J’emprunte ce titre à un article, fort intéressant, que vous trouverez dans la rubrique Documentation CDI de ce Café mensuel et qui tombe bien à propos.
En apparence rien de commun entre l’univers artistique, ou même historique, et celui des sciences. Osons-le dire : dans l’Ecole française, les deux univers n’ont aucune chance de se rencontrer : ils ne sont pas au même niveau.
L’univers artistique avec ce qu’il porte de compétences non cognitives est vraiment tout en bas de la hiérarchie scolaire. Il est d’ailleurs plus ou moins déguisé dans l’appellation « histoire des arts », une non-discipline instituée par Xavier Darcos pour remettre les enseignements artistiques sur le droit chemin des savoirs froids.
Les maths scolaires, elles, sont au firmament. C’est la discipline reine. Celle qui vous fait noble ou vilain. C’est le joug sous lequel il faut courber la tête pour pouvoir ensuite faire, pour la majorité des bacheliers S, tout à fait autre chose…
Dans cet exemple sont résumés bien des maux du système éducatif français. La hiérarchie es filières qui impose une compétition impitoyable entre les élèves qui commence maintenant avec le choix de la grande section de maternelle. Des savoirs desséchés, cultivés pour eux-mêmes, qui ne développent que des compétences limitées et laissent de coté bien des richesses humaines. Une Ecole qui désespère et laisse partir les vaincus de cette course ou les assoiffés d’autre chose.
Evidemment, et l’article de Julie Anne en témoigne, déjà de nombreux enseignants contestent cette Ecole. « C’est réellement possible d’aborder l’histoire des arts en cours de maths », affirme Julie, preuves à l’appui.
Ce Café mensuel donne bien d’autres exemples de créativité et d’invention dans toutes les disciplines. Il raconte aussi les débats qui accompagnent la « concertation » et la « refondation » de l’Ecole. » Ce ministère doit entrer fortement dans ce siècle », nous dit Vincent Peillon, dans un entretien accordé au Café pédagogique. « Et l’école du XXIe, c’est une école plus transversale, une école de pairs qui permet aux enseignants d’innover, de partager, d’apprendre les uns des autres, d’occuper, dans leur carrière, des fonctions différentes ».
Tous ces chantiers alimentent aussi ce numéro. Il est publié à un moment clé de l’histoire de l’Ecole où se dessine les choix de la concertation et se prépare la loi d’orientation. Il porte cette histoire. Mais déjà nous attendons celui d’octobre…
François Jarraud