« Le CSP veut-il la mort du socle commun » interroge le Se-Unsa dans un communiqué enlevé. « Ils sont convaincus qu’un socle commun redéfini doit mettre l’accent sur les compétences . Ils sont convaincus que notre façon d’évaluer (les notes, les moyennes et les examens traditionnels) est contre-productive… C’est ce qu’ils nous disent. Pourtant, ce n’est pas ce que le CSP a transcrit dans son projet du 16 mai », affirme le Se-Unsa.
Le syndicat critique le projet du CSP. « Il ne prend pas en compte dès la rédaction des contenus la question de l’évaluation et de la validation et laissera les enseignants désemparés face au problème. En ce sens, il ne propose aucun progrès par rapport au socle précédent. Il n’est pas pensé en acquis pour les élèves, mais bien toujours dans une logique de transmission de contenus pour accéder au lycée général et technologique. Parce qu’il vise l’excellence culturelle pour tous, il ne garantit rien à personne. En ce sens, il ne change rien à la situation actuelle et aux programmes scolaires tels qu’ils existent ». Le se-unsa craint que « l’occasion historique » ne soit manquée.
C’est à une critique en règle du socle commun actuel que se livre le syndicat des inspecteurs d’académie, SIA. Il dénonce les freins à la mise en place d’un vrai socle commun que sont la distinction socle – programmes, le livret personnel de compétences. Il appelle à « un équilibre qui permettra aux enseignements de quitter à la fois l’approche exclusivement scolaire des disciplines tout en intégrant des apprentissages solides permettant aux élèves les plus éloignés de la culture scolaire, essentiellement les plus en difficultés, de réussir. Seul un enseignement fondé sur un questionnement du monde et non plus seulement, selon l’expression d’Y Chevalard, consacré à la « visite des oeuvres scolaires » de chaque discipline, permet cet objectif en ne reportant pas sur l’élève la seule responsabilité de comprendre le monde ».