LE FAIT DU JOUR
Six établissements pour les collèges Cohn-Bendit
ÉDITORIAL
L’éducation : l’affaire de tous mais chacun dans son coin
LE SYSTEME
Plus de 200 chercheurs dénoncent les « diagnostics » langagiers posés sur les jeunes de banlieue l Rapport Pochard : Certains l’aiment, d’autres pas l Primaire : Deux syndicats signent l’accord sur les heures du samedi l Salaire : Augmentation de 0,5% l Succès des pétitions en faveur du prof gifleur l Afrique de l’ouest : Progrès de l’enseignement en langue nationale.
L’ÉLÈVE
Forte baisse des sorties sans qualification
LA RECHERCHE
Le bicentenaire de l’Etat enseignant
CITOYENNETE
Un appel pour la laïcité
LES DISCIPLINES
Français : Le Journal de Stendhal en ligne l Maths : Les acquis des élèves à 15 ans l SES : Le ministre installe la commission Guesnerie l Technologie : L’Afdet publie un Livre blanc l Professionnel : Les grilles horaires des bacs pro 3 ans
Le fait du jour
Six établissements pour les collèges Cohn-Bendit
X. Darcos a publié le 5 au soir la liste des établissements qui pourront accueillir les équipes d’enseignants réunies par Gaby Cohn-Bendit.
Il s’agit du collège Jean-Jaurès et du lycée Lumière à La Ciotat (13), du collège Beaumarchais à Meaux (77), du collège Chevreul à L’Hay les Roses (94), du collège Vallès à La Ricamarie (42) et du collège Les Explorateurs à Cergy.
Répondant à l’appel de Gabriel Cohn-Bendit, environ 300 enseignants se sont portés volontaires pour construire en équipe des projets d’établissement innovants dans des établissements difficiles de banlieue.
Sur le Café le site des enseignants
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L’éducation : l’affaire de tous mais chacun dans son coin
Selon la commission Pochard, et ce n’est pas nouveau, le rapport entre les enseignants et les parents ne serait pas de tout repos. Il serait même une des causes du malaise enseignant. Si 11% des enseignants mentionnent les relations difficiles avec les élèves pour expliquer leur malaise, ils sont 38% à estimer que les exigences des parents en sont une cause plus importante ».
Accusés par les enseignants d’être consuméristes, les parents même s’ils sont pour 79 % satisfaits de l’éducation fournie par les établissements publics, sont 26% à dénoncer l’incompétence des enseignants. Une incompréhension mutuelle face à un objet, l’école, qui focalise bien des attentes. Et l’on attend, tous, que l’école devienne une passerelle entre les différents acteurs de l’éducation, parents, enseignants, élèves, environnement local, un lieu de dialogue et de construction pour assurer une continuité et une complémentarité pour l’éducation des enfants. Et même, qu’elle soit, qu’elle redevienne un moteur de l’inclusion pour les élèves mais aussi pour les parents.
Une utopie ? Pas vraiment lorsqu’on regarde ailleurs. La Grande Bretagne dans son plan pour l’enfance inscrit l’amélioration des relations entre l’école et les parents comme une donnée de la réussite et de l’équité. 30 millions de livres sont affectés pour aider les parents et les éducateurs à accompagner les élèves dans leur scolarité. D’ailleurs le Ministère de l’Education s’est mué en ministère pour l’enfance, l’école et les familles. Ce n’est qu’un exemple, nous aurions pu aller voir aussi en Finlande ou au Québec notamment.
Pourtant les dix préconisations du rapport de l’Inspection Générale sur « la place et le rôle des parents dans l’école » publié en 2006 semblent rester lettre morte ou presque. Seuls les temps de rencontre entre enseignants et parents sont repris par la Commission Pochard. Mais nulle part, on retrouve une réelle ouverture de l’école vers les parents dessinée par l’Inspection avec la mise à disposition de salles dans les établissements ou, plus ambitieux, la création d’école de parents.
Tant que les contacts parents-enseignants ne dépasseront pas le carnet de liaison, ou les rencontres parents-profs, tant que la participation à la vie de l’établissement se limitera à quelques parents au sein des instances représentatives et des conseils de classe, l’école restera l’affaire de tous mais chacun dans son coin. Et les réformes passeront, le malaise perdurera dans une vision morcelée de l’éducation.
Monique Royer
Le rapport sur la place et le rôle des familles dans l’école
Plus de 200 chercheurs dénoncent les « diagnostics » langagiers posés sur les jeunes de banlieue
« On lit beaucoup depuis quelque temps que des difficultés d’insertion sociale seraient dues à des difficultés de maîtrise de la langue française. Ces discours trouvent un écho important dans la presse, même sérieuse et toutes tendances confondues, et dans des recommandations remises aux ministres successifs de l’éducation nationale à propos par exemple de la lecture, de la grammaire ou de l’école maternelle ». Plus de 250 chercheurs (par exemple F. Lorcerie ou F Demaizière) s’insurgent contre les pseudo diagnostics qui trouvent place dans les rapports officiels.
« Nous avons en effet tout lieu de penser que les « diagnostics » ainsi posés sur les compétences linguistiques de populations dites en difficulté d’insertion et sur l’enseignement du français, sur leurs difficultés elles-mêmes, sont pour le moins discutables. Les recommandations qui en découlent nous paraissent non seulement erronées, mais dangereuses car conduisant à l’inverse du but recherché. Que disent ces « diagnostics » ? D’une part, que les « jeunes des banlieues et des cités » souvent « d’origine immigrée » seraient enfermés dans des milieux sociaux où l’on parle peu et mal, ce qui les limiterait à un vocabulaire très restreint et imprécis (le chiffre de « 400 mots en français du ghetto » a été avancé dans Le Monde du 19/03/2005), à une syntaxe « approximative », qui ne permettrait qu’une communication limitée de « proximité et d’extrême connivence » (Le Monde du 20/12/2007). Cela les empêcherait de développer une « pensée précise », une « intelligence collective », et « d’entrer en relation avec des gens qu’ils ne connaissent pas » (ibidem). D’autre part, l’école serait en partie responsable de ces difficultés car on y aurait lancé des démarches exagérément expérimentales privilégiant la mise en contexte, la pratique, l’autonomie et les pédagogues, chercheurs et autres « apprentis sorciers », ne se seraient pas rendu compte que cela ne fonctionnerait que pour des enfants privilégiés. Ces « diagnostics » révèlent une ignorance stupéfiante, voulue ou non, de la diversité des situations dans les « quartiers populaires » et les milieux scolaires, ainsi que des connaissances à ce sujet produites par les professionnels et les nombreux chercheurs en sciences humaines et sociales ».
Sans qu’il soit nommé, l’allusion aux rapports d’A. Bentolila semble s’imposer. « Nous croyons urgent de dénoncer vigoureusement ces « analyses » » continuent les chercheurs, « qui rappellent les théories depuis longtemps réfutées du « handicap linguistique des enfants d’ouvriers » et du « handicap cognitif des Noirs » que contredisent toutes les enquêtes de terrain : ils relèvent de préjugés, de stéréotypes et de poncifs… Les études nombreuses et approfondies réalisées avec des personnes dites « défavorisées » et/ou « issues de l’immigration », y compris en milieu scolaire, révèlent des rapports aux langues fins et conscients, des compétences linguistiques complexes et souples, souvent plurilingues, et variées en français… Sauf cas pathologique gravissime, les « jeunes » en question n’ont jamais un français limité à si peu de mots et à une seule sphère sociale. Un enfant de trois ans, quelle(s) que soi(en)t sa ou ses langue(s), a un vocabulaire déjà riche d’au moins un millier de mots : on mesure le caractère fantaisiste et la manipulation alarmiste qui résident dans les 400 mots annoncés, comme dans beaucoup d’autres chiffres (par exemple ceux sur l’illettrisme)… »
Les chercheurs à l’origine du texte
Sur le Café, sur le dernier rapport Bentolila
Rapport Pochard : Certains l’aiment, d’autres pas
« Le livre vert reste un livre ouvert qui renferme des éléments permettant la négociation » estime le Sgen-Cfdt qui ajoute : » Le Sgen-CFDT approuve l’idée du renforcement de l’autonomie des établissements et des équipes ». Le syndicat se réjouit aussi des propositions concernant les jeunes enseignants. Par contre, le syndicat estime « l’importance accordée au « mérite » et à l’individualisation des carrières dans le rapport… incompatible avec le choix d’une dynamique du collectif. C’est pourquoi le Sgen-CFDT lui préfère le principe de l’évaluation collective évoquée dans le rapport. Si la commission identifie bien l’ensemble des missions des personnels, en revanche, elle reste sur une définition du temps de travail reposant sur les seules heures de cours. Nous revendiquons un service toutes tâches comprises et rejetons un dispositif établi sur des primes, indemnités ou heures supplémentaires ».
Le Snes est beaucoup plus critique. « Le rapport Pochard a préféré une approche gestionnaire, éclatant le métier en tâches sans articulation, prônant l’individualisation… Le rapport propose d’ajouter au service de nouvelles tâches, d’allonger le temps de travail, au lieu de libérer du temps comme le demandent les personnels. De même, en prônant une bivalence au collège – et notamment en ZEP ! – il refuse de reconnaître la qualification et prend le risque d’une augmentation de la charge de travail ».
Dans un message adressé au Café, Jean-Louis Auduc, directeur-adjoint de l’IUFM de Créteil, en appelle lui à Napoléon. « Le rapport démarre dignement la célébration du bicentenaire de la loi napoléonienne de 1808 (qui définit les lycées et rétablit l’agrégation mais oublie le primaire). En ne traitant pas sérieusement le métier de professeur des écoles, la commission s’inscrit dans cette tradition ».
Primaire : Deux syndicats signent l’accord sur les heures du samedi
« Le SE-UNSA signera le relevé de conclusions sur l’organisation du service des enseignants du 1er degré » annonce Luc Bérille. Le syndicat souligne des « avancées » : libération, dans le cadre d’un calendrier scolaire national désormais unique, d’un week-end complet en harmonisation avec les rythmes majoritaires de la société, sans amputation des périodes de vacances scolaires; augmentation de 30 % du temps de service dévolu au travail en équipe, intégrant enfin le suivi des projets personnalisés de scolarisation des enfants en situation de handicap; prépondérance des conseils des maîtres pour décider, sur le terrain, des mises en oeuvre concrètes ; reconnaissance, dans les heures réservées aux actions directes auprès des élèves, du temps nécessaire aux enseignants pour les organiser ». D’après l’AFP, le Sgen Cfdt a également signé le texte ministériel. Le Snuipp par contre « consulte » les profs des écoles.
Salaire : Augmentation de 0,5%
L’augmentation des salaires sera nettement inférieure à l’inflation, annonce Le Figaro. E. Woerth et A. Santini révèlent que les fonctionnaires seront augmentés de 0,5%. S’ajoutera à cette revalorisation du point d’indice (au 1er mars), une prime « garantie individuelle du pouvoir d’achat » versée aux fonctionnaires « qui ont été moins revalorisés que l’inflation ». En clair, si vous avez avancé d’échelon cette année, vous perdez environ 1,3% de pouvoir d’achat (taux d’inflation de 1,8% sur un an). Dans les autres cas il n’est pas certain que votre pouvoir d’achat soit maintenu.
Succès des pétitions en faveur du prof gifleur
Près de 20 000 personnes ont signé la pétition de soutien ouverte par le Snes en faveur du professeur ayant giflé un élève de 6ème. Le Snes n’est pas seul : le Se-unsa, le Sgen appellent à défendre ce collègue qui sera jugé fin mars.
Afrique de l’ouest : Progrès de l’enseignement en langue nationale
Selon Les échos (Bamako), des spécialistes venus de toute l’Afrique de l’ouest se sont réunis le 4 février à Bamako pour élaborer un fichier d’apprentissage de la bi-grammaire (français et wolof, manding, songhay, lingala etc.).
Forte baisse des sorties sans qualification
Enfin une bonne nouvelle ! Le nombre de jeunes quittant l’Ecole sans qualification continue de baisser. Il est passé de 170 000 en 1975 à 42 000 en 2005. Selon une Note d’information du ministère, cette baisse n’est pas le résultat d’une chute démographique mais bien des progrès de la scolarisation. Moins de jeunes quittent l’Ecole sans qualification déjà parce que moins de jeunes redoublent. Mais l’étude signale de fortes inégalités entre académies. La baisse des sorties sans qualification est essentiellement due aux progrès réalisés à Paris, Rennes, Lyon et Grenoble. Inversement, Lille, Amiens, Nice, Dijon et Reims contribuent plus que leur poids aux sortants sans qualification.
La recherche
Le bicentenaire de l’Etat enseignant
17 mars 1808 : un décret crée les lycées, l’inspection générale, bref fait naître l’institution scolaire en commençant par ses étages nobles… Pour commémorer ce bicentenaire, une série de manifestations sont organisées à Paris et Lille.
Un premier événement réunit à Paris des spécialistes de l’histoire de l’éducation les 11-13 mars. Le 27 mars, la Sorbonne accueille une conférence sur les recteurs. A Lille, les 14-16 mai, 4 journées sont dédiées au bac.
Citoyenneté
Un appel pour la laïcité
« Dans un monde aujourd’hui global et de plus en plus complexe, où se multiplient les voies d’accès à l’information et aux connaissances, et où explose la médiatisation des événements et de la pluralité des représentations du monde, seule la laïcité permet l’émancipation de tous en favorisant le libre accès au savoir et à la culture et le discernement de chacun pour un libre choix de vie, par une démarche rationnelle et critique faisant toute leur place au doute, à l’imagination et à la créativité. C’est pourquoi, les organisations et personnalités signataires s’opposeront à toute tentative qui mettrait, de fait, en cause la laïcité par une modification du contenu de la loi de 1905 ». Une trentaine de syndicats du monde de l’enseignement et de la culture (dont FERC CGT, FSU, SGEN-CFDT, SNPDEN, UNSA, SE-UNSA, SNUIPP) une trentaine d’associations (dont les Cemea, Crap, Fcpe, Ligue de l’enseignement, Ligue des droits de l’Homme, Prisme etc.) appellent à signer une pétition en défense de la laïcité.
Les disciplines
Français : Le Journal de Stendhal en ligne
Feuilleter le Journal (manuscrit) de Stendhal : c’est ce que permet Internet et ce que nous offre la Bibliothèque municipale de Grenoble. Ecrits entre 1805 et 1814, les 6 cahiers achetés par la Bibliothèque en 2006 donnent un aperçu unique sur la vie et la réflexion de Stendhal.
Sur le site de la B.M. Grenoble
Maths : Les acquis des élèves à 15 ans
« Depuis 2000, les résultats de la France indiquent une tendance à la baisse, plus par rapport à elle-même que par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. En effet, la moyenne des pays de l’OCDE baisse légèrement depuis 2000 alors que la baisse de la France est plus accentuée. Les élèves des bas niveaux sont plus nombreux et leur performance est plus faible. Des écarts de score très importants sont observés entre élèves de troisième et élèves de seconde générale et technologique, entre les filles et les garçons en compréhension de l’écrit. Les difficultés de lecture et d’écriture pèsent sur la réussite globale à PISA ».
SES : Le ministre installe la commission Guesnerie
Sous la pression de certains lobbys qui dénoncent l’enseignement de l’économie, le ministre a choisi de réunir une commission. Il la charge « d’examiner le contenu des manuels de SES, de s’assurer de leur conformité aux objectifs et aux contenus des programmes » et enfin de réfléchir sur « la pertinence » de ces programmes. La démarche est tout à fait unique : ce n’est pas l’usage en France de soumettre les manuels scolaires à la censure d’Etat !
La commission réunit autour de R. Guesnerie, Collège de France, 7 universitaires (dont 2 sociologues), 2 professeurs de CPGE et 4 personnalités dont Sylvain David de l’Apses et l’inspecteur général Jean Etienne.
Surle Café, les SES sous pression
Technologie : L’Afdet publie un Livre blanc
L’Afdet, Association française pour le développement de l’enseignement technique, a publié un livre blanc intitulé « Propositions d’actions pour l’enseignement technique ». Selon elle, trois défis sont à relever : le défi économique et social, le défi des mutations institutionnelles et territoriales et le défi culturel. Il faut tout à la fois affermir la formation professionnelle initiale, la consolider, la rendre accessible à l’ensemble des jeunes et l’articuler à une formation continue organisée tout au long de la vie. L’Afdet préconise également d’inscrire les orientations nationales dans une perspective européenne et internationale. L’association milite pour un partenariat renforcé avec le monde de l’entreprise.
Professionnel : Les grilles horaires des bacs pro 3 ans
L’académie de la Réunion met en ligne les grilles horaires applicables en 2de professionnelle à la rentrée 2008 dans le cadre du bac pro en 3 ans. Peu de modifications si ce n’est l’allongement de l’année de 1 ou 2 semaines.
Le texte précise que « les élèves auront la possibilité en fin de 1ère année ou de préférence en fin de 2de année, de se présenter au BEP… en candidat individuel,c’est-à-dire exclusivement par épreuves ponctuelles ».
le Cafe
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