Décidément, il ira dans le mur jusqu’au bout. A quelques semaines des présidentielles, Gilles De Robien continue de creuser un sillon qui ressemble de plus en plus à une tranchée.
Au moment où tous ses collègues font leurs cartons, le ministre de l’Education, lui, annonce pour le 22 mars prochain des « modifications importantes des programmes de l’Ecole élémentaire ». Du côté syndical, on assure n’avoir reçu aucun document préparatoire…
– Après une campagne délirante sur l’unique méthode pour apprendre à lire, brocardée par Sarkozy lui-même,
– Après un projet d’expérimentation d’établissements publics du premier degré accepté par la seule voix du Medef, mais refusé par les quarante et une autres
– Voici donc le risque d’un retour en force des programmes de 1923 vanté par les groupuscules les plus réactionnaires, mais dénoncé par la plupart des grammairiens ou des mathématiciens…
On pourrait ironiser devant cette nouvelle gesticulation démagogique. On sait qu’elles passent largement au-dessus de la tête des enseignants qui tentent de faire au mieux leur travail au quotidien.
Mais c’est un bien mauvais calcul politique, de chercher à éloigner l’opinion publique de l’école, quand celle-ci a besoin de pilotes capables de tenir le cap sur le long terme pour trouver de vraies solutions aux réelles difficultés des élèves.
Et pour couronner son œuvre, Gilles de Robien publie cette semaine un opuscule testamentaire dans lequel il s’interroge sur l’attitude des représentants syndicaux qu’il juge « agressifs ».
Mais ne serait-ce pas « celui qui le dit qui y est », comme on dit dans la cour de mon école ?
Patrick Picard