Le 5 décembre a vu une nouvelle journée de blocages et manifestations lycéennes. Environ 200 lycées ont été touchés et la journée a vu des incidents dans de nombreuses villes avec au moins un blessé grave. Le 6 décembre ne s’annonce pas mieux. Des universités sont entrés dans le mouvement. Deux organisations lycéennes, le SGL et la FIDL, veulent faire de cette journée un pic de mobilisation. Les lycéens sont dans la rue. Seul le gouvernement peut les faire rentrer…
Nouvelle journée d’incidents
La journée du 5 décembre a été marquée par un blessé grave. Un lycéen de Saint-Jean-de -Braye a été touché par un projectile de flash ball à la tête. Il est hospitalisé. Des policiers ont aussi été blessés , plus légèrement, à Paris dans des affrontements avec des lycéens de François Villon. En Ile de France comme dans l’académie de Lyon, le mouvement s’est étendu à de nouveaux lycées. 16 lycéens ont été bloqués à Lyon, 17 à Marseille. Des affrontements ont eu lieu à Nantes, à Bordeaux, Besançon, Grenoble, Lyon, Marseille, Bondoufle, Mantes la Jolie. A Vaulx en Velin, des enseignants ont manifesté leur soutien à leurs élèves estimant « qu’ils se reconnaissent dans leurs revendications ».
Panique au rectorat
Cette convergence inquiète le ministère de l’éducation nationale. Dans l’académie de Lyon, les inspecteurs ont reçu un mail de leur doyen leur demandant de se déplacer dans des établissements précis « suite à une demande prioritaire émanant du ministre ». On demande aux inspecteurs de se rendre dans les lycées pour parler de la réforme pour apporter du soutien aux enseignants. Un diaporama accompagne le message du doyen des inspecteurs. En attendant les rendez vous de carrière sont suspendus et même les réunions d’inspecteurs. « Nous risquons de ne plus pouvoir sortir ensuite du rectorat ».
Soutiens de la CGT et de la FSU
Après le Snes Fsu, d’autres syndicats manifestent leur soutien aux lycéens. La FSU « dénonce fermement la répression policière dont sont victimes les lycéen-nes… Elle demande l’ouverture de discussions avec les organisations de jeunesse et les organisations syndicales pour répondre aux exigences de la jeunesse et remettre à plat les réformes en cours et améliorer les conditions de scolarisation des élèves ».
» Les revendications portées par les lycéen·nes, durant ces derniers jours, correspondent à celle portées par la CGT Éduc’action depuis plusieurs mois », reconnait ce syndicat enseignant. La CGT » veillera à ce que ces mouvements de la jeunesse puissent s’exprimer librement, sans répression policière. La CGT Éduc’action appelle les personnels de l’Éducation nationale à se mobiliser, à se réunir pour envisager les suites permettant la convergence des luttes, y compris par la grève. La CGT Éduc’action, appelle à amplifier le rapport de force et soutiendra toutes les initiatives locales de mobilisation contre la politique éducative que mène ce gouvernement ». Du coté des personnels de direction, ID Fo demande à ses adhérents de « ne prendre aucun risque… Nous n’avons pas à nous substituer au maintien de l’odre ».
Mobilisation importante le 6 décembre
Déjà se profile une nouvelle journée de mobilisations le 6 décembre. Deux organisations lycéennes, le SGL et la FIDL, veulent en faire une grande journée de blocages. L’absence de vraie négociation avec le ministère, les violences du 5, la montée en puissance du mouvement en parallèle à celui des gilets jaunes, la convergence avec le mouvement naissant dans les universités, l’atmosphère générale dans le pays donnent à penser que ce pari sera réussi.
François Jarraud