La division sexuée du travail a de l’avenir si l’on en croit une nouvelle Note de la DEPP, la division des études du ministère de l’éducation nationale, sur les diplômes professionnels. En 2013, 654 800 personnes se sont présentées aux examens professionnels. 194 000 ont obtenu un CAP, soit 84% de taux réussite, 152 000 un BEP (83%) et 159 000 un bac professionnel (79% de reçus). C’est 32 000 bacheliers professionnels en moins qu’en 2012, dernière année où subsistait un nombre important de candidats au bac en 4 ans à coté du bac en 3 ans.
Mais ce qui marque l’enseignement professionnel, à tous les niveaux, ce sont les inégalités liées au genre. Ainsi au CAP, les garçons représentent 87% des reçus dans le secteur de la production et 19% dans celui des services. En sanitaire et social, coiffure, travail social, plus de 90% des candidats sont des filles. C’est la même situation pour le bac pro où certaines filières sont à plus de 90% féminines comme coiffure, secrétariat, sanitaires et sociales. Cette répartition affecte les taux de réussite puisque celui des filles est nettement au dessus des garçons.
Pourtant des initiatives existent pour lutter contre les stéréotypes de genre. Des filles à l’atelier carrosserie et des garçons en manucure. C’est ce qu’a osé, dans le cadre du dispositif Jeunes pour l’égalité de la région Ile-de-France, le lycée Cugnot de Neuilly sur Marne. Prenant les stéréotypes à bras le corps, 5 filles ont osé affronter les sarcasmes des garçons de l’atelier carrosserie. Annaelle, Inès, Morgane, Estelle et Crystal ont découpé de la tôle, l’ont plié avec une plieuse numérique et l’ont soudée. Conclusion : « c’est un métier que tout le monde peut faire, fille ou garçon. Il suffit de l’apprendre ». Plus réticents, des garçons ont osé apprendre la manucure : « j’ai pris plaisir à mettre du vernis », témoigne un des carrossiers !