« On arrive encore au niveau national à poser quelques rustines, mais plus à changer en profondeur le logiciel de l’école ». C’est un constat amer sur l’Ecole que livre Alain Boissinot, président du Conseil supérieur des programmes, dans Enseignement catholique actualité (ECA). Chargé de revoir le socle et les programmes de l’école et du collège, Alain Boissinot est au coeur des évolutions de l’Ecole. Il est au coeur aussi des tensions et des pressions qu’elles génèrent. Est-ce pour cela qu’il dresse un portrait si décourageant des réformes ?
Il confie à A. Sobocinski deux exemples précis qui éclairent ses choix. Sur la formation des enseignants il relève l’absurdité de mettre le concours au milieu du master, « ce qui le coupe littéralement en deux ». « Ne vaudrait-il pas mieux se dire que si l’on en croit à la validation par le master… il n’y a plus besoin de concours ? » Le recrutement des enseignants serait alors réalisé par les chefs d’établissement ou des acteurs locaux au vue du diplôme comme cela se pratique dans de nombreux pays. Ce serait la fin du lien concours – emploi.
L’autre exemple concerne la gouvernance de l’Ecole. « Il faut trouver un mode d’évolution permanent qui permette au système de s’ajuster en continu. Cela implique de faire confiance à deux autres niveaux d’évolution : l’international et le local avec la déconcentration ». C’est donc bien vers la territorialisation de l’éducation que vont les voeux d’A Boissinot.