Alors que les conseils de classe de 3ème et de 2de vont avoir lieu, le Snes prend l’initiative d’entamer la guérilla sur le redoublement. Un an et demi après le décret qui l’a officiellement rendu exceptionnel, la question n’est toujours pas réglée comme le prévoyait le Cnesco…
» Le Ministère supprime brutalement la possibilité pour le conseil de classe de prononcer une décision de redoublement, sans pour autant prévoir de réinjecter les moyens ainsi économisés pour prendre en charge dans l’année supérieure des élèves qui auraient accumulé des lacunes ou des retards d’apprentissage ! Le redoublement n’est certes pas une panacée mais faire comme si les difficultés scolaires n’existaient pas relève de la faute », écrit le Snes sur son site national. » Afin de limiter les effets néfastes des nouvelles dispositions sur le redoublement », le syndicats propose des » modalités d’actions collectives » pour tenter d’imposer quand même les redoublements à la fin de la 3ème et de la seconde.
Parmi ces moyens, » indiquer dans votre appréciation « N’a pas le niveau en (préciser la discipline) pour réussir en Seconde / Première », le dire à l’élève et, le cas échéant, à la famille ». Le syndicat conseille également » si vous pensez qu’un élève réussira mieux dans la voie professionnelle, utiliser la case qui permet de donner ce conseil et le cas échéant préciser que c’est le maintien en seconde pro qui est conseillé ».
En novembre 2014le ministère a publié un décret n’autorisant que les redoublements demandés par les parents ou ceux qui font suite à une interruption des études. Début 2015, une conférence de consensus du Cnesco estimait qu’aucun décret ne peut venir à bout d’une pratique perçue comme légitime par les enseignants, les parents et les élèves. Et qu’un décret n’allait pas non plus aider les élèves faibles à remonter leur niveau.
« Dans les pays qui se sont contentés d’imposer l’interdiction du redoublement sans mettre en place des solutions alternatives, cette pratique… s’est réinvitée », expliquait le Cnesco. Il semble que ce soit en train d’être mis en place.
Le Cnesco entendait prendre un autre chemin pour atteindre la suppression d’un redoublement que l’on sait inopérant et injuste. Il proposait d’expérimenter des dispositifs d’aide ou de revoir l’organisation du système éducatif pour le débloquer.
F Jarraud