèves et les familles » pense un autre. Relevant que l’argent servira à financer un projet pédagogique, il ajoute » on va les récompenser en leur offrant ce qu’on leur doit ! ». Au-delà des enseignants de terrain, dans Le Monde, Philippe Meirieu se déclare « horrifié » par cette initiative. « C’est galvauder à la fois la notion de présence et celle de projet. En phase avec un contexte général de marchandisation, c’est un renversement complet du sens de l’école, lequel ne serait plus donné que par une rétribution. C’est une atteinte à ce qui fonde anthropologiquement l’échange éducatif. Car cet échange doit donner à la personne le goût d’aller au-delà, de se projeter dans l’avenir. Ce qui fait grandir l’élève, c’est la gratification symbolique, pas matérielle ».
Un sentiment partagé par Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France. « Loin de responsabiliser les élèves, la mise en place de « cagnottes collectives » nourrira un sentiment d’injustice entre les classes et les différentes filières de formation avec un risque d’accroissement des violences au sein des établissements… Le rôle de l’école n’est pas d’apprendre aux élèves comment gagner de l’argent par tous les moyens, mais de leur transmettre les savoirs et les valeurs indispensables pour leur épanouissement personnel et pour la vie en société ». La région relève qu’à l’opposé de ces « solutions démagogiques relevant de la baguette magique » elle agit au quotidien « pour s’attaquer aux raisons de fond qui expliquent l’absentéisme ». Elle rappelle le plan « Réussite pour tous » qui prend en charge près de 4 000 lycéens chaque année, le déploiement du cahier de textes électronique et des ENT, les nombreuses aides sociales (gratuité des manuels, financement des vêtements de travail, etc.). On est bien au-delà des petites cagnottes ! Les parents de la Fcpe demandent qu’on s’occupe des vrais facteurs d’absentéisme comme l’orientation non désirée ou même le manque de place dans les L.P… Ce que confirment trois syndicats de la FSU (Snes, Snep et Snuep). « L’absentéisme scolaire dans l’Enseignement Professionnel, trouve essentiellement des racines dans une orientation par défaut sur des 3ème, voire 4ème ou 5ème vœu des jeunes dans des filières non choisies. Ainsi à Créteil 80% d’élèves sont affectés sur 5 filières du tertiaire et 1 filière industrielle ! Les élèves ne peuvent être que déçus, non motivés et difficiles à intéresser pour l’enseignant. L’absentéisme, le refus scolaire, le chahut ou l’agressivité sont alors autant de signes du mal-être des élèves ». Tous trois demandent le retrait de cette mesure.
Qui est favorable à ces cagnottes ? Martin Hirsch qui rappelle que l’on ne donne pas d’argent aux lycéens. Luc Chatel qui rappelle que ce n’est qu’une expérimentation dans 3 lycées. Et aussi quelques professeurs. « Pourquoi s’insurger contre une mesure qui a le mérite d’essayer quelque chose de nouveau ? Ce n’est pas « payer » les élèves que de les récompenser avec un projet collectif type « passer son code de la route » » estime une enseignante. « Cela coûtera moins cher de récompenser une classe par cette cagnotte collective que d’avoir « x » élèves dans la nature sans formation qui risquent de tomber définitivement dans la délinquance ou de rester chômeur ». Une autre rappelle que les apprentis sont payés sans que personne ne trouve rien à redire.
Quelles réponses au décrochage ? Français et Anglais parlent-ils du même décrochage ? Au-delà des différences d’approches, empirique d’un côté, arc-boutée sur les principes de l’autre, les facteurs de décrochage semblent très différents entre la France, où le chômage des jeunes sévit massivement, et le Royaume-Uni où l’Ecole a pu apparaître en concurrence plus facilement avec l’emploi. Experts, syndicats et enseignants parlent-ils tous également du même phénomène ? Les raisons du décrochage sont trop variées pour être enfermées dans une seule formule (l’ennui, l’effort, l’orientation) ou une seule solution (la cagnotte !). On serait plutôt rassuré que la perspective d’un voyage pédagogique suffise à lutter contre l’absentéisme de jeunes dont certains vivent des situations sociales et familiales terribles, sont enferrés dans des drames personnels ou un échec scolaire tenace, ou encore en prise aux micro-persécutions des banlieues.
Quant aux Anglais, BBC News du 2 octobre nous apprend qu’ils réfléchissent à rémunérer… les étudiants pour qu’ils choisissent des filières mieux adaptées…
Le plan T Blair (Le Café 2004)
Descoings juge le lycée injuste et inefficace
« Pourquoi ce lycée-là est-il difficile à réformer ? » demande Ruchard Descoings dans le magazine Challenges. « Parce que nous y sommes tous passés, nous qui formons les élites professionnelles de ce pays – et représentons largement les élites sociales, professeurs y compris. Et que nous y sommes attachés : pour nous, par nostalgie; pour nos enfants, par ambition parentale; pour les groupes sociaux que nous représentons, par intérêt. Mais il faut le réformer, car il est férocement injuste et passablement inefficace ».
R Descoings dénonce le système d’orientation, la faiblesse de l’aide à domicile, l’enseignement de l’anglais…
Bac pro : Etat des lieux avant réforme
Impulsés par l’Union des industries métallurgiques et minières et le gouvernement, les cinq premiers Bac pro ont fait leur apparition en avril 1986, et leur nombre n’a quasiment cessé d’augmenter depuis lors. Il y en avait 80 actifs en 2007. Parallèlement, le nombre d’élèves a été multiplié par 100 : 1 228 en 1986, 100 736 en 2005 en dernière année de formation. A l’occasion de la réforme des bacs pro, le Céreq publie un état des lieux avant réforme.
Enseignement professionnel : l’année de la rénovation
Désobéisseurs : L’ICEM demande la levée des sanctions
« Ne laissez pas la France sans un corps enseignants capable de réflexion ». Rappelant que d’autres « désobéiseurs », plus proches de l’UMP, ont été récompensés par Darcos, l’ICEM demande à Luc Chatel de cesser les poursuites contre les désobéisseurs.
Sur le Café : Finissons-en avec les procès en sorcellerie pédagogique
C2i2e : Une certification pour les profs en poste ?
« Il n’est pas possible d’imposer statutairement la certification pour les enseignants en poste. Toutefois, on peut imaginer que la possession du C2i2e devienne un élément favorable dans l’évaluation de l’enseignant et son évolution de carrière, ou bien que le C2i2e structure des postes à profil pour des missions particulières ». Le ministère réfléchit à étendre le C2i2e, formation reconnue aux TICE, déjà passé par les deux tiers des enseignants stagiaires, aux enseignants en poste.
Postes en Andorre
Vous avez jusqu’au 15 décembre pour déposer un dossier de demande de poste en Andorre.
Emploi des jeunes : Une mauvaise exception française
« Le chômage des jeunes augmente plus rapidement que pour les autres classes d’âge » rappelle une étude de la Dares qui fait le point sur l’emploi des 15-29 ans. Leur taux d’emploi est inférieur de 6 points en France au taux moyen de l’Europe des 27.
Les métiers de la mécanique
La mécanique c’est propre : 95% des emplois se font dans un environnement aussi propre qu’un bureau. Et elle est partout : automobile, informatique, transport, agroalimentaire… La mécanique œuvre dans de nombreux secteurs et à tous les niveaux de qualification. Ce numéro de Parcours, la revue de l’Onisep, présente de façon précise la grande variété des métiers de la mécanique : ingénieur mécatronicien, décolleteur, opérateur sur machine numérique, expert automobile etc.
Elle évoque aussi la capacité de recrutement (machines agricoles, transprots, médical, énergie etc.). Ce numéro est donc une vraie découverte pour les enseignants et les élèves.
La classe
Faut-il réformer l’orthographe ?
« Nous sommes en chute libre » dit André Chervel, agrégé de grammaire et linguiste, à la caméra de Cap Canal. Alors faut-il, à l’instar d’autres pays francophones réformer ?
L’entrée en 6ème
L’entrée en sixième est-elle la grande embûche génératrice d’échec scolaire ? A coup sûr c’est une épreuve et les Cahiers pédagogiques lui consacrent leur numéro 475. Changement de rythme, de cadre, de professeurs, c’est aussi un changement de culture qui est évoqué par D Manesse. On lira aussi avec intérêt les contributions de RF Gauthier qui fait le lien entre ce changement culturel et la position particulière du secondaire en France et de JP Delahaye qui rappelle 35 ans de circulaires pour conjurer ce fameux passage.
Etablissements, devenez partenaires du Café !
Le Café propose aux établissements de devenir partenaires du Café. Directeurs, chefs d’établissement, en devenant partenaire vous bénéficiez d’une lettre d’information exclusive et de la mise en valeur de vos événements. Documentalistes vous recevrez de nouveaux services pour votre CDI. Découvrez notre nouvelle offre strictement réservée aux établissements d’enseignement.
La recherche
Apprendre avec le Web 2.0
Peut-on apprendre avec le Web 2.0 ? Oui ! nous dit une étude de la Commission européenne. Partant de l’étude de 8 cas précis, l’enquête met en évidence des « bonnes pratiques » innovantes, utilisant le web 2.0 dans l’éducation.
« Les outils web 2.0 ont un potentiel considérable d’amélioration des apprentissages en promouvant l’innovation et en facilitant l’accès des individus et des organisation à la formation tout au long de la vie » nous dit l’étude. Elle repose sur l’analyse de 8 cas précis concernant la formation des enseignants (2 dispositifs finlandais), le soutien à l’innovation dans l’enseignement (en Grèce), l’enseignement dans le secondaire (en Suisse), l’enseignement supérieur (Allemagne) ou professionnel (Allemagne).
Selon l’étude, les outils de type web 2.0 (principalement wiki et blog) permettent de construire des environnements d’apprentissage plus personnalisés et plus motivants. Ils développent aussi de nouvelles compétences comme la capacité à collaborer et communiquer, le multi taches, la capacité à s’auto organiser et à réfléchir sur son apprentissage.
L’étude met en évidence aussi les difficultés autres que techniques. Les enseignants doivent jouer des rôles nouveaux. Ils doivent avoir des compétences numériques.
Des 8 dispositifs suivis, 2 ont retenu notre attention. D’abord Welker’s Wikinomics, un wiki utilisé en économie dans une école secondaire. Ensuite le réseau grec de soutien à l’innovation pédagogique Protovoulia. Et la France ? Absente de l’étude, elle développe elle aussi des exemples de bonnes pratiques. Mais pour le savoir, mieux vaut lire votre Café habituel…
Good Practices For Learning 2.0. Promoting Innovation
Citoyenneté
Avec Amnesty, AJ !
Et si on parlait de ceux qui ne sont pas rentrés ? C’est le choix du numéro 1 de « AJ! » la nouvelle revue d’Amnesty International France en direction des ados. Ce 8 pages téléchargeable en ligne consacre l’essentiel du numéro aux enfants mis au travail, « ceux qui n’ont pas eu de rentrée scolaire ». Mais AJ! Ne fait pas que dénoncer. Il explique que ce n’est pas simple de lutter contre le travail des enfants. Le numéro donne aussi la parole au dessinateur Jul, un agrégé d’histoire devenu dessinateur pour Charlie Hebdo. Avec AJ!, voilà tous les deux mois, un magazine pour aborder en classe la question des droits de l’Homme dans sa complexité.
Les disciplines
Descoings égratigne les S.E.S.
« La série ES a plutôt trouvé un bon équilibre, moyennant le non-sens de mélanger sociologie et économie trop précocement dans de tout jeunes esprits » écrit R Descoings dans Challenges. Une petite phrase qui rappelle le rapport Guesnerie et l’idée d’une « sociologie positive »…
Géo : Le terroir, rien que le terroir ?
Pour ceux que le rapport entre activité et espace intéresse, il y a à glaner au Journal officiel. Un décret publié au JO du 4 octobre définit précisément des appellations contrôlées (Corton, Chambertin, Volnay etc.). Voilà un exemple rare de localisation où se croisent terroir, pratiques agricoles, organisation commerciale, autorité publique.
Les régions européennes en cartes
Eurostat publie l’édition 2009 de son annuaire régional. En un peu moins de 200 pages, l’annuaire donne les statistiques et les cartes de base sur la population, le PIB, la production agricole, l’emploi etc. Eurostat se penche aussi sur l’accès à Internet : si en moyenne 60% des ménages ont un accès à Internet, et 49% la large bande, les taux varient entre un cœur de l’Europe (Scandinavie, Allemagne, Benelux, Royaume-Uni) bien relié à la toile et des marges ouest et est. Un chapitre est dédié à l’éducation. Là aussi de fortes différences. Si la France fait partie de l’Europe qui scolarise les enfants tôt, elle a des taux de scolarisation en lycée ou dans l’enseignement supérieur plutôt faibles et fait partie des déserts en ce qui concerne la formation tout au long de la vie.
Les journées de l’APCEG
Les Journées Pédagogiques de l’APCEG (Association des Professeurs de Communication, d’Economie et Gestion) se tiendront du 4 au 6 décembre à Poitiers. Cette année le thème retenu est « enseigner l’entreprise ». Une place sera faite notamment à l’entreprenariat. Formons-nous nos élèves de STG et BTS à la culture entreprenariale sans le savoir ? Les Journées sont ouvertes aux professeurs d’économie et gestion intéressés gratuitement.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
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