Le premier ministre a présenté le 31 octobre « un plan de 23 mesures d’action concrètes pour répondre aux difficultés persistantes que connaît la Seine-Saint-Denis ». Parmi ces mesures une prime de 10 000 euros pour les fonctionnaires restant dans le département et une vingtaine de millions pour les écoles. Les syndicats jugent ces mesures insuffisantes.
Une prime de 10 000 euros
Comment améliorer l’éducation en Seine Saint Denis ? Sans doute en stabilisant les équipes enseignantes. Une politique existe déjà en ce sens avec les primes de Rep+ qui sont censées fidéliser les équipes. Le 31 octobre le premier ministre a annoncé le versement d’une prime de 10 000 euros aux fonctionnaires (pas seulement enseignants) restant en poste 5 années en Seine Saint Denis. La prime sera versée en une fois après 5 années de service effectif et bénéficiera aux agents « en première ligne de l’action de l’Etat ou qui sont dans des services connaissant des difficultés en matière de ressources humaines ». Sans aucun doute l’enseignement répond à ces critères. La mesure de fidélisation est intéressante car la stabilité des équipes est un objectif pour ce département où la moitié des enseignants ne reste pas deux ans. On estime que seulement 40% des 24 000 enseignants du département pourraient y prétendre. Ce qui représenterait quand même 100 millions à trouver dans le budget si elle est versée en une fois…
Si la mesure semble bonne elle reste encore floue : rien n’est prévu au budget 2020. On ne sait pas quelles conditions et quel calendrier seront tenus. Elle est diversement accueillie par les syndicats. Dans L’Express, F Rolet (Snes) estime qu’il faut surtout améliorer les conditions de travail et pour cela embaucher des personnels de vie scolaire, des psychologues, des assistantes sociales ». Pour S Crochet (Se Unsa), « il faudrait pouvoir garantir aux enseignants une mobilité professionnelle par la suite ». Pour le Snuipp 93, « il faut que le travail change » ce qui passe par des maitres +, des Rased, de la formation, moins d’élèves par classe. Le syndicat souligne que les dédoublements se sont traduits par une aggravation des conditions de travail dans les classes non dédoublées. Certains dans le département craignent que la prime soit payée grâce à la suppression des Rep, et de la prime afférente, dans le cadre de la réforme de l’éducation prioritaire.
Teach for France
Les autres mesures éducatives du plan sont nettement moins intéressantes. L’aide de 2 millions par an pour les communes du département pour les construction d’écoles est insuffisante. Rien n’est fait pour les établissements de l’éducation prioritaire si ce n’est l’extension du dispositif « Le choix de l’école » à tout le département. Ce dispositif appelé jusque là « Teach for France » envoie des étudiants enseigner dans les établissements. Teach fir France, déclinaison française d’un programme américain, est porté par L Bigorgne et l’Institut MOntaigne, très proches d’E Macron et JM Blanquer. Réserver des enseignants non formés aux enfants qui ont le plus besoin de l’école semble au gouvernement une riche idée…
F Jarraud