« N’écoutez pas ceux qui vous disent que le bac ce n’est pas important ». A l’avant veille du plus important examen du système scolaire, le 13 juin, la ministre de l’éducation nationale a vivement défendu le baccalauréat. Elle a voulu aussi rassurer les familles et les candidats qui devront peut-être faire face à des grèves dans les transports. Mais l’opposition, par la voix d’Annie Genevard, a annoncé une réforme du bac le réduisant à quelques épreuves s’ils arrivent au pouvoir.
Le bac sur la défensive
« La sélection à l’université existe. Elle porte le nom de bac ». N Vallaud-Belkacem s’est amusée à reprendre des critiques très anciennes sur le niveau du bac. « A force de voir le niveau baisser, je m’étonne qu’on ne soit pas sous le niveau de la mer. Elle a présenté le bac comme un diplôme « exigeant, essentiel, un moment important dans la vie d’un jeune ».
Faut-il faire évoluer le bac ? « C’est une vieille dame qui a su évoluer beaucoup », rétorque-t-elle. Et elle cite les épreuves de langues vivantes en visoconférence, des épreuves nouvelles « adaptées au monde moderne », comme l’épreuve de sciences expérimentales du bac S, les épreuves orales en langues ou les épreuves de projet. « Beaucoup de gens souhaitent réformer le bac. Mais cette réforme se fait en continuité car on l’adapte d’année en années », explique-t-elle.
Quant aux grèves, la ministre a confirmé avoir envoyé des instructions de bienveillance aux centres d’examen pour les élèves qui arriveraient en retard suite à une grève. Les centres d’examen ont avancé les heures d’accueil des candidats cette année également pour des raisons de sécurité.
Peu de changements cette année
Pour autant l’édition 2016 du bac, avec ses premières épreuves le 15 juin, ressemblera beaucoup à celle de 2015. On prévoit un peu plus de candidats (+1.6%) à cause de la série générale (362 000 candidats contre 352 000 en 2015). Il y a moins de candidats en technologique (137 000 soit 3000 de moins) et autant en professionnel (196 000). 170 000 correcteurs sont aussi convoqués pour faire face à plus de 4 millions de copies.
Peu de nouveautés dans cette session. Florence Robine, directrice de l’enseignement scolaire, a annoncé la généralisation de la dématérialisation des copies pour 2018. Le livret scolaire numérique touchera toutes les séries en 2020 mais cette année il ne concerne que la filière St2s.
Les Républicains promettent une réforme du bac
Pour l’opposition, la déléguée à l’éducation des Républicains, Annie Genevard propose une réforme du bac. » Il faut recentrer les épreuves sur les matières fondamentales de chaque section par des coefficients significatifs ». Une mesure qui était déjà proposée le député Républicains B Apparu en 2009. « Il faut également limiter la compensation des moyennes pour que le bac soit le gage de l’acquisition des fondamentaux, nécessaire pour la réussite de l’élève par la suite », demande A Genevard.
Elle souhaite aussi la réduction du nombre des options. » Le nombre d’options offertes au bac pourrait être réduit sans pour autant nuire à la motivation des lycéens pour des matières qui ne seraient plus au programme du baccalauréat, en les intégrant par exemple au dossier scolaire avec des appréciations susceptibles d’être valorisées dans les choix d’orientation futurs ». Pour A Genevard cette réforme va se faire : » Les Républicains mettront en œuvre ces orientations avec les professionnels de l’Education nationale après en avoir établi les modalités précises avec les enseignants. »
François Jarraud