C’est bien une fin de non recevoir qui a été signifiée aux 27 redoublants de terminale ES des Hauts-de-Seine par l’inspection académique. A ces jeunes de milieu populaire on fait miroiter une formation spécifique pour décrocheurs alors qu’ils ne veulent que rester en lycée. Quelle valeur a leur avenir ?
» Il n’y a plus d’élèves sans proposition d’affectation ce jour dans les Hauts-de-Seine », a annoncé l’inspection académique des Hauts de Seine le 11 septembre. Aux 27 redoublants de terminale ES non affectés en établissement, l’inspection académique propose un DIREA (Dispositif de repréparation à l’examen) avec une « repréparation adaptée ». Comprenez que l’enseignement est réduit au minimum de disciplines, celles que l’élève doit représenter. L’Inspection appelle « une réelle scolarité » ce qui est en fait une économie réalisée sur leur dos. Elle présentera d’ailleurs ces jeunes en candidats libres. Alors qu’ils souhaitent intégrer un lycée, l’éducation nationale leur enseigne le décrochage.
Maintenant qu’on a écouté le Dasen des Hauts-de-Seine, il faut écouter ce que les jeunes disent. » L’inspection académique ma appelé, et j’ai donc rendez vous a Puteaux, demain matin pour ma ré-affectation », dit un jeune de Colombes. « Je ne comprend juste pas pourquoi l’inspection académique à besoin de me convoquer avec mes résultats du bac, alors que d’autres redoublants ont obtenu leur affectation mardi ? » « Désespéré par ce lycée qui nous renseigne mal et à la limite de l’abandon total de ses redoublants, je suis actuellement en train de me renseigner sur la disponibilité des lycées proposant des cours du soir. Je commence sérieusement a être fatigué de cette administration ».
Ces deux élèves viennent du lycée Maupassant de Colombes où la création d’une terminale ES est au centre d’un conflit avec le Dasen. Au lycée Maupassant il manque exactement 5 heures d’enseignement en histoire-géo pour que la terminale ES/L devienne 2 terminales. Tous les autres enseignements sont séparés. Autrement dit, l’avenir d’une bonne partie de nos 27 redoublants tient à 5 heures d’enseignement. Un volume à comparer aux moyens dont dispose le Dasen du 92 pour accueillir 43 830 lycéens et aux postes mis généreusement à disposition pour l’accueil de 1173 jeunes en CPGE dans les lycées les plus huppés du département.
« L’éthique de l’éducation doit se référer aux quatre principes suivants », écrit Jean Houssaye dans l’ouvrage « Le triangle pédagogique ». « 1.Arrêter de favoriser ceux qui ont plus; 2.Faire en sorte que ceux qui ont plus aient moins; 3.Faire en sorte que ceux qui ont moins aient plus; 4.Arrêter de défavoriser ceux qui ont moins ». On va peut-être en envoyer un exemplaire à Nanterre.
François Jarraud