» Les personnels, soucieux de la réussite de leurs élèves, vont sortir profondément divisés de cette crise. La relation des élèves et de leur famille avec l’institution scolaire est fragilisée ». Le Sgen Cfdt et la Fep Cfdt n’ont pas appelé à la grève du bac. Mais les deux syndicats , avec al Fage, craignent les conséquences du pourrissement du mouvement du fait des décisions prises par le ministre. » Il est urgent que le ministre réinstaure la confiance avec l’ensemble de la communauté éducative en installant les conditions d’une véritable co-construction des politiques éducatives », écrivent-ils.
Un peu plus tôt la Fep Cfdt (enseignement privé) montre « des collègues démunis en l’absence de consignes claires, des collègues heurtés par ce que le ministère de l’Education nationale leur demande d’effectuer, des collègues menacés d’être considérés comme grévistes… La volonté de ne pas pénaliser les élèves passant le bac ne justifie pas les moyens qui sont employés à l’encontre des agents. Cela ne fera qu’alimenter un peu plus la colère ». La Fep Cfdt « comprend la colère qu’expriment des enseignants » et » appelle le Ministre à entendre enfin cette colère avant qu’elle n’explose davantage et à établir avec les représentants des enseignants un dialogue social constructif ».
« Comment cette « solution » peut-elle être appliquée ? Sur quel critère de droit ? Ceci signifierait qu’aujourd’hui le ministre pourrait changer les règles des examens seul ? Sans concertation avec les représentants des enseignants, des usagers de l’École ? C’est la question posée par les jurys qui refusent de délibérer sur des résultats qui intègrent en lieu et place des résultats aux épreuves terminales les notes de contrôle continu », écrit le Snupden Fsu, syndicat de personnels de direction. » Qu’en serait-il des possibles recours des parents dont les enfants auraient échoué à l’examen à la suite de « cette solution miracle » ? ».
« Dégainer la carte du contrôle continu pour casser la contestation, c’est non seulement franchir un nouveau pas dans le mépris du corps enseignant, plus que jamais soudé semble-t-il face à la gouvernance autoritaire de sa hiérarchie, mais aussi et surtout passer un cap totalement inacceptable : à savoir, créer les conditions d’une rupture d’égalité entre les candidats au baccalauréat », estime la Fcpe de Paris. » La position du ministre Blanquer pour gérer la crise du bac 2019 est absurde et insolente d’irresponsabilité ».