La dépense pédagogique par élève de lycée professionnel sera ramenée de 17.81€ à 12.77€ en 2020. C’est ce que montre le rapport sur le budget réalisé par G Longuet pour le Sénat. Si le rapporteur LR est globalement favorable au projet de budget du gouvernement, il souligne quelques points passés sous silence jusque là.
« Pour la première fois en 5 ans les plafonds d’emplois demandés sont en contraction », écrit G. Longuet dans son rapport sur le budget 2020. Le rapporteur pour le Sénat du budget Education nationale montre l’impact du budget en ETP et ETPT. Les ETP sont les équivalents temps pleins déclarés au budget. Les ETPT sont les emplois réellement remplis exprimés en temps plein. L’évolution en ETP est négative -60 postes (prélevés sur l’enseignement agricole public). Celle en ETPT est beaucoup plus négative : 1239 ETPT en moins avec 2108 ETPT supprimés dans le second degré et 1315 créées dans le premier degré. Pour G Longuet cette évolution est « positive ».
Passée inaperçue jusque là, G Longuet souligne la baisse des crédits versés aux établissements. Il y a bien sur la division par deux des fonds sociaux qui a fait l’objet de débat à l’Assemblée tant elle parait scandaleuse. Mais ily a aussi la forte baisse des subventions versées aux établissements du 2d degré. De 133 millions en 2017, ils passent à 58 millions en 2019 et 42 millions en 2020. Concrètement la dépense pédagogique par élève va passer de 10.41 à 7.46€ en EREA et Segpa. En lycée professionnel elle passe de 17.81€ à 12.77€.
Ces subventions couvrent les dépenses pédagogiques prises en charge par l’Etat, par exemple les contenus numériques et les manuels des collèges. Cette baisse aura un effet immédiat sur le quotidien des établissements.
La justification donnée par le gouvernement est , comme pour les fonds sociaux, « la sincérisation » du budget . Selon le ministère tous les fonds des années précédentes n’auraient pas été consommés et les établissements auraient un reliquat.
Même si cette situation est globalement exacte, elle ne le sera pas localement. Surtout comme pour les fonds sociaux, le signal envoyé aux établissements par cette mesure est clair : dépenser encore moins surtout dans les établissements où les dépenses pédagogiques sont le plus indispensables. Peut-être le ministère attend-il que les collectivités locales supplée ses carences. Mais il n’est pas dit qu’elles le fassent.