Au regard des résultats du baromètre Unsa, JM BLanquer a-t-il obtenu la confiance des enseignants ? Frédéric Marchand, secrétaire général de l’Unsa Education fait le point.
Le baromètre montre que le rythme des réformes est considéré comme trop rapide . Allez vous demander, comme vient de le faire savoir le Sgen Cfdt, un moratoire des réformes ou d’une réforme ?
Pour nous il ne faut pas de moratoire, mais pas non plus de nouvelles reformes lancées maintenant. Sur les réformes en cours, elles sont engagées et les personnels mais aussi les élèves et les familles s’y sont préparés. Par contre, la mise en œuvre doit être précisée et améliorée et les personnels concernés doivent être associés et informés.
Le SNU semble plébiscité. C’est pourtant une mesure qui , si elle voit le jour, va couter très cher avec un risque pour le budget de l’Education nationale. Dans la situations actuelle faut il aussi un moratoire ?
Pour l’UNSA Education , dans le contexte budgétaire imposé, le SNU n’est pas une priorité, mais s’il se fait il faut en faire quelque-chose d’utile pour les jeunes et de pertinent.
Quand on regarde en détail les données on voit que dès qu’une réforme concerne un corps ce corps est contre. Par ex la réforme territoriale les IPR sont contre, celle des évaluations CP les enseignants sont contre, celle du bac seulement 26% de positif chez les enseignants. Le « vrai » baromètre précédant avait montré un net rejet des réformes. Qu’est ce qui a bougé depuis ?
Sur les réformes l’opposition est parfois plus forte quand les corps sont directement concernés car certaines inquiétudes ne sont pas levées. Les positions sont vraiment très partagées: Sur la voie professionnelle, même les enseignants sont très partagés (33% contre 33% pour). Sur Parcours sup (45% des enseignants-chercheurs sont pour et 46% sont contre)
Quelles leçons le ministère devrait tirer des réponses sur la violence ?
L’événement qui a conduit à la balise #pasdevagues a fait ressortir une problématique plus profonde et complexe qui est celle du climat scolaire et son impact sur l’ensemble des personnels.
Par conséquent, le ministère doit s’inscrire dans la durée et prendre en compte une formation des équipes et accompagner l’ensemble des collègues.
On ne peut pas avoir eu une réponse à un évènement médiatique et qui s’arrête après. Les réponses démagogiques sur les sanctions et sur la sécurité ne règlent pas la question sur le long terme et dans sa complexité et le problème principal qui est celui du climat scolaire plus que des violences.
JM Blanquer a fait de l’école de la confiance son slogan. L’a – t-il obtenue ?
A notre sens, on voit bien que la réponse sur la précipitation dans les réformes et l’incompréhension globale ne reflète pas la confiance.
Pour nous ça confirme le baromètre du mois de janvier qui montrait que pour les personnels le slogan de l’école de la confiance n’était pas partagé par les personnels.
Propos recueillis par F Jarraud