Enseigner les maths, un numéro des Cahiers pédagogiques
« Les mathématiques restent dans les représentations du public, des parents, des élèves et même de beaucoup d’enseignants une discipline qui pose problème ». Françoise Colsaët, dans l’introduction de ce numéro 427 des Cahiers pédagogiques, pose le problème : enseigner les maths c’est affronter l’abstraction, les représentations et l’imaginaire des élèves. Aussi la première partie des Cahiers aborde ces questions avec des contributions de chercheurs (Jacques Nimier, Frédéric Laroche). La seconde partie de ce dossier s’intéresse aux concepts et au sens. Rémi Brissiaud, Roland Charnay, entre autres, montrent la difficulté de cet enseignement. Yves Chevallard appelle à une nouvelle épistémologie scolaire. La dernière partie rend compte de pratiques de terrain. On y marie les maths avec l’EPS, les SVT ou la philo au gré des TPE. Les maths c’est aussi ce qui peut faire lien.
Les Cahiers pédagogiques
http://www.cahiers-pedagogiques.com
L’absence de soutien freine l’usage des TICE
« Nonobstant la présence d’ordinateurs réseautés dans l’ensemble des écoles du Québec, le profil de recours à ce matériel scolaire en classe… demeure relativement minimaliste ». Au terme d’une enquête auprès de plus d’un millier d’enseignants, François Larose (Université de Sherbrooke, dresse un tableau assez sombre de l’intégration des TIC dans l’enseignement au Québec mais qui éclaire certaines résistances. Soulignons d’abord que les usages des TIC en classe au Québec concernent quand même la moitié des enseignants. Ainsi 62% des enseignants demandent à leurs élèves de faire des recherches sur Internet, 44% utilisent des outils bureautique. Mais les usages sont rarement multidisciplinaires et aboutissent rarement à la réalisation et la publication de travaux d’élèves. Seulement 11% des enseignants utilisent la correspondance scolaire et 10% la diffusion de travaux d’élèves sur Internet. Pourtant ils ont généralement une maîtrise convenable de l’outil informatique, d’ailleurs largement acquise par eux-mêmes et la plupart ont une attitude positive au regard du recours aux TIC. Ainsi l’enquête écarte deux facteurs de résistance souvent mis en avant dans la littérature scientifique : le faible niveau de maîtrise informatique et le stress vis à vis de l’ordinateur. Elle met en évidence deux obstacles majeurs à l’utilisation des TIC en classe. « On constate un glissement progressif des obstacles à l’utilisation de l’informatique scolaire en enseignement.. Ceux-ci ne sont plus essentiellement de l’ordre de la formation au plan techno-instrumental mais plutôt de l’ordre du soutien reçu (formation continue et accès à des personnes ressources compétentes) au plan pédagogique ainsi que de l’ordre de la disponibilité des équipements ». Cette étude québécoise pourrait permettre de réorienter les politiques menées de ce coté-ci de l’Atlantique qui visent davantage à encourager la production de contenus qu’à accompagner les enseignants et encourager les réseaux qu’ils ont développé.
Etude de F. Larose
http://www.educ.usherb.ca/crie/enligne/diffusion.htm
Les TICE vues du Québec
Quelle approche, quels usages nos collègues québécois ont-ils des TICE ? Le dernier numéro de « Vie pédagogique » (n°132) ouvre le dossier des TICE. Plus qu’un éclairage, il montre un certain décalage avec les pratiques en France. Ainsi, parmi les nombreux articles de ce numéro, le témoignage de Céline Gravel, professeur des écoles, illustre une approche des TICE qui veille en permanence à les situer dans une perspective sociale et humaine. » Il est intéressant de noter qu’avec les ordinateurs, la plupart du temps nous nous retrouvons physiquement du même côté que nos élèves et non plus constamment face à eux, dans une position autoritaire. Nous regardons dans la même direction, nous nous intéressons ensemble à une source d’information extérieure… Nous avions appris à l’université à préparer nos leçons en demeurant maître de la situation du début à la fin. Aujourd’hui, les questions sont ouvertes et les réponses multiples. Non seulement parce que nos connaissances ont augmenté, mais parce que nous avons accès à différentes personnes à travers le monde qui ont des vécus différents et des systèmes de valeurs qui leur sont propres. Les ordinateurs ne nous apprendront pas à faire preuve de sagesse, mais ils peuvent permettre de créer des liens et de favoriser la compréhension entre différentes communautés… Il faut admettre qu’une classe fermée sur elle-même et ayant comme seuls outils le papier et le crayon ne répond pas aux besoins des jeunes. À plus forte raison si les élèves ont vécu de nombreux échecs avec ces mêmes outils… Paradoxalement, la grande vitesse de développement des TIC met en évidence la nécessité de prendre le temps d’être avec nos élèves ». On appréciera également dans ce numéro les autres exemples de pratiques et les témoignages d’adolescents sur la place des TIC dans leur vie et le rôle de l’école. Enfin écoutons les jugements portés par les enseignants québécois sur les TICE et les conseils pour en faciliter l’intégration. » Il faut inviter les enseignants à partager entre eux ce qui se fait. « Regarder ce que tes élèves sont capables de produire, être spectateur et t’émerveiller devant leur travail. Transmettre aux autres enseignants que les résultats dépassent de beaucoup l’investissement. Dans ma classe, j’ai souvent trois évaluations de niveaux différents (comme au plongeon); l’élève décide ce qu’il peut passer. On peut commencer à proposer des solutions plutôt qu’uniquement des problématiques » affirme Stéphane Côté.
http://www.viepedagogique.gouv.qc.ca/numeros/132/numero132.asp
Quelle orientation en établissement ?
« Trop de bulletins sont encore remplis par la négative et ne donnent aucune indication précise sur les qualités et les compétences de l’élève… Trop souvent encore le bulletin est un règlement de comptes et non un bilan / conseil.. Ne pourrait-on souhaiter que toute évaluation d’un élève, qu’il se destine à la voie professionnelle ou à une autre formation, passe par (un) bilan complet d’habiletés sociales ? ». On le voit : le dernier Cahier d’Education & Devenir (n°3, sept. 2004) nous conduit au sein des difficultés de l’orientation dans les établissements. Les articles font réfléchir au fonctionnement conseil de classe, instance-clé de l’orientation. Le Cahier propose une « charte du conseil de classe » et un « guide du conseil » qui posent les bases d’un fonctionnement plus transparent de ces instances. D’autres articles évoquent l’éducation à l’orientation en collège et en lycée ainsi que des dispositifs innovants comme l’opération « Démission impossible » en Pas-de-Calais et les conseils de délégués de parents. Un Cahier indispensable aux professeurs principaux.
Cahier Education & Devenir
http://education.devenir.free.fr/cahier3_or.htm
Comment se préparer à l’école ?
Sous le titre « Les enfants de Los Angeles sont-ils prêts pour l’école ? », une étude de la Rand Corporation étudie les facteurs d’une intégration réussie à l’école. Elle montre l’importance du niveau culturel et social des parents. Les enfants de familles riches et éduquées réussissent mieux à l’école. Plus intéressant, l’étude montre que les enfants de familles autoritaires sont plus anxieux et plus violents que les autres. D’où la proposition de développer des campagnes en priorité vers les mères peu éduquées et les enfants des quartiers pauvres.
Etude (en pdf)
http://www.rand.org/publications/MG/MG145/MG145.pdf
Pour lire les pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
François Jarraud