Avec une collègue, on avait prévu un échange de type décloisonnement sur une matinée afin que je montre aux élèves une scène clownesque sur les « empêchements à apprendre » (Les Empêchements à apprendre) en demi-groupe et qu’elle aille rendre visite à Daniel G dans sa classe. Je connais un peu ses élèves car nous avons fait plusieurs activités entre nos deux classes et on parle beaucoup de nos élèves avec ma collègue.
On avait la scène : « J’ai peur de rater ! »
J’ai présenté le concept aux élèves et je leur ai raconté que je connaissais bien Daniel qui est aussi enseignant, et que ce matin leur maitresse est allée voir comment il travaille dans sa classe.
Alors très intéressés par cette double casquette « enseignant-clown » ou « clown-enseignant », les élèves me posent déjà plein de questions. Je leur présente la vidéo en plusieurs étapes et je leur explique les deux premières :
– Etape 1 : La situation. Etape 2 : Les sentiments des clowns
Visionnage de la vidéo
Je les laisse s’exprimer sur ce qu’ils ont compris de la situation.
« Que s’est-il passé ? »
Et je leur demande « qu’avez-vous pensé des sentiments des clowns ensuite ? »
Les élèves s’expriment très facilement malgré le fait que c’est la première fois que je prend leur classe en charge. Ils se projettent très facilement au travers des différents clowns et on sent que certains s’attachent déjà plus à l’un ou l’autre de ces trois clowns.
– Etape 3 : Je leur pose 4 à 5 questions (celles que les clowns posent)
Je choisis de limiter le nombre de questions et surtout de réajuster mon choix des questions, suite au premier débat qui vient d’avoir lieu.
Ce moment approfondit certains thèmes abordés ou permet à certains des élèves d’échanger sur leurs opinions, des discussions s’engagent entre les élèves. …
– Etape 4 : Les réponses des clowns
… C’est à ce moment que je choisis de proposer les réponses des clowns aux élèves.
« Eh bien vous avez pu échanger sur vos idées et sur ce que vous feriez dans telle situation, alors je vais vous montrer ce que proposent les clowns pour répondre à cette situation ».
Et on prend à nouveau quelques minutes pour échanger sur les solutions et faire le lien avec celles qui avaient été proposées par les élèves.
Conclusion de cette matinée :
Le fait de prendre la classe en demi-groupe a permis d’avoir le temps de donner la parole à tous.
Le fait que ce ne soit pas ma classe n’a pas eu l’air de gêner les élèves qui se sont exprimés librement.
J’ai noté une remarque d’un élève : « Parfois on rate, parce qu’on croit que quelque chose est vrai, par exemple on croit qu’on est allé à Eurodisney le week-end, et en fait on n’y est pas allé ! »
Cette remarque m’a frappée car quelques jours avant, ma collègue m’avait raconté qu’elle avait rencontré la maman de ce petit garçon qui vient d’arriver dans l’école et qui a quelques problèmes familiaux. L’enseignante avait raconté à la maman que son fils avait fait un « Je fais partager » (Le Je fais partager) en racontant une sortie avec son papa à Eurodisney , et la maman consternée avait dit que cela n’était pas vrai et que le petit ne voyait plus son papa !
C’est donc un moment qui a pu faire réagir cet élève et lui faire relativiser ce qu’il avait vécu.
D’autres réactions d’élèves m’ont aussi interpellée, je les ai notées et racontées à l’enseignante. Ce fut un moment très riche.
Alors si vous aviez des doutes, lancez-vous !
Valérie Da Silva
Chaque mercredi retrouvez « La Classe plaisir » et ses moments précieux…