« De nouveaux projets de programmes de sciences économiques et sociales viennent d’être communiqués aux organisations syndicales suite à la « consultation » organisée par la direction générale de l’enseignement scolaire en novembre. Alors même que les premiers projets ont été massivement critiqués, le Ministère les maintient quasi à l’identique », affirme l’Apses, l’association qui réunit les professeurs de SES.
Selon l’Apses les changements sont minimes. » En SES en seconde : le chapitre introductif reste identique, mais perd son titre d’introduction (ce qui ouvre la voie à un traitement plus tard dans l’année), et la notion d’économie sociale et solidaire intègre le chapitre « comment crée-t-on des richesses » (« Savoir illustrer la diversité des producteurs (entreprises, administrations, économie sociale et solidaire) « ). En SES en première, dans le chapitre sur le liens sociaux, ajout d’un item » Connaître les critères de construction des Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS) ». En HGGSP, des modifications mineures avec un fléchage de quelques chapitres en « géopolitique », tandis qu’un item et un chapitre seulement sont fléchés « politique » (mais pas « science politique »…).
« Comment le Ministère peut-il à ce point ignorer les demandes des 6.000 signataires de la pétition de l’APSES, dont plus de 500 universitaires en sciences sociales parmi lesquels Thomas Piketty, Florence Jany-Catrice, Stéphane Beaud, Eve Chiappello, Yves Deloye ou encore Pierre-Cyrille Hautcoeur, auteur en 2014 d’un rapport ministériel sur l’avenir de l’enseignement de l’économie à l’Université ? Comment accepter que de futurs programmes de sciences économiques et sociales laissent si peu de place au pluralisme et à la pluridisciplinarité, soient si volumineux et excessivement techniques, accordent une place si conséquente à la microéconomie au détriment de la macroéconomie, et laissent pour l’essentiel de côté en seconde comme en première des thèmes aussi importants pour la compréhension des grands enjeux économiques et sociaux contemporains que le chômage, le pouvoir d’achat ou les inégalités ? »
Pour l’Apses, « aucun programme scolaire ne saurait de toute façon être imposé à des enseignants qui n’en partageraient pas les principes fondateurs. »