Alors que le ministère met en place les CP dédoublés dans les Rep+, il fait aussi pression pour faire évoluer les méthodes d’apprentissage. C’était tout l’objectif du séminaire national réuni à Strasbourg le 22 juin et dont les verbatim sont publiés sur le site académique.
On notera le tri très orienté des participants. Les spécialistes des neurosciences dominent (S Dehaene, M Bianco). M Fayol participe à une table ronde. R Goigoux, dont l’étude sur la lecture fait référence est cité notamment par M Fayol, mais pas invité.
On notera aussi le grand écart entre les politiques et les scientifiques. C Kerrero, qui ouvre le séminaire, n’hésite pas à mettre en avant le dispositif Parler ou l’ouvrage de Garcia et Olier, deux références qui ne font pas l’unanimité à l’éducation nationale. Il fat référence aux programmes de 2008 en maternelle pour ne vanter les « résultats ». Selon lui il ne s’agit pas « d’imposer une méthode » auprès des enseignants mais l’évaluation qui est annoncée doit permettre de les « mobiliser »…
En face de bulldozer politique, les tables rondes scientifiques sont plus nuancées. M Fayol, notamment, montre que pour avoir un effet le dédoublement doit continuer au-delà du CP. Or l’extension à tous les CE1 de l’éducation prioritaire, promise par le candidat Macron, est maintenant remise sans date par le ministère. Une réflexion est aussi lancée sur la compréhension. Le décodage ne suffit pas et la compréhension reste quelque chose de complexe, reconnait M Bianco.