Pour Axel Benoist, conseiller national du Snuep Fsu, l’enseignement professionnel arrive à une rupture. Sous la pression des régions, des branches professionnelles et sans intervention de l’Etat, l’enseignement professionnel va être profondément transformé. Non seulement le statut des enseignants pourrait changer, mais ce sont les rêves et les attentes des élèves qui vont s’évanouir. Pour le syndicat ce que prépare le gouvernement c’est bien la fracture entre deux jeunesses.
Dans un communiqué le Snuep dit qu’il est écarté de la concertation sur le bac. C’ets vraiment le cas ?
Le débat actuel sur le bac ne prote pas du tout sur le bac professionnel. On ne sera pas auditionné par M Mathiot. C’est significatif de la volonté gouvernementale de créer deux voies de formation pour les jeunes. En tous cas le bac professionnel n’est plus vu comme une des voies du lycée. C’est une branche à part.
Dans leur idée il y a d’un coté le lycée de l’autre une autre voie où l’apprentissage est la maillon fort. C’est seulement après les décisions sur l’apprentissage que l »on sera reçu.
Le destin des bacheliers professionnels va changer ?
On le sentait venir. Dorénavant dès la sortie du collège les jeuens auront un autre destin. Les passerelles entre les voies vont disparaitre. On scellera des destins à 15 ans en fin de collège. C’est la fin de la culture commune pour tous. Les jeunes des lycées professionnels auront moins de culture générale. Ils auront une formation d’ouvriers exécutants.
Aujourd’hui des dizaines de milliers de bacheliers professionnels continuent après le bac. Ca va changer ?
Plus de 50 000 continuent. On voit bien que 7000 places supplémentaires en BTS ce sera insuffisant. On ne donnera donc plus la possibilité à ce sjeunes de continuer après le bac.
C’est la fin du caractère national des diplômes ?
Nous séparer des bacs généraux et technologiques; mettre en avant l’apprentissage c’est autant d emoyens pour arriver à une régionalisation des diplômes. Les branches professionnelles, les régions se battent pour définir les futurs diplômes. Dans les deux cas le ministère perdra sa capacité à définir les diplômes. On aura de sjeunes ayabnt une formation locale avec un diplôme local. Or moins ces jeunes reçoivent une formation large moins ils pourront trouver du travail à l’avenir. Sur ce plan là la formation va être abaissée.
Etes vous associés aux consultations sur l’apprentissage ?
On y est. Ce ne sont d’ailleurs pas des débats mais des auditions bilatérales. Et on observe une méconnaissance du dossier car il y aussi des échecs en apprentissage. Il y a moins d’échec à l’examen par la voie scolaire.
Que pensez vous du rapprochement entre LP et CFA ?
Accueillir des publics de statut différent c’est aggraver les conditions de travail. Ca crée trop de problèmes de gestion des jeunes sous deux statuts. Ca oblige à avoir plusieurs lois dans la classe car les régimes sont différents entre scolaires et apprentis. Les plannings annuels sont différents ce qui perturbe la progression de tous.
Propos recueillis par François Jarraud