Pour lancer sa campagne du 31 mars, la Journée du retrait de l’école (JRE) a publié une vidéo mettant en cause une institutrice de Joué-les-Tours (37). Le Dasen a porté plainte pour dénonciation calomnieuse contre l’auteur de la vidéo.
Les rumeurs les plus démentes finissent par trouver leur public. C’est ce que l’épisode précédent de la JRE a montré. Pour sa nouvelle journée du retrait, le mouvement traditionnaliste est monté un cran au dessus en publiant une vidéo où une responsable du mouvement, Dalila Hassan, accuse d’attouchements sexuels une institutrice de maternelle de Joué les Tours (37).
Suite à cette diffusion, le Dasen d’Indre-et-Loire a porté plainte contre la présidente de la JRE du département pour les propos tenus dans la vidéo. « Dès à présent, des recours sont engagés pour interdire au plus vite la diffusion de cette vidéo », nous indiquent les services du Dasen 37. L’enseignante et la directrice de l’école de Joué ont également porté plainte. Elles bénéficieront d’une protection juridique fonctionnelle par les services du rectorat.
Difficile d’évaluer l’impact national de la JRE du 31 mars. Le ministère était incapable de donner des indications. En Indre-et-Loire, comme lors de la première JRE, les retraits d’élèves étaient très localisés dans quelques quartiers populaires. Là ils atteignaient environ 15% des élèves, selon une source rectorale. Dans la classe de l’institutrice mise en cause 4 enfants étaient absents. Le rectorat invite d’ailleurs les enseignantes à privilégier « le dialogue direct avec les parents ».
A Joué-les-Tours, la campagne de la JRE est liée à la victoire électorale du candidat UMP aux municipales sur le maire sortant socialiste. En effet, entre les deux tours, un tract aux couleurs UMP a dénoncé la théorie du genre dans l’école de la Blotterie de Joué, en rendant responsable le maire sortant. Après sa victoire, le maire UMP a dénoncé ce tract comme un faux. Mais dans une lettre datée du 14 mars adressée à une responsable d’association, il explique que lui-même a mis ses enfants dans le privé pour leur éviter l’enseignement du genre dans l’école publique et confirme son soutien aux adversaires de la théorie du genre. Depuis son élection, le maire a aussi assuré de son soutien la professeure mise en cause par la JRE. Mais un recours a été déposé contre l’élection. Gageons qu’on n’a pas fini d’utiliser la théorie du genre à Joué les Tours.
François Jarraud
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