JM Blanquer est il devenu un « boulet » pour le gouvernement ? Il semble bien que oui si l’on regarde le dernier sondage sur les personnalités politiques Ifop – Paris Match qui donne pour la première fois 50% de Français ayant une mauvaise opinion du ministre.
Une majorité de mauvaises opinions
Certes, JM BLanquer voit le nombre de personnes ayant une bonne opinion de lui augmenter par rapport au mois dernier. Il dispose de 36% de bonne opinion (+3%). Mais pour la première fois le nombre des sans opinion chute et cela entraine celle de la popularité du ministre. 33% des Français ont une mauvaise opinion de JM Blanquer et 17% une très mauvaise opinion. Une majorité de Français l’évalue négativement ce qui est une première.
Ce qui est plus gênant pour JM Blanquer c’est que ses partisans se réduisent à des couches très précises de la population. Même si JM Blanquer juge ses réformes populaires, il fait un score très faible chez les jeunes électeurs et chez les parents d’élèves. Les 18-24 ans ont deux fois de chance d’apprécier le ministre que la moyenne des Français (18% d’avis favorable). Il faut aussi un mauvais score chez les jeunes parents. Par contre presque la moitié (48%) des plus de 65 ans ont un avis positif sur le ministre. Politiquement ce sont les électorats Macron et Fillon qui soutiennent JM Blanquer.
Le retournement de la droite
Il y a bien des raisons à cela. La première c’est que la droite, qui a tiré JM Blanquer des ornières de la loi sur l’école de la confiance, qui l’a soutenu sur la loi Rilhac, vient de changer d’attitude. Pour pousser la candidate de droite il faut s’attaquer au bilan d’E Macron. Et cela passe par le bilan éducatif. La droite qui a voté les textes présentés ou soutenus par JM Blanquer condamne le ministre. Le rapport Longuet sur le budget de l’éducation nationale, habituellement très favorable à la politique de JM Blanquer, a été un remarquable réquisitoire contre son action. Tel parlementaire LR qui se vante (à juste titre !) de l’avoir sauvé lors de la loi sur l’école de la confiance le crucifie dans l’hémicycle.
Le rôle des enseignants
Cela explique t-il un changement de position de certains médias ? En tous cas des médias très peu critiques sur la politique éducative de JM Blanquer mettent maintenant les points sur les i. On le voit avec la question des maths en lycée où JM BLanquer et ses démentis ne convainquent plus.
Mais si les médias ont changé c’est aussi parce que les personnels de l’éducation ont démontré le 13 janvier leur hostilité à l’action ministérielle. JM Blanquer ne peut plus dire que les professeurs sont satisfaits. A quelques mois des élections il y a clairement une consigne de ne pas envenimer les choses. Le premier ministre a pris lui même en mains le dossier sanitaire et a fait passer des consignes très claires. Cette influence des enseignants est liée aussi à la crise. Comme lors du premier confinement, les parents voient bien que les enseignants font le maximum dans un contexte très difficile et qu’ils sont seuls avec les cadres locaux à faire tourner les écoles et établissements.
Un dernier élément explique ce recul de JM Blanquer. C’est sa personnalité. L’épisode Ibiza , le retard apporté à annoncer le nouveau protocole à la veille d’une rentrée très difficile est resté dans les esprits. Finalement JM Blanquer ne renvoie plus l’image du travailleur infatigable passant ses nuits à penser et réorganiser l’Ecole.
François Jarraud