Comment travailler en classe inversée au lycée ? Florence Raffin et Romain Chauvière, enseignants de sciences physiques au lycée Maurice Genevoix de Bressuire (79) présentent leur expérimentation au congrès Clic. « D’une classe inversée classique, nous avons fait évoluer nos pratiques depuis 2014 ». Les objectifs pour eux sont de réduire la monotonie des cours et d’impliquer davantage les lycéens. Des cartes de ludification à la responsabilisation des élèves, retour sur leur présentation.
Un chapitre = un projet
La classe inversée est généralisée à tous les niveaux du lycée en physique-chimie. Les élèves travaillent et réfléchissent par groupe. « L’idéal est de faire des groupes de 4 élèves » selon les enseignants. Inspirés des travaux de Béatrice Cartron et de Alan Coughlin, ces enseignants mettent en place des îlots bonifiés en classe.
A chaque chapitre, un problème est à résoudre par groupe grâce aux notions que découvrent les élèves. Des rôles sont donnés pour le bon fonctionnement des groupes : gardien de la paix pour le niveau sonore, l’organisateur qui gère les délais, le créatif et l’agent secret responsable des informations. Chaque élève reçoit un plan de travail personnel à traiter de façon collaborative. Des bonus peuvent être distribués aux élèves méritants : « ce bonus consiste à être invisible pendant 10 secondes en classe ». Un avantage pour glaner des informations ici ou là … Une totale autonomie est laissée aux élèves dans la gestion du chapitre.
Un élève responsable de la créativité du projet
A chaque chapitre, les élèves doivent rendre un projet. Exemple : « le championnat de saut en hauteur pour spationaute » traité dans le thème de la gravitation. Les lycéens ont une carte mentale la plupart du temps comme support du cours. La créativité est très valorisée dans les travaux avec un rôle particulier indiqué dans le fameux « plan de travail ». Le suivi et les progressions des uns et des autres sont vidéo-projetés pendant les séances. Des malus sont notifiés pour les groupes qui ne travaillent pas.
Inspectée au cours de l’année, Florence Raffin encourage ses élèves à créer leurs propres capsules Un vrai travail en autonomie est attendu de la part des groupes. « Les élèves se sentent souvent moins capables d’initiatives au lycée qu’en primaire, ça devrait être l’inverse pourtant » Question de l’amphithéâtre : comment faire les groupes ? « Le mieux est de laisser faire et de réguler si besoin » précisent les enseignants. « En seconde, je mets ensemble les élèves qui demandent une 1ère S. Les exercices facultatifs deviennent vite obligatoires ».
Romain Chauvière ne se cache pas ses tâtonnements, les quelques échecs et les réussites de cette expérimentation. Cet ancien chef de projet du réseau Canopé souligne l’importance de la mise en place de l’entraide entre pair en classe et de l’utilisation du BYOD. Ce travail collaboratif qui engage beaucoup les enseignants a permis de souder l’équipe de sciences physiques de l’établissement, désormais appelée #TeamPhys..
Julien Cabioch