La plus ancienne association des astronomes français souffle ses 130 bougies ce vendredi au ministère de l’Enseignement supérieur. Depuis « l’astronomie populaire » de Camille Flammarion en 1887, la Société astronomique de France (SAF) propose à tous les passionnés de nombreuses ressources pour découvrir les astres. « La SAF est le lieu privilégié de rencontres et de collaborations entre astronomes professionnels et amateurs » nous a dit Patrick Baradeau, président de l’association. Comment la SAF touche-t-elle les nouvelles générations ? Quels apports pour la classe ?
Que représente la société astronomique de France en 2017 ? Quelles activités ? Pour quels objectifs ?
La Société astronomique de France (SAF) est une association régie par la loi du 1er juillet 1901. Fondée par Camille Flammarion en 1887, c’est aujourd’hui la plus ancienne et la plus importante des associations d’astronomie françaises.
Son but est de diffuser les sciences de l’univers et faire participer le plus grand nombre à leur progrès et, en particulier, de promouvoir le développement et la pratique de l’astronomie. Association sans but lucratif, elle est reconnue d’utilité publique et agréée comme association nationale de jeunesse et de l’éducation populaire. Ouverte à tous, elle est le lieu privilégié de rencontres et de collaborations entre astronomes professionnels et amateurs. Elle regroupe actuellement 2000 adhérents et son magazine mensuel, L’Astronomie, est lu par 40 000 personnes.
La SAF mobilise en permanence ses ressources à l’occasion de tous les rendez-vous célestes : éclipses de Lune, de Soleil, comètes, pluies d’étoiles filantes…, mais aussi événements astronautiques, sont autant de prétexte pour mobiliser un puissant réseau des clubs et inviter le public à s’intéresser aux phénomènes célestes.
Quels services pouvant intéresser les enseignants sont proposés par la SAF tant en astronomie, qu’en cosmologie ou mathématiques ?
La SAF offre la possibilité aux enseignants et à leurs élèves de découvrir le ciel en toute saison ou lors d’événements astronomiques spectaculaires, depuis la coupole de l’observatoire de l’université de la Sorbonne, en plein cœur de Paris ou à son observatoire Camille-Flammarion de Juvisy-sur-Orge (Essonne). Une de ses lunettes astronomiques est en station à l’observatoire de Triel (Yvelines).
L’association les aide à constituer et animer des clubs d’astronomie dans les établissements. Sa bibliothèque propose plus de 10 000 ouvrages et des revues du monde entier; c’est un lieu privilégié de recherche et de rencontres. Pour préparer des activités pédagogiques des dossiers thématiques et des informations peuvent être fournis sur demande. Un stage d’astronomie pratique (Astrociel-Jeunes) pour les élèves est organisé chaque année au mois d’août dans la Drôme.
Que fait-on au sein des commissions de la SAF ? Pour quelles thématiques abordées ?
La vie de la SAF s’articule autour de 11 commissions : cadrans solaires, comètes, cosmologie, étoiles doubles, histoire de l’astronomie, instruments, météores, météorites et impactisme, observations planétaires, planétologie, radioastronomie et soleil. Ces commissions regroupent astronomes professionnels et amateurs. En leur sein sont conduits des travaux scientifiques sous la responsabilité d’experts dans chaque discipline.
D’où est issue votre passion pour l’astronomie ? Quel est votre regard sur l’enseignement de l’observation des astres en France actuellement ?
J’étais fasciné par l’immensité et la beauté du ciel étoilé. Je me suis tout d’abord formé à l’astronomie en utilisant la célèbre « Astronomie populaire » de Camille Flammarion à l’âge de 12 ans. Tout naturellement, j’ai adhéré à la SAF à l’âge de 14 ans.
Depuis, je sais aussi l’importance que la science et son partage jouent auprès des jeunes et des citoyens : éclairer le débat public et les choix politiques, conforter notre culture commune, favoriser les facteurs d’inclusion.
Comment la SAF touche-t-elle encore les nouvelles générations ?
Au XXIe siècle, notre conception du monde et de l’univers évolue rapidement grâce aux découvertes continuelles faites dans le domaine de sciences de l’Univers : exoplanètes, matière noire, ondes gravitationnelles, exploration du système solaire, etc . Nous nous appuyons sur cette extraordinaire activité scientifique, si enthousiasmante, pour essayer de transmettre aux jeunes cette passion pour la découverte du cosmos et les aider à comprendre d’où ils viennent et où ils vivent.
Quelques mots sur le célèbre prix Jules-Janssen… A quels astronomes sera-t-il remis cette année ?
Le prix Jules-Janssen sera décerné le 17 novembre prochain à John Leibacher (USA) et à Françoise Combes (France). Le célèbre astronome Jules Janssen (1824-1907), président de la SAF entre 1895 et 1897, a créé par testament un certain nombre de prix.
Le prix international que décerne la SAF est alternativement attribué à un astronome français et à un astronome étranger pour la valeur internationale de ses travaux scientifique ainsi que pour sa contribution à la large diffusion des sciences de l’Univers. Parmi les lauréats du prix, citons notamment : Percival Lowell (1904), Max Wolf (1912), Robert Esnault-Pelterie (1930), Albert Einstein (1931), André Danjon (1950), Evry Schatzman (1973), Audouin Dollfus (1993), Jean-Paul Zahn (2003).
Pour cette année, on a donc Françoise Combes qui est astrophysicienne, spécialiste de la formation et de l’évolution des galaxies. Ses activités de recherche portent sur la structure des galaxies et leurs interactions s’appuyant à la fois sur la théorie, les simulations numériques et les observations. Elle étudie également le milieu interstellaire des galaxies, en particulier le gaz moléculaire qui donne naissance aux étoiles et s’intéresse à la matière noire. Elle est professeur au Collège de France et membre de l’Académie des Sciences.
Quand à John Leibacher, de nationalité américaine, il est astronome au National Solar Observatory (NSO) dans l’état d’Arizona aux États-Unis. Ses intérêts scientifiques couvrent les domaines de l’héliosismologie, de l’astérosismologie et de la dynamique atmosphérique stellaire. Il a en particulier largement contribué à l’explication des oscillations solaires. Il a été directeur du NSO et du Global Oscillation Network Group. Il est le rédacteur en chef de la revue Solar Physics.
Propos recueillis par Julien Cabioch
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